Blogue de Lyne Robichaud

25 septembre 2011

Faculté d’observation, intuition, conscience et leadership


Dans les dessins animés, on voit souvent illustrées des scènes de conflit intérieur de conscience chez des personnages. La représentation la plus commune de ceci consiste en deux mini représentations du soi flottant au-dessus de la tête, qui représentent respectivement les pensées positives et les pensées négatives. Un petit ange se tient à gauche au dessus du personnage, et se chamaille avec un petit diable, flottant aussi à sa droite. Le personnage observe, effaré, les yeux tournés ver le haut, ces deux hémisphères de lui-même, débattre indéfiniment et lutter pour l’emporter sur le contrôle de sa conscience.

Dans la réalité, il n’y a ni petit ange ni petit diable. Nos pensées coulent dans un flot interrompu. Nous pensons que nos pensées sont dans nos têtes (je reviendrai là-dessus un peu plus loin dans ce billet). Nous pouvons exercer un contrôle sur nos pensées. Nous pouvons apprendre à maîtriser nos pensées. Certes, ce n’est pas facile, mais c’est possible. Il faut d’abord s’observer penser, se mettre en quelque sorte en retrait de soi-même, et regarder s’écouler les pensées. À la longue, on peut arriver à ignorer les pensées négatives et privilégier celles qui élèvent notre être.

Vendredi dernier, le 23 septembre, M. Henri-François Gautrin a dit quelque chose à propos de moi, qui résume plutôt bien, en trois mots, ma véritable nature: «Elle voit tout».

Je parle peu et j’observe beaucoup. Plusieurs de mes collègues ‘opengov advocates’ ont remarqué que je parle peu. John F Moore, après seulement 3 minutes de rencontre en personne, s’est esclaffé, «You don’t talk!». J’ai littéralement l’air d’une muette, aux côtés du ‘verbose’ Adriel Hampton. Ceux qui partagent ma vie me demandent inlassablement où ils laissent trainer leurs affaires. Cela dure depuis des décennies. Chaque fois, je leur indique l’endroit précis où ils ont placé leur objet, et cela les exaspère que je sache ce qu’ils ne savent pas eux-mêmes…

Étrangement, ce qui est le plus important parmi les propos, je le perçois d’une façon spéciale. C’est comme si les déclarations pertinentes sont intuitivement soulignées pour moi. Lorsque cela se produit, le temps semble s’écouler plus lentement, les propos s’amplifient d’eux-mêmes, comme si quelque chose prenait un surligneur et marquait pour moi les paroles d’un trait de couleur. Il me suffit d’écouter les gens quelques instants: ils parlent habituellement de ce qui compte le plus pour eux et de ce qui les préoccupent. Sans doute est-ce le fait de parler peu et de me concentrer sur l’essentiel, qui fait ressortir l’essentiel chez les autres lorsqu’ils m’abordent. Habituellement, les gens me fournissent les réponses essentielles.

Une faculté d’observation développée ne s’applique pas qu’aux objets. Elle s’étend également aux paroles (qui sont des pensées exprimées). Au fur et à mesure que les gens s’expriment, dans mon esprit, je distingue les pensées en deux catégories: positives et négatives. J’entrevois, dans leurs propos, lesquelles de leurs pensées produiront à long terme des effets néfastes sur leur santé, ou les limiteront dans leurs actions. Par ailleurs, au fur et à mesure que j’entends les gens parler, se déroule dans mon esprit un discours intérieur, où je passe mon temps à émettre des pulsions incontrôlées de freinage comme lorsqu’on conduit et que l’on appuie machinalement sur la pédale du frein quand les yeux entrevoient un obstacle. Je me dis, «il/elle ne devrait pas penser cela… il/elle devrait retirer cela de son esprit.» La plupart du temps, je me contente d’observer sans jugement. J’attends le moment propice pour aborder les personnes sur ce sujet délicat. Je dois percevoir chez l’autre une nette ouverture d’esprit. Il arrive quelques fois que j’intervienne dans des situations de crises, lorsque je n’en peux plus de voir l’autre se débattre.

Nous pensons que nos pensées sont émises dans nos têtes. Nous avons la perception que nos pensées nous appartiennent. Lorsqu’un individu a recours à l’intuition, il déverrouille la possibilité de se relier à une conscience élargie, puisque nous sommes un point localisé d’un champ de conscience unifiée.

Étant donné que nous sommes reliés à ce champ de conscience unifiée, nous avons un potentiel illimité. Nous nous limitons nous-mêmes – par nos propres pensées – dans notre développement.

Alors, peut-être comprendrez-vous maintenant d’où vient mon intérêt pour le gouvernement ouvert, pourquoi j’entretiens une telle passion pour ce type de gouvernance: cela vient du fait qu’à travers ses principes fondamentaux – transparence, participation et collaboration – s’articule une autre façon de penser et d’agir.

S’il était possible de fournir un équipement flottant (un petit ange et un petit diable) d’alignement de conscience aux individus, cela les aideraient dans leur développement et prise de décisions.

Puisque les décideurs gouvernementaux sont responsables d’une collectivité, tout comme le sont les chefs d’entreprise, ces individus bénéficieraient d’un apprentissage du ‘soul of leadership’, le leadership à partir de l’âme.

Dans le corps humain, il existe un mécanisme extrêmement subtil et complexe localisé à la base de la colonne vertébrale (et non pas dans la tête), qui réveille une énergie latente extrêmement puissante. Ce mécanisme, quand il est mis en branle et porté à une activité, effectue dans un laps de temps déterminé, une merveilleuse transformation des systèmes nerveux et cérébral, aboutissant à la manifestation d’un type supérieur de conscience, destiné à être l’héritage commun de l’Humain dans un avenir lointain.

Aucun commentaire:

 
TwitterCounter for @Lyne_Robichaud