Blogue de Lyne Robichaud

30 septembre 2011

«Oser, risquer, agir»


Les événements survenus cette semaine au Québec donnent le vertige à des centaines de milliers de citoyens. Nous avons l’impression que la province a heurté un iceberg. Seule la pointe est émergée, mais nous pouvons percevoir l’immonde masse cachée. La perte de confiance pourrait causer des dommages encore plus considérables que la corruption.

La publication du rapport explosif de l’Unité anticollusion, dirigée par Jacques Duchesneau, la semaine dernière, a relancé le débat sur les pratiques douteuses de l'industrie de la construction.

Mardi 27 septembre, Jacques Duchesneau était de passage devant les parlementaires de l’Assemblée nationale, pour leur expliquer de long en large ce qui a été mis au jour par son équipe d'enquêteurs. Les élus siégeant à la Commission de l'administration publique (CAP) ont souhaité obtenir des précisions sur le contenu du rapport de M. Duchesneau. Le leader parlementaire adjoint, Henri-François Gautrin, est membre de cette Commission.

Jacques Duchesneau croit en «Oser, risquer, agir.» «Il pense que la sécurité, c'est un peu comme l'éducation, ça devrait être l'affaire de toute la population, pas seulement de la police», rapporte Laurent Lapierre, son biographe.

Ce sont également des valeurs sous-entendues à une philosophie de gouvernement ouvert: par la transparence des données gouvernementales, participation et collaboration avec les citoyens.

Le cabinet du premier ministre Jean Charest n’a pas encore agréé la suggestion d’une commission d’enquête publique, proposée par Jacques Duchesneau.

«Le gouvernement Charest a visiblement peur de voir ce nœud de vipère décortiqué et exposé publiquement. C'est l'intégrité même de l'État et la confiance des Québécois envers leurs institutions qui, entre-temps, se délitent. Il y a urgence à tenir cette grande enquête publique.» (Bernard Descôteaux, «La démocratie québécoise gangrénée par la corruption», Courrier international)

«On est en train de vivre une situation où tout est méfiance, il y a du cynisme envers les élus municipaux. Et ce n'est pas vrai que la totalité des élus municipaux sont des pourris et des mafieux mais en même temps, ceux qui se sont aventurés sur ces terrains là doivent s'assumer.» (Yves Poirier – «La FQM et l’UMQ exigent une enquête publique», TVA Nouvelles, Canoë)

Le président de la Fédération québécoise des municipalités, Bernard Généreux, s’est évertué à faire comprendre au premier ministre Charest la nécessité d’une commission d’enquête publique: «Nous avons franchi un point de non-retour pour une enquête publique parce que, là, la gangrène est en train de se généraliser, il faut qu’on y aille maintenant.»

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) et l'Union des municipalités du Québec (UMQ) exigent la tenue d'une enquête publique.

Tout est encore possible
«La situation étant maintenant désespérée, tout est maintenant possible» (John Cage)

La semaine dernière (23 septembre), l’équipe de Henri-François Gautrin, mandaté par le premier ministre Jean Charest en octobre 2010 pour une analyse du potentiel du Web 2.0 (incluant les possibilités offertes par un gouvernement ouvert) rencontrait des représentants du gouvernement de la Colombie-Britannique, pour les questionner sur leur stratégie de gouvernement ouvert. Consultez le billet publié par l’équipe Gautrin: «La Colombie-Britannique et son gouvernement ouvert».

Ce qui s’est dit la semaine dernière lors de cette rencontre, c’était fabuleux. Si seulement le Québec réussissait à en faire autant.

Dans l’entourage de Jean Charest, il y a ce monsieur Gautrin, qui possède des connaissances et une compréhension avancée à propos du gouvernement ouvert. Il a dans ses mains l’argumentaire complet d’un modèle de gouvernance, qui pourrait aider le Québec à se relever de l’actuelle crise (après toutefois avoir accepté qu’ait lieu une commission d’enquête publique).

Le rapport de Henri-François Gautrin est prévu pour le 15 décembre 2011. Je considère que l’équipe Gautrin a déjà complété avec succès son mandat d’analyse. La partie théorique, du moins. Les dernières retouches aux ébauches de recommandations indiquent que l’équipe a bien saisi en quoi consiste la philosophie du gouvernement ouvert. Les stratégies d’implantation n’ont cependant pas encore été présentées par l’équipe.

Edgeryriders
Alors que le Québec patauge dans les problèmes jusqu’à la racine des cheveux, même s’il a entre les mains toutes les clés qui pourraient le sortir de l’impasse, il émerge en Europe une nouvelle équipe dirigée par le flamboyant Alberto Cottica, pour qui «Oser, risquer, agir» deviendront une réalité. Le Conseil de l’Europe a décidé de prendre les choses en main en mettant sur pied ‘Edgeryriders’, qui s’apprête à identifier tous les évangélistes et iconoclastes de ce monde et à analyser leur «expertise». Consultez l’offre d’emploi publiée le 29 septembre.
"The Edgeryders team needs a person to help us connect with the most creative activists for democracy in Europe and elsewhere. Young people are reinventing new channels for participation, from the Arab Spring to the Icelandic Wiki Constitution; we feel their expertise should be part of the transition of European youth, and of the Edgeryders community."
Vous rendez-vous compte? «Analyser leur expertise»…

Ce qui veut dire que les idées et solutions de celles et ceux qui pensent autrement seront observées à la loupe, décortiquées. Les Edgeryriders baigneront dans une marmite de rêves d’un avenir meilleur et de stratégies pour réinventer les systèmes européens.

Une collaboration est née, mais survivra-t-elle?
La semaine dernière, est née sous mes yeux une collaboration entre la Colombie-Britannique et le Québec. Ce n’est encore qu’un embryon, mais j’y tiens mordicus, à cette espérance de collaboration autour de questions concernant le gouvernement ouvert. Je pâlis au fur et à mesure que s’obstine Jean Charest à agréer une commission d’enquête publique, en voyant s’estomper les promesses d’implantation d’un gouvernement ouvert au Québec.

Une collaboration est née, mais elle risque de vite rendre le dernier souffle, si le Québec n’agit pas dans la bonne direction.

Et si c’est le mauvais chemin que choisira Jean Charest et son équipe, alors les tords causés à la confiance et au délabrement de la démocratie seront tels que pour remettre le Québec debout, la pente pourrait être si abrupte que la tâche serait quasiment insurmontable.

Messieurs Gautrin et Charest, «La situation étant maintenant désespérée, tout est maintenant possible». S’il-vous-plaît, Osez, risquez, agissez.

28 septembre 2011

"Serious Moonlight"/Opengov au Québec


Hier (mardi 27 septembre) constitue, à mon avis, le premier jour d’application du type de gouvernance de gouvernement ouvert au gouvernement du Québec. Les trois piliers du gouvernement ouvert se sont révélé très évidents – transparence, participation et collaboration – mais toutefois ces piliers n’ont pas (ENCORE) été volontairement activés par les autorités du gouvernement du Québec.

Transparence
Une séance de la Commission de l’administration publique de l’Assemblée nationale a été diffusée en direct par RDI. De 15h à 21h45, il a été possible aux citoyens d’entendre Jacques Duchesneau, le directeur de l'Unité anticollusion (UAC), présenter son rapport sur la collusion, la corruption et le trafic d'influence impliquant des firmes de construction partenaires du ministère des Transports (MTQ).

Le rapport de Jacques Duchesneau et sa suggestion d’une enquête publique, sont des éléments qui permettront de générer de la transparence gouvernementale.

Participation
La présentation de Jacques Duchesneau à l’Assemblée nationale a généré un fort impact sur l’opinion publique, qui s’est traduit par une participation marquée des citoyens. Ils étaient nombreux hier à écouter les questions des élus et les réponses du directeur de l’UAC. Ils étaient nombreux également à s’exprimer via les médias sociaux, et à commenter ce qui s’est dit. Voir cet article: «Réseaux sociaux. Le témoignage de Jacques Duchesneau fait réagir».

Collaboration
@AMarieDussault a souligné que «Jacques Duchesneau croit qu'il faut créer un consensus social, comprendre quelles sont les conséquences de la collusion sur notre société.»

«Sans la population, on ne peut pas fonctionner», d’après Jacques Duchesneau, a rapporté @OpenFileMtl.

@TVANouvelles a indiqué: «La première étape est de sensibiliser la population, pense Jacques #Duchesneau.»

Penser et agir différemment
J’ai noté plusieurs gazouillis qui pointent la capacité de Jacques Duchesneau de penser et d’agir différemment.

Ce gazouillis de @hParizeau parle de faire les choses différemment en agissant d’abord en fonction des citoyens: «J.Duchesneau à #TLMEP avant la comm. parl.!! La population avant les députés. Duchesneau a compris comment faire de la politique autrement.»

Celui-ci de @Golgoth41 décrit un des aspects de la communication directe, dont j’ai parlé dans mon billet précédent: «Ca fait changement de voir quelqu'un qui répond aux questions qu'on lui pose! #Duchesneau»

@galhc59 a dit: «J. Duchesneau/un homme logique, sage, serein et prêt à faire la lumière sur tous les évènements criminels existants dans notre Québec/Bravo.»

La pointe de l’iceberg
Par ailleurs, plusieurs élus et de nombreux citoyens ont vite compris que les questions soulevées par Jacques Duchesneau concernant la collusion, la corruption et le trafic d'influence ne s’appliquaient pas seulement au secteur de la construction et au ministère des Transport, mais pourraient également être étendues à d’autres secteurs. Hydro-Québec, les contrats d’informatique, le Plan Nord, ont entre autres été mentionnés.

Le rapport de Jacques Duchesneau pourrait être l’élément déclencheur qui conduirait à une transparence gouvernementale accrue, participation des citoyens et recherche de solutions par des avenues de collaboration.

Cependant, la méfiance sera le fil conducteur. Alors que cela aurait dû être des valeurs positives.

Si le gouvernement du Québec avait déjà implanté un gouvernement ouvert, entre autres:
- Il aurait pu démontrer à la population que des principes et valeurs, tels que la transparence, se trouvent au cœur du travail du gouvernement;
- Il aurait eu le bénéfice et retombées positives sur sa crédibilité;
- Il aurait pu contrôler vers quelles problématiques diriger l’attention.


"Serious Moonlight" Opengov
La situation me fait penser au film "Serious Moonlight". Louise (Meg Ryan) est mariée à Ian (Timothy Hutton) depuis 11 ans et découvre par hasard qu'il a l'intention de la quitter pour la jeune Sara (Kristen Bell). Louise enragée, prend en otage Ian, et le ligote avec du duck tape sur la toilette, dans une tentative de le forcer à travailler leur relation.

Pendant qu’il est immobilisé, Louise remémore à Ian leurs vœux d’engagement et lui rappelle quelles sont ses responsabilités. Il n’a pas le choix d’écouter. Les erreurs du passé sont pardonnées, le couple se reconstruit et se consolide par un nouveau projet (la venue d’un enfant).

C’est un peu la même chose qui se passe avec le gouvernement du Québec. Les citoyens réclament depuis deux années une enquête publique pour faire la lumière sur des irrégularités survenant dans le secteur de la construction. Les événements font en sorte que le gouvernement pourrait répondre aux attentes de la population, en appliquant – sans avoir encore officiellement annoncé une politique de gouvernement ouvert – des principes de transparence, participation et collaboration avec les citoyens, dans le but de solutionner des problématiques majeures dans plusieurs secteurs d’activités du gouvernement.

Transmutation
Maintenant, si le gouvernement du Québec pouvait reconnaître ceci, reconnaître à quel point la situation difficile actuelle lui offre des possibilités positives de développement du gouvernement ouvert, cela l’aiderait à améliorer ses performances en leadership, une carence observée depuis le début des travaux d’analyse sur le potentiel du Web 2.0.

Même si les décideurs gouvernementaux doivent filer un très mauvais coton en ce moment, la situation actuelle leur fournira l’énergie de transmutation ou de précipitation nécessaire pour passer de la présente réalité à une nouvelle forme de gouvernement. Le changement actuel est extrêmement important, car il est l’élément déclencheur qui permettra d'amorcer le processus de précipitation / transmutation. La pensée (différente) est l’essence qui nourrira en énergie cette transmutation. Le gouvernement aura des projets concrets et des expériences qui déboucheront sur des avenues positives, pour s’encourager à développer une politique de gouvernement ouvert.

27 septembre 2011

Métaphore de l'aspirateur et gouvernement ouvert


Les aspirateurs sont de puissantes machines qui ramassent à peu près n'importe particules, de grains de sable, poils de chien, jusqu'au cailloux et divers objects de petite taille. Chaque fois que je passe la balayeuse dans la maison et que j'entends des cliquetis sous le divan, j'ai des sueurs froides en me demandant si un trésor précieux de mon fils ne vient pas d'être englouti. «Et si c'était le casque de Vador ou encore le sabre laser de Skywalker en bloc Lego?». L'autre jour, je me suis accrochée dans la table basse du salon et en moins de 10 secondes, la nappe crochetée à la main par ma grand-mère de 90 ans a disparu dans le boyau. Oups!

Il y a des gens et des gouvernements qui sont comme des aspirateurs. Ils dérobent l'énergie des autres. Ce qu'ils aspirent est précieux (ce n'est pas de la vulgaire poussière).

Dans les relations humaines, cela est qualifié de «relation perverse». La communication perverse, selon la gourou du harcèlement moral, la psychiatre Dr Marie-France Hirigoyen, «la mise en place de l'emprise utilise des procédés qui donnent l'illusion de la communication - une communication particulière, non pas faite pour relier, mais pour éloigner ou empêcher l'échange. Cette distorsion dans la communication a pour but d'utiliser l'autre

J'ai lu plusieurs livres de Marie-France Hirigoyen avec grand intérêt. Ses explications m'aident à transposer ces connaissances sur l'emprise, et imaginer quelles sont les différences entre un ancien mode de gestion et le nouveau mode de gouvernement ouvert, qui est axé sur la transparence, participation et collaboration. Pour qu'il s'effectue une collaboration efficace, cela implique une relation bidirectionnelle. Une des raisons pour laquelle le modèle du gouvernement ouvert m'inspire autant est que de meilleures relations peuvent être instaurées dans ce type de gouvernance.

Dans 'Le Harcèlement moral', Dr Hirigoyen décrit en quoi consiste une la communication perverse: refuser la communication directe; déformer le message; mentir, manier le sarcasme, la dérision et le mépris; user du paradoxe; disqualifier; diviser pour mieux régner.

Refuser la communication directe
Le refus du dialogue est une façon de dire, sans l'exprimer directement avec des mots, que l'autre ne vous intéresse pas ou même qu'il n'existe pas.
Avec n'importe quel autre interlocuteur, si on ne comprend pas, on peut poser des questions. Avec les «pervers», le discours est tortueux, sans explication, et conduit à l'aliénation mutuelle.

La non-communication se retrouve à tous les niveaux d'expression. «Mon patron, dès mon entrée dans l'entreprise, me regardait d'une façon telle que j'étais toujours mal à l'aise, je me demandais ce que j'avais fait qui n'allait pas».

Déformer le langage

Le message est délibérément flou et imprécis, entretenant la confusion. Il peut dire «Je n'ai jamais dit cela», et éviter tout reproche. Offrant des propos dans lien logique, il entretient la coexistence de différents discours contradictoires.
Ce qui importe dans le discours, c'est la forme plutôt que le fond, paraître savant pour noyer le poisson.

Mentir
Plus souvent qu'un mensonge directe, il y a recours à un assemblage de sous-entendus, de non-dits, destinés à créer un malentendu pour ensuite l'exploiter à son avantage. Dans son traité 'L'art de le guerre', rédigé vers le Ve siècle avant J-C, le Chinois Sun Tse enseignait: «L'art de la guerre est l'art de duper, en se donnant toujours l'apparence contraire de ce que l'on est, on augmente les chances de victoire.»

Dire sans dire est une façon habile de faire face à toute situation.
Un type de mensonge indirect consiste à répondre de façon imprécise ou à côté, ou par une attaque qui fait diversion.

Quoi que l'on dise, les «pervers» trouvent toujours un moyen d'avoir raison. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour ces personnes. Ce qui est vrai est ce qu'ils disent dans l'instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d'une «construction délirante».

C'est ainsi que l'on voit ces personnes entourer leur histoire d'un grand mystère qui induit une croyance chez l'autre sans que rien n'ait été dit: cacher pour montrer sans dire.

Manier le sarcasme, la dérision, le mépris
Vis-à-vis le monde extérieur, ce qui domine est le mépris, la dérision. Le mépris est l'arme du faible: il est une protection contre des sentiments indésirables. On se cache derrière un masque d'ironie ou de plaisanterie.

Toutes les remarques désagréables constituent des blessures qui ne sont pas compensées par des marques de gentillesses.

Pour déstabiliser l'autre, il suffit de:
- se moquer de ses convictions, de ses choix politiques, de ses goûts;
- ne plus lui adresser la parole;
- le ridiculiser en public;
- le dénigrer devant les autres;
- le priver de toute possibilité de s'exprimer;
- se gausser de ses points faibles;
- faire des allusions désobligeantes, ne jamais les expliciter;
- mettre en doute ses capacités de jugement et de décision.

User du paradoxe
Sun Tse enseigne également que, pour gagner une guerre, il faut diverse l'armée ennemie avant même de commencer la bataille: «Sans donner de batailles, tâchez d'être victorieux

Dans une «agression perverse», on assiste à une tentative d'ébranler l'autre, de le faire douter de ses pensées, de ses affects. Le but est de nier tout en paralysant.
Le paradoxe vient le plus souvent du décalage entre les paroles qui sont dites et le ton sur lequel ces paroles sont proliférées.

Le paradoxe consiste également à faire ressentir à l'autre de la tension et de l'hostilité sans que rien ne soit exprimé à son égard.
Un discours paradoxal rend l'autre perplexe.

Disqualifier
Il s'agit de retirer à l'autre toute qualité, de lui dire et de lui répéter qu'il ne vaut rien, jusqu'à l'amener à le penser.

La disqualification à travers l'usage du paradoxe, du mensonge et d'autres procédés sont destinés à enfoncer l'autre pour mieux se rehausser.

Diviser pour mieux régner
Sun Tse dit encore: «Troublez le gouvernement adverse, semez la dissension chez les chefs en excitant la jalousie ou la méfiance, provoquez l'indiscipline, fournissez des causes de mécontentement».

Là où le «pervers narcissique» excelle, c'est dans l'art de monter les gens les uns contre les autres, de provoquer des rivalités. La jouissance suprême pour un «pervers» est de faire accomplir la destruction d'un individu par un autre et d'assister à ce combat d'où les deux sortiront affaiblis, ce qui renforcera sa toute-puissance personnelle.

SE LIBÉRER DE COMPORTEMENTS TOXIQUES
Il est possible de libérer une personne (ou un gouvernement) d'avoir recours à un masque de contrôlant. Sous se masque se cachent généralement des personnes possédant des qualités de chef, d'après Lise Bourbeau, dans 'Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même':
- Par sa force, cette personne est habile à se faire rassurante et protectrice;
- Très talentueuse, sociable et bonne comédienne;
- Possède le talent de parler en public;
- Capacité de passer à toute vitesse d'un élément à un autre et de gérer plusieurs choses en même temps;
- Capacité de prendre des décisions rapidement;
- Capable de grandes performances à plusieurs niveaux.

Quand peut-on constater qu'un contrôlant devient moins contrôlant (que cette personne se libère de son masque)? «Lorsque cette personne ne vit plus autant d'émotions au moment où quelqu'un ou quelque chose vient déranger ses plans. Cette personne lâche prise plus facilement. Lâcher prise signifie arrêter d'être attaché aux résultats, arrêter que de vouloir que tout se passe selon notre planification. Cette personne ne cherche plus à être le centre d'attraction. Cette personne, lorsqu'elle est fière d'un de ses exploits, peut se sentir bien même si les autres ne la reconnaissent pas», explique Lise Bourbeau.

Modifier ses pensées, c'est possible d'y arriver. Il ne faut pas se morfondre sur les pensées discursives. Il est préférable de se concentrer plutôt sur celles que l'on souhaiterait adopter, et peu à peu, on devient cet idéal, on se fond graduellement dans la plus haute vision à laquelle on tend.

La transformation d'un gouvernement en gouvernement ouvert nécessite de grands «changements complets des mentalités», a souligné Henri-François Gautrin.

Je considère que la transparence, participation et collaboration, dans un contexte de gouvernement ouvert, débutent d'abord par une prise de conscience des enjeux et de ce que cela signifie, dans le quotidien de tous les jours, dans les relations entre les membres du gouvernement et les citoyens. En comprenant quels sont les comportements à abandonner et par quoi ils devraient être remplacés, il devient possible alors d'implanter un changement.

26 septembre 2011

«Que pensez-vous de nos travaux?» (Henri-François Gautrin)


«Que pensez-vous de nos travaux?», m’a demandé Henri-François Gautrin, le 23 septembre dernier, quelques minutes avant le début de la rencontre avec les représentants du gouvernement de la Colombie-Britannique.

Il y a beaucoup d'éléments à analyser, en voici quelques-uns.

La commande, une analyse du potentiel du Web 2.0, est évidemment des plus pertinentes. Que de louanges à cet effet.

Je n’ai pas eu d’autre occasion que la rencontre du 23 septembre d’une heure et demie pour voir les membres de l’équipe à l’œuvre, et je connais peu les attributions de chacun. Je suis persuadée que chacun des membres de l’équipe fait de son mieux pour livrer les tâches qui lui sont confiées. J’aurais besoin de davantage d’observation sur le terrain. Présentement, je ne suis pas en mesure d’évaluer les performances générales.

Les bons coups
Il y a de nombreux éléments positifs qui méritent d’être soulignés:
• Le volet public – la plate-forme de consultation - est (à mon avis) l’élément le plus important de la démarche d’analyse, la pierre angulaire. En octobre 2010, au moment de la commande des travaux, Jean Charest a insisté sur le fait qu’il devait y avoir un volet public à ce mandat d’analyse.
• L’insertion d’un volet «gouvernement ouvert» a été une très heureuse surprise (je vous assure, que j’ai célébrée avec beaucoup d’allégresse!). Il y a de quoi se réjouir que cette «idée» soit numéro 1 parmi toutes les idées suggérées sur la plate-forme. Cela fournit une base de justification pour la définition et mise en œuvre d’une politique de gouvernement ouvert.
• Le compte Twitter @GautrinWeb2 et la page Facebook sont à souligner comme excellents outils de communication. @GautrinWeb2 décroche un score de 44 sur Klout. [Consultez la liste des influencés/influenceurs http://klout.com/#/gautrinweb2/influencers, la liste est intéressante.] Par ailleurs, plusieurs citoyens et employés du gouvernement ont démontré un intérêt pour la pérennité du compte Twitter, après la fin des travaux d’analyse.
• Quelques billets publiés ces derniers temps fournissent aux citoyens de l’information en amont sur l’avancement de la démarche d’analyse.
• Les hypothèses de recommandations publiées récemment consistent également en un effort de transparence et de publication d’information en amont.
• Nous pouvons nous réjouir que les trois piliers, principes fondamentaux de la philosophie du gouvernement ouvert, feront partie des recommandations: transparence, participation et collaboration.

La plate-forme de consultation
Plusieurs citoyens technologues (notamment Robin Milette et Nicolas Roberge) ont fourni d’excellents commentaires très détaillés sur la plate-forme de consultation. Ils sont plus qualifiés que moi en ce qui concerne les éléments techniques. (Je me concentre habituellement sur la stratégie et l’orientation.)

Stratégie et orientation
Les grandes lignes de la stratégie globale - échéancier, cadre, méthodologie, communications et leadership – auraient pu bénéficier de davantage d’expérimentation pour tenter d’incorporer des éléments d’approche novatrice. Le leadership (en particulier du premier ministre) a fait défaut pendant toute la durée des travaux, et cela a limité la visibilité des travaux, en plus de miner l’espérance des participants que les travaux aboutissent sur une mise en œuvre prochaine des idées proposées.

ÉCHÉANCIER - Je l’ai répété très souvent, le délai de 15 mois accordé pour réaliser la démarche d’analyse est beaucoup trop long. Trois, quatre, voire cinq fois, trop long. Nous sommes à l’ère de la réduction des budgets: il y a un besoin évident d'envisager comment collaborer avec les partenaires et avec le public de manière plus efficace. Cela ne se reflète pas dans l’échéancier retenu pour cette démarche d’analyse.

CADRE - L’ensemble de la démarche d’analyse semble flotter dans une sorte de bulle intemporelle, à l’abri des événements extérieurs. Cela est attribuable à plusieurs facteurs, dont principalement un cadre peu souple. «Déconnecté de la réalité» est malheureusement un commentaire qui revient souvent, pour qualifier des actions du premier ministre.

Les commentaires des citoyens, ou pressions de groupes, ou encore ce que font d’autres gouvernements, ou l’impact d’autres dossiers sur les travaux d’analyse, sont des occasions d'effectuer des changements à l'interne qui répondent à des circonstances externes. En effet, si nous ne nous transformons pas, alors nous réduisons la capacité de composer efficacement avec le monde extérieur. Puisque le monde change, par conséquent, les équipes de gestion de projets gouvernementaux devraient pouvoir s’adapter au changement. Dans les équipes de gouvernement ouvert, tout ce qui contribue à percevoir différemment, enlever les limitations et modifier la manière dont les gens travaillent est incorporé aux stratégies. L’ancien mode de gestion est encore trop omniprésent dans cette démarche d’analyse. Étant donné la nature du sujet étudié, l’expérimentation aurait pu occuper un plus grand espace dans la démarche.

MÉTHODOLOGIE – La démarche suivie, la manière de procéder, aurait pu être conçue dès le départ pour refléter un souci d’adaptation à la nature du sujet analysé (l’Internet et les médias sociaux, "disruptive technology", etc.). La phase silencieuse de la démarche d’analyse a duré d’octobre 2010 à juillet 2011, soit une période de 10 mois, comparativement à cinq mois de phase publique. J’ai reçu d’innombrables commentaires de gens, qui se demandaient (avant le mois de juillet 2011), comment il se faisait qu’une analyse sur les médias sociaux ne soit pas plus axée sur les gens.

Dès février 2011, j’ai eu le privilège de recevoir le questionnaire transmis à l’interne. Les questions diffèrent de celles posées aux citoyens. Il aurait été intéressant de fournir des informations aux citoyens sur la démarche réalisée à l’interne, et dévoiler quelques résultats obtenus lors de cette partie de la consultation. Les réponses des citoyens sont-elles complémentaires de celles de l’interne? Quel est l’apport et l’impact des citoyens dans cette démarche? Peu d’informations sont disponibles sur la partie interne versus celle externe. Il est difficile d’établir quel pourrait être le degré d’influence et de collaboration des citoyens dans la démarche. Au fil des mois, l’équipe Gautrin a reçu une avalanche de suggestions et de messages. Soulignons que de très nombreuses suggestions – apportées par plusieurs citoyens - ont été retenues, la plus importante étant (à mon avis) le volet «gouvernement ouvert» ajouté aux idées de la plate-forme publique.

COMMUNICATIONS ET LEADERSHIP – J’ai mentionné quelques bons éléments de communication ci-dessus, le compte Twitter @GautrinWeb2, la page Facebook, et les billets d’information.

J’aurais aimé voir un plan de communication, ou du moins savoir qu’il en existe un. J’aurais aimé voir une personne spécifiquement mandatée dans des fonctions de communication, rattachée à l’équipe Gautrin, dont la mission aurait été de faire rayonner le mandat.

Puisque le premier ministre a commandé l’analyse, il me semble que le premier ministre aurait dû faire une conférence de presse au début – dès octobre 2010 -, pour marquer le lancement des travaux d’analyse, et faire une autre conférence de presse lors du lancement de la plate-forme publique – en juillet 2011 -, en plus de parler des travaux d’analyse à plusieurs reprises, afin de faire connaître l’avancement des travaux.

J’aurais aimé aussi entendre parler Henri-François Gautrin de ce qu’il fait. Le voir dans des capsules-vidéos, ou alors par le biais de billets/entrevues. Au fil des mois, les réflexions ont progressé, et il aurait été intéressant de pouvoir suivre le fil des pensées et préoccupations de M. Gautrin et aussi, des membres de son équipe. Qui sont ces gens, qui l’épaulent? Sur quoi ont porté leurs efforts? Quelles problématiques ont-ils rencontrées? Qu’est-ce qui les inspire?

Henri-François Gautrin, pour les personnes qui ne le connaissent pas, est un homme de grande stature, avec une voix du registre d’un baryton. Il adopte une attitude enjouée avec ses collaborateurs, ce qui fait qu’on pourrait dire qu’il est sans âge (bien qu’il ne cesse de parler de son âge – il ne devrait absolument pas --- chaque fois j’émets un «beep» de réprimande dans ma tête quand il s’étend sur ce terrain). Il est capable de parler avec franchise de problématiques gouvernementales. Il s’intéresse au gouvernement ouvert et est au courant de ce qui se passe à travers le monde. Je suis persuadée qu’un volet de communications - permettant de découvrir qui est Henri-François Gautrin, ce qu’il pense, ce qui l’inspire, ce qui le préoccupe, et des éléments de sa vision - aurait été une plus value au volet public des travaux d’analyse. Tout le monde aurait gagné à mieux le connaitre.

Davantage de communications et leadership auraient pu faire une grande différence dans ce mandat d’analyse.

Il reste deux mois et demi avant le dépôt du rapport final (annoncé pour le 15 décembre 2011). Très peu de citoyens – et même très peu d’élus et des gestionnaires gouvernementaux – sont au courant de l’existence des travaux d’analyse. Il me semble que le rapport pourrait être perçu comme un cheveu sur la soupe, si aucune action de communication n’est prévue entre maintenant et le 15 décembre. Par ailleurs, étant donné que le gouvernement ouvert nécessite un «changement complet des mentalités», comme l’a indiqué Henri-François Gautrin lors d’un reportage de la SRC cet été, je considère que ce ne sera pas suffisant de limiter à une conférence de presse la visibilité de ce dossier, pour arriver à effectuer un saut harmonieux vers une politique de gouvernement ouvert.

Plusieurs citoyens pourraient être froissés d’apprendre la fin des travaux, le 15 décembre 2011, avant même eu le temps de participer. Plusieurs citoyens pourraient se demander «qu’est-ce que c’est que cela, le gouvernement ouvert?», au moment où le rapport sera déposé. Ce n’est pas un concept simple et facile à comprendre. Cela ne s’explique pas aux citoyens par une seule intervention, mais par une panoplie de stratégies, de moyens et d’actions.

J’avoue que je suis considérablement inquiète à propos de la suite des événements. Je m’interroge sur la capacité de changement des plus hauts décideurs du gouvernement et le boost / propulsion considérable de leadership qui devra être nécessaire pour transmuer le gouvernement actuel en un gouvernement ouvert.

Le changement de pensées est ce qui m’inquiète le plus. J’ai même imaginé que les hauts décideurs devraient être suivis toute la journée, dans toutes leurs activités, pendant quelques semaines, pour analyser et mesurer l’ampleur du changement de pensées qu’ils devront effectuer. Après leur avoir exposé de long en large ce que sont les principes du gouvernement ouvert, et leur expliqué ce que devrait être le leadership associé à ce type de gouvernance, les suivre avec un carton rouge, dans toutes leurs activités, et le secouer discrètement devant leurs yeux, chaque fois qu’ils diront quelque chose contraire à la philosophie du gouvernement ouvert.

25 septembre 2011

Faculté d’observation, intuition, conscience et leadership


Dans les dessins animés, on voit souvent illustrées des scènes de conflit intérieur de conscience chez des personnages. La représentation la plus commune de ceci consiste en deux mini représentations du soi flottant au-dessus de la tête, qui représentent respectivement les pensées positives et les pensées négatives. Un petit ange se tient à gauche au dessus du personnage, et se chamaille avec un petit diable, flottant aussi à sa droite. Le personnage observe, effaré, les yeux tournés ver le haut, ces deux hémisphères de lui-même, débattre indéfiniment et lutter pour l’emporter sur le contrôle de sa conscience.

Dans la réalité, il n’y a ni petit ange ni petit diable. Nos pensées coulent dans un flot interrompu. Nous pensons que nos pensées sont dans nos têtes (je reviendrai là-dessus un peu plus loin dans ce billet). Nous pouvons exercer un contrôle sur nos pensées. Nous pouvons apprendre à maîtriser nos pensées. Certes, ce n’est pas facile, mais c’est possible. Il faut d’abord s’observer penser, se mettre en quelque sorte en retrait de soi-même, et regarder s’écouler les pensées. À la longue, on peut arriver à ignorer les pensées négatives et privilégier celles qui élèvent notre être.

Vendredi dernier, le 23 septembre, M. Henri-François Gautrin a dit quelque chose à propos de moi, qui résume plutôt bien, en trois mots, ma véritable nature: «Elle voit tout».

Je parle peu et j’observe beaucoup. Plusieurs de mes collègues ‘opengov advocates’ ont remarqué que je parle peu. John F Moore, après seulement 3 minutes de rencontre en personne, s’est esclaffé, «You don’t talk!». J’ai littéralement l’air d’une muette, aux côtés du ‘verbose’ Adriel Hampton. Ceux qui partagent ma vie me demandent inlassablement où ils laissent trainer leurs affaires. Cela dure depuis des décennies. Chaque fois, je leur indique l’endroit précis où ils ont placé leur objet, et cela les exaspère que je sache ce qu’ils ne savent pas eux-mêmes…

Étrangement, ce qui est le plus important parmi les propos, je le perçois d’une façon spéciale. C’est comme si les déclarations pertinentes sont intuitivement soulignées pour moi. Lorsque cela se produit, le temps semble s’écouler plus lentement, les propos s’amplifient d’eux-mêmes, comme si quelque chose prenait un surligneur et marquait pour moi les paroles d’un trait de couleur. Il me suffit d’écouter les gens quelques instants: ils parlent habituellement de ce qui compte le plus pour eux et de ce qui les préoccupent. Sans doute est-ce le fait de parler peu et de me concentrer sur l’essentiel, qui fait ressortir l’essentiel chez les autres lorsqu’ils m’abordent. Habituellement, les gens me fournissent les réponses essentielles.

Une faculté d’observation développée ne s’applique pas qu’aux objets. Elle s’étend également aux paroles (qui sont des pensées exprimées). Au fur et à mesure que les gens s’expriment, dans mon esprit, je distingue les pensées en deux catégories: positives et négatives. J’entrevois, dans leurs propos, lesquelles de leurs pensées produiront à long terme des effets néfastes sur leur santé, ou les limiteront dans leurs actions. Par ailleurs, au fur et à mesure que j’entends les gens parler, se déroule dans mon esprit un discours intérieur, où je passe mon temps à émettre des pulsions incontrôlées de freinage comme lorsqu’on conduit et que l’on appuie machinalement sur la pédale du frein quand les yeux entrevoient un obstacle. Je me dis, «il/elle ne devrait pas penser cela… il/elle devrait retirer cela de son esprit.» La plupart du temps, je me contente d’observer sans jugement. J’attends le moment propice pour aborder les personnes sur ce sujet délicat. Je dois percevoir chez l’autre une nette ouverture d’esprit. Il arrive quelques fois que j’intervienne dans des situations de crises, lorsque je n’en peux plus de voir l’autre se débattre.

Nous pensons que nos pensées sont émises dans nos têtes. Nous avons la perception que nos pensées nous appartiennent. Lorsqu’un individu a recours à l’intuition, il déverrouille la possibilité de se relier à une conscience élargie, puisque nous sommes un point localisé d’un champ de conscience unifiée.

Étant donné que nous sommes reliés à ce champ de conscience unifiée, nous avons un potentiel illimité. Nous nous limitons nous-mêmes – par nos propres pensées – dans notre développement.

Alors, peut-être comprendrez-vous maintenant d’où vient mon intérêt pour le gouvernement ouvert, pourquoi j’entretiens une telle passion pour ce type de gouvernance: cela vient du fait qu’à travers ses principes fondamentaux – transparence, participation et collaboration – s’articule une autre façon de penser et d’agir.

S’il était possible de fournir un équipement flottant (un petit ange et un petit diable) d’alignement de conscience aux individus, cela les aideraient dans leur développement et prise de décisions.

Puisque les décideurs gouvernementaux sont responsables d’une collectivité, tout comme le sont les chefs d’entreprise, ces individus bénéficieraient d’un apprentissage du ‘soul of leadership’, le leadership à partir de l’âme.

Dans le corps humain, il existe un mécanisme extrêmement subtil et complexe localisé à la base de la colonne vertébrale (et non pas dans la tête), qui réveille une énergie latente extrêmement puissante. Ce mécanisme, quand il est mis en branle et porté à une activité, effectue dans un laps de temps déterminé, une merveilleuse transformation des systèmes nerveux et cérébral, aboutissant à la manifestation d’un type supérieur de conscience, destiné à être l’héritage commun de l’Humain dans un avenir lointain.

24 septembre 2011

Rencontre du 23 septembre entre BC et Québec

Certains lieux de ce monde exercent une fascination sur notre imagination et nous font rêver. Ces lieux diffèrent d’une personne à l’autre. Pour certains, qui n’aiment pas les rigueurs de l’hiver, ils rêvassent de sable chaud et de plages ensoleillées. D’autres, qui sont mordus de planche à neige ou de ski, peuvent vous décrire toutes les pentes du monde, et certaines montagnes exercent sur eux un grand envoûtement.

Parfois, un immeuble ou une œuvre d’art provoque cette féérie. Dans le film «Les dernières vacances» (Last Holiday), Queen Latifah s’extasie devant le plafond d'une station balnéaire européenne, le Grand Hotel Pupp, Karlovy Vary (Carlsbad), en République tchèque. «Est-ce que ça ne vous donne pas envie de chialer (tellement que c’est beau)?», demande-t-elle.

En ce qui me concerne (ne riez pas, je vous en prie!), je me mets à rêver quand j’entends parler de ces lieux (fabuleux) où le gouvernement ouvert est plus avancé.

Cela m’est arrivé l’automne dernier, je me suis mise à rêvasser, lorsque j’ai entendu Chris Vein parler de gouvernement ouvert à San Francisco, de vision et d’inspiration, lors d’une conférence à Beyond Edmonton. [En octobre 2010, il était Chief Information Officer de San Francisco. Il est maintenant deputy U.S. chief technology officer for government innovation at the Office of Science and Technology Policy, Executive Office of the President.) Dans cette vidéo, Chris Vein explique comment s’y prendre pour arriver à créer des projets de gouvernement ouvert ("dream big, work hard and inspire") et en quoi San Francisco se distingue des autres villes.]

Aujourd’hui, j’ai assisté à une rencontre entre des représentants du gouvernement de la Colombie-Britannique et les membres de l’équipe de Henri-François Gautrin (gouvernement du Québec). Le témoignage des gestionnaires de la Colombie-Britannique (dont David Hume, Executive Director, Citizen Engagement) était inspirant, et m’a plongée dans le ravissement. Je suis contente d’avoir pu observer que les membres de l’équipe Gautrin étaient également sous le charme.

Ce ne sont pas tant les projets qui sont effectués qui éblouissent (cela ne fait que quelques mois que le gouvernement ouvert a été lancé en Colombie-Britannique) mais la façon de penser les projets par ces gestionnaires qui retient l’attention. Une attitude positive imbibe toutes leurs stratégies. Cela crée un contexte favorable, où tout se met à couler suffisamment harmonieusement pour permettre d’atteindre le succès avec peu d’investissement. C’est cela que je trouve «beau» dans le gouvernement ouvert, cette autre façon de faire les choses, avec un regard neuf et novateur, qui ouvre des fenêtres de possibles, et redonne de la crédibilité au gouvernement.

J’ai assisté aujourd’hui à un très beau moment, où quatre gestionnaires de Colombie-Britannique ont décrit comment ils sont parvenus à articuler une initiative de gouvernement ouvert, qui consiste en un heureux mélange de leadership, vision fournissant à l’organisation une ferme direction, volonté d’innover, choix de mettre la peur de côté, et conscience que ce qui se fait maintenant consolide l’avenir et apporte des solutions à des problématiques à long terme.

J’ai été privilégiée d’assister à ce témoignage, et je regrette que celui-ci n’ait pas été enregistré, afin que d’autres citoyens et gestionnaires gouvernementaux puissent s’en inspirer. La rencontre d’aujourd’hui m’a donné le goût de créer des capsules vidéo présentant les efforts déployés, ou encore de développer une série de "webcasts", qui mettrait en valeur les moyens trouvés et les solutions mises de l’avant. Cela donne aussi le goût d’organiser un événement annuel célébrant les meilleures pratiques, où des gens de l’espace canadien (et d’ailleurs) pourraient se réunir pour partager leurs expériences et découvrir ce que les autres accomplissent dans le domaine du gouvernement ouvert.

Aujourd’hui marque le début, espérons-le, d’une collaboration entre la Colombie-Britannique et le Québec, autour de questions concernant le gouvernement ouvert. Je suis reconnaissante d'avoir pu être là, pour assister à ce possible commencement.

Le Québec n’est pas encore un gouvernement ouvert, et il traverse présentement une grave crise de transparence. Samedi 24 septembre, des citoyens québécois manifesteront contre la corruption devant le bureau du premier ministre Jean Charest, à Québec et à Montréal.

Il reste deux mois et demi avant le dépôt du rapport Gautrin sur le potentiel du Web 2.0. La marche est plutôt haute, pour faire en sorte que le Québec passe de qu’il est présentement, et se transmue en quelque chose de complètement différent, en plus de traverser une crise assez considérable, pour arriver à cheminer vers une politique de gouvernement ouvert.

La condition essentielle pour réussir: le leadership.

Qu’est ce que cela signifie, dans les faits?

Il faudrait que l’expression «gouvernement ouvert» sorte de la bouche du premier ministre et d'autres hauts dirigeants du gouvernement. Pas juste une fois. De très nombreuses fois, à toutes les sauces. Il faudrait que des phrases inspirantes soient prononcées, qui parlent de transparence, d’être à l’écoute, d’accorder une valeur à la participation citoyenne et de demander leur collaboration, etc.

Tout est possible dans la vie. Et même Jean Charest et ses ministres peuvent modifier leurs pensées (et leurs paroles).

Monsieur Gautrin, le sable aura bientôt fini de s'écouler dans le sablier. Vous percevez très clairement quelle est votre mission. Je ne peux rien faire d’autre que de vous souhaiter bon succès.

"Next time, you will laugh more, you will love more, and you won’t be so afraid." C’est ce que le personnage qu’interprète Queen Latifah se promet, dans "Last Holiday". (Les films de filles, c'est parfois super!)

21 septembre 2011

Les qualités d’un leader

Selon Sun Tzu, «La plus grande qualité d’un leader est de régler les problèmes avant qu’ils ne surviennent».

Une façon de savoir si nous réglons les problèmes avant qu’ils ne surviennent, est de nous poser la question suivante: «Est-ce que je me sens souvent dans l’urgence, et est-ce que cette situation semble vouloir persister?»

Savoir écouter et observer.
Il est important pour un leader de connaître ses propres capacités, connaissances et valeurs et de savoir comment les autres les perçoivent.

Pour devenir l'âme d'un groupe – qu’il devienne l’expression «symbole d’un rêve collectif» −, un leader doit bien percevoir ce que chacun a besoin et ensuite mettre ses perceptions en action. Notez que ce qui compte, ce n'est pas de penser à être réélu, ou de s'inquiéter de sa popularité. Ce qui compte, c'est de répondre aux besoins des gens.

Être capable de souplesse.
«Souple» suppose que vous ne travaillez pas dans un système fermé et que l'environnement affecte vos résultats. La souplesse dans une organisation gouvernementale peut être obtenue par une approche qui accueille les changements et la complexité, plutôt que de vaines tentatives de gestion en dehors de l'existence, en acceptant la complexité et planifiant en fonction de celle-ci.

Démontrer un véritable intérêt pour les gens.
Faire preuve d’un véritable intérêt à l’endroit de chacun des membres d’une équipe et tout particulièrement au développement de chacun d’entre eux, crée un véritable désir de participation chez tous les membres d’un ensemble, ce qui est essentiel pour son succès. Il n’est pas possible de faire semblant de s’intéressez aux autres - les autres le découvriront toujours. Un leader ne peut que réussir que par le succès individuel de chacun des membres de son entourage.

Avoir de l’intégrité.
Si une équipe ou une collectivité met en doute l’intégrité de son leader, elle s’effondrera et connaîtra des défaillances en cas de conflits, de stress ou de risques rencontrés. Si une personne présente des failles dans son intégrité - aussi petites soient-elles – cette personne aura de la difficulté à surmonter les défis avec son équipe ou sa collectivité.

Être capable de prendre des décisions.
Il y a des moments où la prise de décision peut représenter un risque parce que les informations disponibles menant à ce choix sont incomplètes. Un leader doit reconnaître cela et être capable de prendre quand même des décisions éclairées, et s’ajustant aux situations et circonstances, afin de répondre rapidement aux besoins de l’équipe ou de la collectivité. Avoir de la passion et de l’enthousiasme naturel.

De toutes les convictions, la plus importante est de croire en l’équipe ou en la collectivité, et en les objectifs qu’elle poursuit, afin d’être en mesure de leur faire part d’enthousiasme. Cela sera assurément visible pour les membres d’une équipe ou d’une collectivité. Cela permet de motiver les troupes et de leur permettre d’entreprendre leur travail avec courage et espoir. Si le leader ne croit pas en ce qu’il fait, pourquoi son entourage y croirait-il et s’investirait-il?

Reconnaître les idées des autres.
Un leader sait courir des risques et innover. Les nouvelles idées peuvent venir du leader, des autres membres de l’équipe ou de la collectivité. Un leader doit savoir reconnaître les bonnes idées, les appuyer activement et encourager les autres à agir. Voilà pourquoi les leaders peuvent être décrits comme des adaptateurs précoces de l'innovation. C’est pourquoi les véritables leaders sont des pionniers, prêts à s'aventurer dans l'inconnu.

Conserver son humilité.

Les leaders sont des apprentis et ils doivent pouvoir tirer des conclusions utiles de leurs erreurs autant que de leurs réussites. Reconnaître la valeur des autres.

Un leader efficace prend le temps de reconnaître ce que les gens ont fait et est capable de leur dire et de les récompenser. Il y a de nombreuses manières de reconnaître le travail des personnes ou du groupe. Une façon de s’élever en un leader remarquable consiste à manifester un intérêt véritable et beaucoup de respect envers le travail des autres, les accomplissements de son équipe et de sa collectivité.

Avoir de la vision.
«Sans l'action, la vision de l'avenir n'est qu'un rêve. Sans une vision de l'avenir, l'action ne sert qu'à passer le temps. La vision de l'avenir conjuguée à l'action peut changer le monde». Joel Arthur Baker

STYLES DE LEADERSHIP
Le leader «directif/autocratique»
Ce type de leadership correspond à l’ancienne modèle de gestion gouvernementale. Avec ce type de leader, les membres d’un groupe ne sont pas autorisés à prendre des responsabilités. Ils sont incapacités dans leur désir d’accomplissement.

Le leader «délégateur/confiant»
Ce style de leadership correspond au modèle du gouvernement ouvert. Les membres d’un groupe sont disposés à prendre des responsabilités et en sont capables. Le leader choisira de déléguer des responsabilités. Le leader fera confiance au groupe et observera à distance.

19 septembre 2011

L'heure de lâcher prise (Québec et Opengov)

Une scène du film "Out of Africa" me trotte dans la tête. Alors que la plantation de café est menacée d'inondation, les travailleurs de la ferme et la propriétaire tentent de contrôler avec des sacs de sable les flots qui menacent de ravager les récoltes. Ils travaillent sans relâche, jour et nuit, mais la nature gagne sans cesse davantage de terrain. À un moment donné, la propriétaire (Meryl Streep) réalise que les efforts auront été en vain, et elle donne l'ordre de laisser tomber. Elle lâche prise.

Il y a quelques mois, chaque fois qu'un pays se lançait dans une nouvelle initiative de données ouvertes ou de gouvernement ouvert, j'avisais immédiatement l'équipe Gautrin au gouvernement du Québec, afin de leur démontrer le bien fondé des idées proposées. Alors que 43 pays s'engouffreront demain d'une seule voix dans l'Open Government Partnership, comme dans cette scène de "Out of Africa", les décideurs gouvernementaux devraient comprendre que ce n'est plus la peiner de résister aux nouvelles idées en installant des sacs de sable autour du Québec. Ils devraient poser dès maintenant des gestes larges et très nobles, qui démontreraient clairement à la population du Québec qu'ils lâchent prise.

En ce 19 septembre 2011, le mouvement Open Government est à la veille de prendre une envolée mondiale. Le lancement officiel aura lieu demain. Ce qui n'était au commencement (en 2009) qu'un ruisseau, s'est transformé en rivière, et se consolidera demain, fort de 43 partenaires, pour devenir un fleuve.

Voici un gazouillis de @digiphile: "Some 43 countries are set to join an unprecedented global @OpenGovPart tomorrow: http://huff.to/nFLIit #opengov #gov20 #OGP."

En moins de deux mois, en plein été, 43 chefs d'État ont pris la décision de s'engager dans un partenariat international qui fera cheminer leur pays vers une gouvernance ouverte. Ces 43 pays n'ont pas eu besoin de 15 mois d'analyse préalable avant de se décider. Ils osent foncer.

En plus du lancement de l'OGP, cette semaine marque la rentrée parlementaire à l'Assemblée nationale du Québec. Huit sujets «chauds» (hot) ont été relevés par CBC . La corruption est le sujet en tête de liste. Plus de trois quarts (77 %) des répondants Québécois sondés dernièrement estiment nécessaire qu'une commission d’enquête soit mise sur pied pour faire la lumière sur toutes les allégations de corruption dans le domaine de la construction, que le gouvernement Charest s’entête à refuser, malgré les nombreuses voix qui s’élèvent pour le réclamer, rapporte Valérie Gonthier. Les Québécois réclament de la transparence.

Plutôt que de publier le rapport Gautrin le 15 décembre 2011, comme cela a été planifié il y a des mois, il serait sage de faire preuve de souplesse: Jean Charest / Henri-François Gautrin devraient devancer la publication du rapport final d'analyse le plus tôt possible, vers le 1er octobre 2011 par exemple, et annoncer en grande pompe le même jour ou dans les jours qui suivent, une initiative de données ouvertes et de gouvernement ouvert. Ils démontreraient ainsi une volonté de transparence non seulement pour les questions qui touchent le secteur de la construction, mais dans toutes les sphères du gouvernement.

"Open government can be used to fight corruption, to increase the trust in government, to counterbalance the effects of excessive churn in government, to reduce the cost of government, and so forth. But in order to deliver on these different objectives, it does require different approaches", peut-on lire dans un article d'Alexander Howard.

Ce serait vraiment l'heure de lâcher prise.

16 septembre 2011

Le choix de faire la différence

Aujourd’hui, il y a des funérailles dans ma famille, du côté maternel.

La mort fait partie de la vie, et nous rappelle que même si nous aimerions que rien ne change, au contraire, l’impermanence est une promesse de changement. Cela signifie que ces choses ne persistent jamais de la même façon, mais qu'elles disparaissent et se dissolvent d'un moment à l'autre.

L'impermanence est universelle. Aucun composé n’y échappe. Les humains autant que les gouvernements. La seule constante qui soit véritablement une constante, vous l'avez déjà entendu dire, c’est le changement.

S'il veut répondre aux exigences de ses clientèles, se conformer aux nouvelles façons de gérer l’espace public, politiques et normes et maintenir les services qui unissent les communautés, le gouvernement du Québec doit changer. Pour gérer le changement organisationnel, il faut transformer la façon de voir et de faire des décideurs, gestionnaires et employés gouvernementaux, et les aider à s'adapter à leur nouvelle situation.

Deux styles de gouvernement ouvert au Canada
Au Canada, il existe présentement deux styles très différents de gouvernement ouvert: un style que je qualifierais «vide de sens», et un autre style «élevant», qui cherche à dépasser les limites de l’excellence.

Nous avons une proclamation de gouvernement ouvert du gouvernement fédéral canadien depuis le 18 mars 2011, mais cela ne signifie pas grand-chose dans la réalité. La culture du secret et du silence persiste. On peut observer l’impact de cette culture lorsqu’il survient des événements dramatiques, comme lorsqu’un politicien tel que Jack Layton est emporté par la mort, chacun des citoyens est consterné, car un grand pan d’espoir s’éteint également avec lui.

Nous avons aussi la province de la Colombie-Britannique, qui s’est démarquée en libérant cet été un nombre record de données publiques et s’efforce de s’appliquer dans chacun des dossiers de gouvernement ouvert et de trouver des solutions pour agir avec efficacité et viser la plus haute vision.

Henri-François Gautrin face à un choix
Chaque jour que la vie nous amène, nous avons le choix. Nous sommes maîtres de nos actions et pouvons faire ce que bon nous plaît avec nos existences. Nous avons le choix d’exceller ou non. NOUS AVONS LE CHOIX DE FAIRE LA DIFFÉRENCE.

Pour les élus et décideurs gouvernementaux, ils sont également totalement libres de leurs choix. Ils peuvent tirer parti de la transformation du monde qui les entoure en créant un milieu de gouvernemental de choix, un milieu qui permette à tous de faire la différence…

Henri-François Gautrin fait face à de tels choix présentement. Il a commencé à partager ses ébauches de recommandations. http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/ideafactory.do?id=14460&mode=review&discussionFilter=byids&discussionID=15970 Il peut choisir l’un ou l’autre des styles de gouvernement ouvert que l’on observe au Canada, ou même en inventer un autre modèle original. Espérons qu’il choisira de respecter les principes de la philosophie du gouvernement ouvert et montrera au gouvernement du Québec la voie à suivre pour diriger harmonieusement le mieux possible l'élément humain et technologique vers le changement.

L’orientation et surtout la STRATÉGIE devrait occuper une place prépondérante dans une vision de développement du gouvernement ouvert. Si un gouvernement comprend où mène la technologie et ce qui peut en être tiré, il devient alors possible pour chaque employé gouvernemental et chaque citoyen d’utiliser une nouvelle culture organisationnelle pour atteindre les objectifs.

Voici mes commentaires concernant les trois volets proposés hier par l’équipe Gautrin:

RECOMMANDATION : TRANSPARENCE
http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/dtd/Recommandation--Transparence-/48050-14460

Le processus de création d'une culture d'ouverture gouvernementale et de collaboration dans le secteur public exige une combinaison de trois volets: 1) des politiques; 2) des plates-formes, et 3) des projets.

Fixer des idéaux nobles d'ouverture et de collaboration dans les termes les plus forts permet d'inspirer les employés gouvernementaux à abattre le dur labeur nécessaire pour transformer les institutions, et aussi de faire en sorte que le public reprenne confiance en celles et ceux qui gouvernent.

Encourager le lancement d'une multiplicité de projets par le biais du pouvoir exécutif permet d'insuffler les valeurs du gouvernement ouvert à toute la bureaucratie et favoriser l'empowerment des fonctionnaires en tant qu'innovateurs.

Au lieu de mettre l'accent sur la transparence en soi, il est important que le gouvernement, de concert avec le public, IDENTIFIE LES PROBLÈMES QUI DOIVENT ÊTRE RÉSOLUS, publie des données qui permettent au public de trouver des solutions éclairées et créatives, et instaure des plates-formes et des politiques qui favorisent la collaboration de la population à leur propre gouvernance.

LE GOUVERNEMENT DEVRAIT TRAVAILLER À LA VUE DE TOUS: SES CONTRATS, SUBVENTIONS, LOIS, RÈGLEMENTS ET POLITIQUES --- TOUT CELA DEVRAIT ÊTRE TRANSPARENT.

Cette transparence, cette ouverture, donnera aux individus l'information dont ils ont besoin pour comprendre comment fonctionne leur gouvernement et à partir de cela, il devient possible de créer des opportunités de participation et de collaboration.

L'ouverture des données publiques génère également des opportunités d'affaires et crée un nouveau secteur économique..

RECOMMANDATION : PARTICIPATION
http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/dtd/Recommandation--Participation/48054-14460

Il s'agit d'une excellente suggestion de recommandation que d'inclure le concept de participation dans une vision de développement.

Peu de gouvernements ouverts ont su composer à ce jour avec 'l’intelligence collective'. Peu de personnes comprennent ce qu'est la nature de l'esprit et en quoi consiste la conscience collective. Il existe des perspectives fabuleuses de développement dans ce domaine. Les gestionnaires gouvernementaux qui arriveront à gérer de façon consciente la conscience collective arriveront à réaliser des prodiges de gestion publique, et solutionneront des problématiques, amélioreront les services gouvernementaux et influeront positivement sur la qualité de vie des citoyens.

J'espère que le gouvernement du Québec explorera les avenues en expérimentant avec diverses initiatives. Je considère que la maîtrise d'une gestion consciente de la conscience collective est la clé du succès de l'avenir. Les gouvernements qui réussiront dans cette voie transformeront la société, avec la collaboration des citoyens. Il n'y a pas de limite à l'esprit humain. Il ne devrait pas non plus y avoir de limite à ce que peut accomplir un collectif d'individus. Développer une myriade d'initiatives qui aient toutes le même but - trouver comment faire pour gérer la sagesse des foules - devrait être une des priorités stratégiques d'un gouvernement ouvert.

RECOMMANDATION : COLLABORATION
http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/dtd/Recommandation--Collaboration/48055-14460

La collaboration entre les diverses parties de l'appareil gouvernemental, il s'agit d'une excellente recommandation. La présente définition de recommandation devrait être modifiée pour inclure le concept de co-production co-création.

Le rôle du gouvernement passerait ainsi de producteur à co-producteur, par le biais d'une collaboration.

La collaboration, dans un contexte de gouvernement ouvert, implique que les CITOYENS, entreprises, organismes, et gestionnaires gouvernementaux collaborent ensemble dans un processus créatif qui leur permette de résoudre des problématiques.

Les données ouvertes en soi ne permettent pas nécessairement des améliorations significatives au fonctionnement de l’appareil gouvernemental.

L'utilisation d'un blogue ne permet pas non plus de solutionner des problématiques complexes. Seulement exprimer des idées n'est pas suffisant. Il est mauvais que nous restions orientés sur la technologie, avec des lacunes en organisation et stratégies.

Il me semble qu'il y a eu suffisamment de littérature sur le fait que des gouvernements ouverts implantés à ce jour aient axé principalement leurs efforts sur la technologie, avec peu d'attention pour la plus grande image de ce qu'un gouvernement ouvert devrait être, c'est à dire permettre l'amélioration des processus et politiques, en ayant recours à une force plus grande que l'entité gouvernementale, c'est-à-dire en puisant dans la sagesse des foules.

IL FAUDRAIT ALLER PLUS LOIN DANS VOS RECOMMANDATIONS, et proposer des mécanismes qui permettent de co-produire avec des groupes de citoyens, entreprises, organismes et employés gouvernementaux.

Fournir des données concernant le fonctionnement de l'appareil gouvernemental consiste en une première étape, qui devrait être associée à une autre étape, un processus d'analyse et de création d'idées en collectivité, qui conduise à des solutions inusitées d'amélioration, dans toutes les sphères du gouvernement.

13 septembre 2011

France, Québec et rayonnement du gouvernement ouvert dans la Francophonie

«Cette volonté de transparence est le choix des grandes démocraties», peut-on lire sur le blogue d'Étalab. Avec cette déclaration du 12 septembre du premier ministre François Fillon lors du colloque «La croissance de demain» organisé par le Centre d’Analyse Stratégique, la République française démontre ainsi son intention de jouer dans la cour des grands, de s'inscrire dans le mouvement de libération des données publiques porté depuis quelques années par quelques pays anglo-saxons, mais qui est sur le point de prendre son envol mondial, avec le lancement prochain de l'Open Government Partnership.

Plusieurs «grandes démocraties», en plus de chercher à rendre accessibles un grand nombre de données publiques - ce qui correspond à développer le concept de transparence gouvernementale (open data) -, expérimentent également avec deux autres volets, soit la participation et la collaboration avec les citoyens. Ces trois volets réunis forment la base d'une importante tendance en gestion publique, soit le gouvernement ouvert (open government).

L'absence de la République française dans l'Open Government Partnership ne passe pas inaperçue.

En mettant l'ouverture des données publiques à l'ordre du jour du Conseil des ministres pour les engager dans une «politique ambitieuse d'ouverture des données publiques», et en s'assurant que plusieurs leaders occupant des postes clés de décision au sein de ce gouvernement abordent régulièrement ces questions en public, la République française fait son entrée dans l'arène internationale, où la sphère du gouvernement ouvert.

Plusieurs alternatives
Plus d'un choix s'offre à la République française, dans l'éventualité que l'extension de ses efforts conduise cet État vers une politique de gouvernement ouvert:

OBTION A: Aucune démonstration de collaboration internationale visant à faire rayonner le mouvement du gouvernement ouvert.

OPTION B: Se joindre à la vingtaine de pays ayant déjà annoncé leur participation à l'Open Government Partnership.

OPTION C: Développer une initiative complémentaire qui tienne compte des enjeux et défis particuliers de la Francophonie, en évaluant les possibilités offertes par le projet Gouvernement ouvert et Francophonie.

OPTION D: Combiner l'Option B et l'Option C, par un partage des solutions proposées pour les enjeux et défis particuliers de la Francophonie, et un arrimage des initiatives de ce milieu aux initiatives des pays impliqués dans l'OGP.

Vision d'un potentiel de développement économique
Dans son discours du 12 septembre, le premier ministre François Fillon a indiqué: «Les gains de cette transparence sont aussi économiques. L’ouverture des données publiques contribue à développer l’économie numérique et à soutenir l’innovation, la croissance et l’emploi. Elle encourage les entrepreneurs du Web, les chercheurs, les citoyens à inventer de nouveaux usages pour ces données publiques

Par ce discours, ce gouvernement démontre également une vision économique du développement des données ouvertes. Les opportunités d'affaires engendrées par la libération graduelle de données gouvernementales sont perçues par les décideurs clés de ce gouvernement comme ayant le potentiel de création de nouvelles possibilités économiques.

Entraide et cheminement vers l'éveil d'autres États
Si la France choisissait l'Option C, ce gouvernement pourrait servir de modèle au sein de la Francophonie et offrir son soutien et entraide à d'autres États.

La France est le seul État francophone dont les leaders principaux associent dans leurs propos publics la transparence à des possibilité de croissance économique. La France pourrait aider à comprendre et encourager d'autres pays à adopter un discours semblable...

La France et le Québec collaborent ensemble sur des dossiers économiques. La semaine dernière, le ministre français Éric Besson, chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, était en visite au Québec. Lors de ce déplacement, il a été question des possibilités offertes par le Plan nord. Voir l'article «Les Français s'intéressent au Plan nord». Il est prévu que le premier ministre du Québec, Jean Charest, se rende en France pour rencontrer le premier ministre François Fillon en octobre 2011.

Rien n'est impossible à qui comprend que rien n'est impossible
«Je vais dire aux entreprises françaises: voilà, il y a un potentiel extraordinaire. Ce Plan Nord est une aventure humaine superbe, mais aussi une entreprise commerciale très intéressante. Les entreprises françaises sont attendues», a déclaré Éric Besson.

Voilà qui est encourageant! Ne serait-il pas formidable si des propos semblables pouvaient être prononcés par les autorités de la France et du Québec en lien avec des initiatives de données ouvertes et de gouvernement ouvert?

Présentement, le plus grand défi des leaders gouvernementaux du gouvernement du Québec, face au développement des données ouvertes et du gouvernement ouvert, est «d'effectuer un changement complet des mentalités», a souligné le leader parlementaire adjoint du gouvernement du Québec, Henri-François Gautrin, dans une entrevue de la SRC diffusée cet été. Le rapport final de M. Gautrin est attendu à la mi-décembre 2011. Si vous avez l'impression que je me répète - parce que je cite toujours la même phrase - c'est que les phrases à citer se font rares étant donné que les déclarations de leaders gouvernementaux du gouvernement du Québec à ce sujet se font très rares. J'insiste également pour revenir inlassablement sur cette déclaration, étant donné que le défi du changement de pensées n'a pas encore été relevé.

Le changement de mentalités commence d'abord par le haut, puisque le leadership provient d'en haut.

Un changement de mentalités nécessite de mettre de côté la peur, la crainte du changement, les pensées négatives et le pessimisme.

Le français Thierry Saussez, qui a été à la tête du Service d'Information du Gouvernement (SIG), vient de publier le «Manifeste pour l'optimisme». Sa stratégie d'optimisme excessif me plaît énormément. Je considère qu'il s'agit d'une brillante solution, qui répond aux problématiques actuelles en France. Des applications de cette stratégie au Québec produiraient des effets prodigieux.

Sur la page Facebook de Thierry Saussez «Positivez c'est contagieux», se trouve cette photo du mot «impossible» (synonyme de «Il n'y a pas de solutions») dont les deux premières lettres sont rayées. En éliminant deux lettres de ce mot, on se retrouve avec un nouveau mot, «possible», dont les synonymes sont: faisable, facile, réalisable, envisageable, éventuel, imaginable, permis, admissible, licite, autorisé, acceptable, convenable, virtuel, probable, contingent.

L'esprit humain possède d'infinies possibilités. Il devrait en être de même pour les collectivités humaines et les gouvernements, parce que les gouvernements sont gérés par des esprits humains. Merci M. Saussez de nous rappeler que les barrières et obstacles consistent en nos propres limitations de l'esprit.

Je suis persuadée qu'une collaboration entre la France et le Québec (et d'autres gouvernements) dans le domaine des données ouvertes et du gouvernement ouvert aurait des retombées très positives autant pour les institutions gouvernementales, que les entreprises et les citoyens. Cela donnerait des ailes au reste des pays membres de la Francophonie et pourrait les encourager à suivre leur voie vers l'exploration du gouvernement ouvert.

10 septembre 2011

"Happy Feet" and open government in Francophonie

Government leaders of France could learn from the allegory of the animated movie "Happy Feet" to guide their strategies of action towards an open government policy, and thereby, set an example for French-speaking countries.

Allegory of "Happy Feet"
Born in a colony of penguins who find their soul mate by singing, Mumble is considered to have a handicap, since he cannot sing a note properly. He is, however, really good at tap dancing. [He thinks differently, he has an iconoclast mind. Brains of iconoclasts work differently, giving them the ability have a different view.] Banished by his community because of his difference, he travelled to the Adélie Land.

Disaster struck the colony of penguins, which lacked food. The fish is scarce. [The community is experiencing economic difficulties and people are feeling the effects of a decline in prosperity.] Mumble looks for the "aliens" who steel their fish. During his journey, he will make findings on all aspects of his life and his destiny.

Mumble faces the waves and swims through a vast expanse of water. Weakened, stranded on a foreign bank, he is found by the authorities. [A foreign government supports him and financial needs.] His difference is quickly spotted and his unique talents are recognized. Foreign authorities are trying to decipher his message. Accompanying Mumble in his colony of origin, foreign authorities allow all community members to learn to tap dance like Mumble and speak with a unified "voice".

According to neuroscientist Dr Gregory Berns, in his book 'Iconoclasts'
"No organization can survive without iconoclasts -- innovators who single-handedly upturn conventional wisdom and manage to achieve what so many others deem impossible.

Though indispensable, true iconoclasts are few and far between. In Iconoclast, neuroscientist Gregory Berns explains why. He explores the constraints the human brain places on innovative thinking, including fear of failure, the urge to conform, and the tendency to interpret sensory information in familiar ways."

Lack of open government States leaders in Francophonie

No developed country of the Francophonie is still seriously involved in a process indicating that it is becoming an open government.

Quebec is not a country but it has a membership at the Organisation internationale de la Francophonie, as does New Brunswick.

On September 1st, the government of Quebec ruled against the Open Government and Francophonie Project. The deputy Jean-Paul Diamond said: "There are no solutions. There is nothing at the government of Quebec that would allow the launch of this project", closing the door (at least for short and medium term) to any hope of collaboration.

Although Canada is part of the twenty-two countries that have offered so far to join the Open Government Partnership http://www.huffingtonpost.com/alexander-howard/international-open-govern_b_950967.html (the Steering Committee will be co-led by the United States and Brazil during the first year of collaboration), the absence of mention in public of open government issues by the Premier of Quebec and other government policy makers shows an obvious lack interest by Quebec authorities, and limits participation of Francophones to the OGP (via Canada). Note that a few countries French-speaking members of the OIF are participating to the OGP.

Open government advocates from France informed me that France has declined to invitation to participate in the OGP.

This week, the Minister Éric Besson, responsible for Industry, Energy and the Digital Economy, was visiting Quebec, a trip dedicated to opportunities for industrial partnership regarding Quebec’s Plan nord, and was to culminate with “laying the groundwork for what could be a special partnership between Quebec and France”. Check the calendar for details of his visit: Also see article «La France s'intéresse à "l'Eldorado" du Nord québécois» http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201109/08/01-4432657-vote-libre-mauvais-pour-leconomie-dit-charest.php

It is regrettable that the Government of Quebec did not include in the discussions, even if it had only been for fifteen minutes, development opportunities and partnership related to open government perspectives.

Although the consultation on the potential of Web 2.0 has been commissioned by Premier Jean Charest, responsible for youth issues in October 2010, the Prime Minister has not yet gotten in a word in edgeways.

Minister Eric Besson’s visit in Quebec would have been an extraordinary opportunity for the Prime Minister to demonstrate support for the work of a team of nearly two dozen government managers, led by the Deputy House Leader, Henri-François Gautrin, which will devote 15 months of their time to provide guidance and propose recommendations. It would have been most interesting to find out about shared ideas on open data and open government by the Prime Minister and Minister responsible for the Digital Economy.

On September 1st, 2011, the Minister Éric Besson provided new details about the upcoming digital strategy of the government. The minister said that "the plan included 154 tangible actions, 80% of which have already been implemented."

A visit of Premier Jean Charest is expected next month in France. Michel Viatteau of APF reported yesterday that "the French Prime Minister Francois Fillon was to receive in early October the Premier of Quebec Jean Charest."

It's not too late to discuss perspectives for open government.

However, Premier Jean Charest "ruled out Thursday the possibility of holding democratic votes on bills, fearing that it would create too much instability," reported the Canadian Press on September 8th. http://www.985fm.ca/national/nouvelles/jean-charest-craint-l-instabilite-que-des-votes-li-95544.html See also "Democratic vote: bad for the economy" http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201109/08/01-4432657-vote-libre-mauvais-pour-leconomie-dit-charest.php
Eight citizens signed an article in Le Soleil, "Quebecers are tired of old politics":
"The cynicism and disinterest for public affairs is a direct consequence of the impression that a majority of votes are wasted in every election, and that good candidates turn into servile parrot once elected.
At the age of information and diffuse authority, we can not expect to dictate to docile masses. We will never attract strong and independent personalities in politics by promising them (political party) silence, and this will not convince the young (and old) citizens to vote as they will not see that every vote counts.
Parties who cling to old ways – old fashioned practices that discredit politics rather than showing them a noble and inspiring way - will look for what they are: the old parties.
And Quebecers are tired of old politics."
What could allow for more democracy should be welcomed with greater consideration given the issues of disengagement of citizens from politicians and government.

The reaction of the Prime Minister Jean Chares regarding the democratic votes makes us seriously question ourselves about what he thinks about open government, and what degree of fear of economic instability he has about bringing changes in this field.

Following this week’s declaration of the Premier about the democratic votes, @GautrinWeb2’s Twitter stream recorded a decrease in activity. Despite a team effort to refocus on the analysis work, through a second blog post about "The what, why and how of our report," the passion is gone. A loss of meaning, alienation of citizen’s hope, further undermines the analytical work of Gautrin’s team.

The Open Government and Francophonie Project submitted to the Minister Besson
On September 8, via Twitter , the Minister Eric Besson was kind enough to agree to receive details about the Open Government and Francophonie Project.

Many observers from around the world are hanging on Éric Besson’s lips and are waiting to see how he will react to the project and what he will have to offer. We all hope that he offers something… Since Quebec has not dared to venture into new horizons, the ball is Éric Besson’s court now.

Let’s hope that the allegory of “Happy Feet” and Mumble will help Minister Éric Besson and his colleagues, and drive them to be wise and indulgent towards the people who dance tap and think differently.

The Open Government and Francophonie Project, an international partnership project that would allow the deployment and development of open governance throughout the Francophonie, could be complementary to the Open Government Partnership. A Francophone developed country, member of the OIF, endorsing a serious commitment to an open government policy would set an example and would be able to convince other countries of the Francophonie to participate in a global effort towards greater transparency, participation and collaboration with citizens.

Les «Petits pieds du bonheur» et le gouvernement ouvert en Francophonie

Les leaders gouvernementaux de la France devraient s’inspirer de l’allégorie du long métrage d’animation «Les Petits pieds du bonheur» (Happy Feet) pour orienter leurs stratégies d’action vers une politique de gouvernement ouvert, et par le fait même, donner l’exemple des pays de la Francophonie.

Allégorie des «Petits pieds du bonheur»
Né dans une colonie de manchots qui trouvent l'âme sœur en chantant, Mumble est considéré comme ayant un handicap, étant donné qu’il ne peut sortir une note juste. Il fait en revanche des claquettes comme personne. [Il pense autrement des autres, il est un iconoclaste. Le cerveau des iconoclastes fonctionne de façon différente, ce qui leur confère une vision différente.] Banni par les siens à cause de sa différence, Mumble part en Terre d’Adélie.

Le malheur frappe la colonie de manchots, qui manque de vivres. Les poissons se font rares. [La communauté éprouve des difficultés économiques et les citoyens ressentent les effets d’une baisse de prospérité collective.] Mumble par à la recherche des «extra-terrestres» qui volent le poisson. Il fera des découvertes sur tous les aspects de sa vie et sur sa destinée.

Mumble affronte les flots et traverse seul une vaste étendue d’eau. Affaibli, échoué sur une berge étrangère, il est recueilli par les autorités. [Un gouvernement étranger lui accorde son soutien et veille à assurer ses besoins financiers.] Sa différence est vite repérée et ses talents sont reconnus. Les autorités étrangères tentent de déchiffrer son message. En accompagnant Mumble dans sa colonie d’origine, les autorités étrangères permettent à tous les membres de la collectivité d’apprendre à danser la claquette comme Mumble et à s’exprimer d’une «voix» unifiée.

Selon le neuroscientifique Dr Gregory Berns, dans le livre 'Iconoclasts':
"No organization can survive without iconoclasts -- innovators who single-handedly upturn conventional wisdom and manage to achieve what so many others deem impossible.

Though indispensable, true iconoclasts are few and far between. In Iconoclast, neuroscientist Gregory Berns explains why. He explores the constraints the human brain places on innovative thinking, including fear of failure, the urge to conform, and the tendency to interpret sensory information in familiar ways."
Absence de gouvernement ouvert dans les États leaders de la Francophonie
Aucun pays développé de la Francophonie n’est encore sérieusement impliqué dans une démarche démontrant qu’il est en voie de devenir un gouvernement ouvert.

Le Québec n’est pas un pays, mais il a un statut de membre au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie, tout comme le Nouveau-Brunswick.

Le gouvernement du Québec a statué négativement le 1er septembre 2011 sur le projet Gouvernement ouvert et Francophonie. Le député Jean-Paul Diamond a déclaré: «Il n’y a pas de solutions. Il n’y a rien au gouvernement du Québec qui puisse permettre le démarrage de ce projet», fermant ainsi définitivement la porte (du moins à court et moyen terme) à tout espoir de collaboration.

Bien que le Canada fasse partie de la vingtaine de pays qui se sont proposés à ce jour pour rejoindre le Open Government Partnership http://www.huffingtonpost.com/alexander-howard/international-open-govern_b_950967.html (dont le comité des parties prenantes sera co-piloté par les États-Unis et le Brésil pendant la première année d’activités), l’absence de mention en public de questions concernant le gouvernement ouvert par le premier ministre du Québec et les autres décideurs gouvernementaux dénote un manque flagrant d’intérêt par les autorités québécoises, et limite la participation francophone à l’OGP (par le biais du Canada). À noter que quelques pays ayant le français en partage membres de l’OIF, font partie de la vingtaine de pays à participer à l’OGP.

Des intervenants de la sphère du gouvernement ouvert en France m’ont informée que la République française aurait décliné l’invitation d’une participation à l’OGP.

Visite au Québec du ministre français chargé de l’économie numérique

Cette semaine, le ministre Éric Besson, ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, était en «déplacement au Québec, consacré aux opportunités de partenariats industriels dans le cadre du Plan Nord québécois», et qui devait culminer par «jeter les bases de ce qui pourrait être un partenariat spécifique entre le Québec et la France». Consultez son agenda pour connaître les détails de sa visite: http://proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/11400.pdf. Voir aussi l’article «La France s'intéresse à "l'Eldorado" du Nord québécois» http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gw7UTBHzZsOTmojf9SYJCN6Ahyxw?docId=CNG.e90f5a7d78f4df301e94b4c7108d7117.61

Il est regrettable que le gouvernement du Québec n’ait pas profité de cette visite pour discuter, ne serait-ce que quinze minutes, des opportunités de développement et de partenariat en lien avec des perspectives de gouvernement ouvert.

Bien que la consultation sur le potentiel du Web 2.0 ait été commandée par le premier ministre Jean Charest, responsable des dossiers jeunesse, en octobre 2010, le premier ministre n’en a pas encore glissé un mot publiquement.

La visite au Québec du ministre Éric Besson aurait été une occasion extraordinaire pour le premier ministre de démontrer un soutien aux travaux d’une équipe de près d'une vingtaine de gestionnaires gouvernementaux, pilotée par le leader parlementaire adjoint, Henri-François Gautrin, qui se consacreront pendant 15 mois à dégager des orientations et à proposer des recommandations. Il aurait été des plus intéressants de découvrir quels sont les idées partagées par le premier ministre et le ministre chargé de l’Économie numérique au sujet des données ouvertes et du gouvernement ouvert.

Le 1er septembre 2011, le ministre Éric Besson a fourni de nouveaux détails au sujet de la prochaine stratégie numérique du gouvernement. http://www.clubic.com/internet/actualite-443724-france-numerique-2020-gouvernement-ouvre-consultations.html Le ministre a affirmé que «ce plan prévoyait 154 actions concrètes, dont 80% ont d'ores et déjà été mises en œuvre».

Un déplacement du premier ministre Jean Charest est prévu le mois prochain en France. Michel Viatteau de APF a rapporté hier que «le Premier ministre français François Fillon devait recevoir début octobre le Premier ministre québécois Jean Charest.»

Il n’est pas trop tard pour discuter de perspectives de gouvernement ouvert.

Cependant, le premier ministre Jean Charest «a exclu jeudi la possibilité de tenir des votes libres sur des projets de loi, craignant que cela ne crée trop d'instabilité», rapportait le 8 septembre la Presse canadienne. http://www.985fm.ca/national/nouvelles/jean-charest-craint-l-instabilite-que-des-votes-li-95544.html Voir aussi «Vote libre: mauvais pour l’économie» http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201109/08/01-4432657-vote-libre-mauvais-pour-leconomie-dit-charest.php

Huit personnes signaient dans Le Soleil l’article «Les Québécois en ont marre de la vieille politique». http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201109/08/01-4432724-les-quebecois-en-ont-marre-de-la-vieille-politique.php
«Le cynisme et le désintérêt pour la chose publique sont une conséquence directe de l'impression qu'une majorité de votes sont gaspillés à chaque élection, et que des candidats intéressants se transforment en perroquets serviles une fois élus.
À l'âge de l'information et de l'autorité diffuses, on ne peut plus espérer dicter sa volonté à des masses dociles. On n'attirera jamais de personnalités fortes et indépendantes en politique en leur promettant le musellement partisan, et on ne convaincra pas les jeunes (et les moins jeunes) de voter tant qu'on ne garantira pas que chaque vote compte.
Les partis qui s'accrocheront aux anciennes façons de faire -- des pratiques qui déconsidèrent la politique dans ce qu'elle a de noble et d'inspirant -- auront l'air de ce qu'ils sont: des vieux partis.
Et les Québécois en ont marre de la vieille politique.»
Ce qui peut accorder davantage de démocratie devrait être accueilli avec une meilleure considération, étant donné la problématique de désengagement des citoyens face aux politiques.

La réaction du premier ministre Jean Charest concernant le vote libre a de quoi nous interroger sérieusement sur ce qu’il pense du gouvernement ouvert, et quel est son degré de crainte d’instabilité économique face aux changements à effectuer dans ce domaine.

Suite à la déclaration sur le vote libre du premier ministre, le fil de discussions Twitter de @GautrinWeb2 enregistre une baisse d’activité. Malgré un effort de l’équipe pour remettre l’accent sur les travaux, par le biais d’un second billet de blogue portant sur «Le quoi, le pourquoi et le comment de notre rapport», https://www.facebook.com/notes/consultation-publique-gautrin-web-20/le-quoi-le-pourquoi-et-le-comment-de-notre-rapport/239072756138426 le cœur n’y est plus. Une perte de sens, par l’aliénation de l’espoir des citoyens, vient miner encore davantage les travaux d’analyse de l’équipe Gautrin.

Le projet Gouvernement ouvert et Francophonie présenté au ministre Besson
Le 8 septembre, via Twitter http://twitter.com/#!/Eric_Besson/status/111874829380091904, le ministre Éric Besson a eu l’amabilité d’accepter de recevoir les détails du projet Gouvernement ouvert et Francophonie.

De nombreux observateurs de partout dans le monde sont suspendus aux lèvres du ministre Éric Besson et attendent de voir de quelle manière il recevra le projet, et ce qu’il proposera. Nous espérons tous qu’il propose quelque chose. Puisque le Québec n’a pas osé s’aventurer vers de nouveaux horizons, la balle est dans le camp de la France.

Espèrons que l’allégorie de Mumble du long métrage «Les Petits pieds du bonheur» fera réfléchir le ministre Éric Besson et ses collègues, et que cela les poussera à faire preuve de sagesse et d’indulgence envers les personnes qui dansent de la claquette et pensent autrement des autres.

Le projet Gouvernement ouvert et Francophonie, un projet de partenariat international qui permettrait le déploiement et développement de la gouvernance ouverte à travers la Francophonie, pourrait être complémentaire à l’Open Government Partnership. Un pays francophone développé membre de l’OIF s’engageant sérieusement vers une politique de gouvernement ouvert donnerait l’exemple et serait en mesure de convaincre d’autres pays de la Francophonie de participer à un effort mondial vers une plus grande transparence, participation et collaboration avec les citoyens.
 
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