Blogue de Lyne Robichaud

11 juin 2010

Que forge l'identité?

Ce matin, je me posais la question: qu'est-ce qui forge l'identité d'une personne, que l'identité soit numérique ou autre?

Après une absence de 5 mois, je reprends du service dans les plateformes sociales. J'ai changé d'orientation de carrière, j'ai choisi de devenir artisan en métiers d'art. Si vous n'êtes pas familiers avec mes oeuvres et mon parcours, consultez ma page dans Culture Mauricie. Je souhaite que ce changement important s'articule dans mon identité numérique.

Depuis quelque temps, je suis très active dans Facebook.

Cette semaine, j'ai repris les activités dans Twitter (@Lyne_Robichaud).

Je projette de créer d'ici la fin de l'année un site Internet pour y afficher mes nouvelles oeuvres, avec une boutique en ligne.

Des échanges interessants à propos de l'identité numérique sont survenus dans Facebook cette semaine avec mes amis Eric Franchi et Sylvia Bel (tous deux Français, mais l'un habite à Montréal, alors que l'autre réside en France).

Eric Franchi est un avocat brillant et cultivé. Je souhaitais lui parler d'une avocate (Catherine Morissette) qui est devenue une pro sur Twitter (information que j'ai reçue via mon ami Marc Snyder).

J'ai fait valoir que l'identité numérique consiste en la somme des composants qui définissent et distinguent un individu --- comportements, goûts culturels, métier, position sociale. Chacun d’entre nous contient des multitudes, plusieurs facettes. Dépendant de la situation, du lieu, numérique ou physique où l’on se trouve, nous décidons de mettre en avant tel ou tel trait de caractère. Dans le virtuel: il s'agit de rendre l’invisible visible, de montrer ses mondes personnels, d'allez aussi loin que possible, de s'évader avec chacun de ses mondes, de les séparer et de les disperser. Puis, lorsque familiarisé(e), les intégrer... et traverser le courant.

Je n'ai rien inventé. Cela provient du discours officiel des professionnels, qui sont passés maîtres dans l'art de l'identité numérique, notamment de mon ami Sébastien Paquet, qui se définit (sur Twitter) comme étant un "social software & collaboration thinker, reality theorist, worldview hitchhiker, professor, open scholar, musician, passionate."

Sébastien Paquet parle de "l'importance d'être bizarre". [De ce côté, je ne devrais pas trop rencontrer de difficultés, car pour être bizarre, je pense être assez bizarre!]

Voici une excellente présentation de Seb Paquet sur les identités, qui mérite d'être visionnée. Vraiment bien fait.

J'adore les médias sociaux, parce qu'il s'agit d'un phénomène mondial, et aussi parce que nous apprenons tous à tâtons, nous sommes en train de redéfinir notre manière de nous exprimer, de communiquer, de fonctionner en société.

J'espère que j'arriverai à forger ma nouvelle identité d'artisan, ainsi que mon identité numérique au fil des prochains mois.

07 juin 2010

Agent de changement?

Depuis ce printemps, je fréquente la Maison des familles Chemin-du-Roy, histoire de socialiser un peu avec d’autres parents. Une intervenante sociale m’a qualifiée «d’agent de changement». Cela m’a fait réfléchir...

En quoi suis-je un «agent de changement»?

J'ai réalisé que je soutiens, et que je provoque le changement.

Je me passionne pour le changement, je transmets mon enthousiasme aux autres et j’assure des responsabilités majeures dans sa conception et son application.

Je possède la faculté d'alimenter des débats, et d'être à l'écoute des autres.

Je possède la capacité d'assurer une courroie de transmission entre des décideurs et une communauté de citoyens.

J’anticipe le changement et valorise les ressources existantes pour réagir plus rapidement.

Je m'arme d'objectifs d'innovation, de création. Mes forces sont la réaction, la vitesse et la souplesse.

Je suis meneur d'hommes vers des modifications à créer, en attribuant à chacun ses mérites respectifs et en acceptant les autres avec leurs qualités ainsi que leurs défauts.

J’ai toujours misé sur la transparence et je ne fait pas de rétention d'informations, sauf en cas de nécessité absolue.

J’aime m’entourer de personnes ayant l'instinct du futur, et je leur fait sentir la nécessité du changement, en créant la confiance.

De 2006 à 2010, j’ai piloté le projet Zonegrippeaviaire.com (prévenir l'inévitable par l’empowerment des gens), probablement le premier projet de collaboration gouvernement / médias sociaux déposé officiellement auprès du gouvernement du Québec. Le gouvernement du Québec n’était pas disposé à accueillir les médias sociaux.

En mai 2007, Services Québec a répondu négativement par le biais d’une «étude de marché» portant sur les médias sociaux, concluant que les médias sociaux «ne sont ni matures ni crédibles», et qu’il «ne vaut pas la peine de dépenser ni temps ni argent» dans ceux-ci.

Ce qui fut dommage, et une bien mauvaise réponse, d'après moi, et déphasée, par rapport à une conjoncture mondiale du développement web.

Ty Pennington

Voici un autre indice que je suis un «agent de changement». Après le Dalai Lama, la seconde personne que j’admire le plus au monde est Ty Pennington, le chef d’équipe de l’émission de télévision de ABC, Extreme Makeover Home Edition. Je trouve qu'il s’agit du plus grand yelleur de tous les temps. Il se promène avec son porte-voix, et on l’entend souvent crier «There’s only one hour left before the family comes home

Ty Pennington arrrive à diriger ses projets de design et de construction avec brio, et en moins d’une semaine, en s’appuyant sur l’esprit de solidarité et l’esprit communautaire, une nouvelle maison est érigée pour une famille exemplaire, mais dans le besoin.

Dans cette vidéo, «Wishstory», Ty explique comment un cadeau qu’il a reçu de ses parents --- un marteau --- l’a motivé pour devenir ce qu’il est aujourd’hui. «The belief of yourself that you get from that one tool, is what takes you all the way through life.»

Je travaille avec deux photographies de Ty Pennington à mes côtés. J’aurais appelé mon propre fils Ty, si je n’avais pas tant craint que tous les gens du Québec ne soient incapables de prononcer son prénom correctement.

Il m’arrive souvent de rêver à Ty Pennington. Dans mes rêves, nous discutons. Et au petit matin, le rêve était tellement réel que j’en suis abasourdie. Je me demande si lors du rêve, nous n’allons pas rencontrer d’autres gens, dans d’autres dimensions…

Après avoir fermé le site Zonegrippeaviaire --- j’ai mis la switch à off --- le 6 janvier 2010, j’ai fait le choix d’entreprendre de nouveau une production artistique. Parce que j’avais envie de faire des choses pour moi. J’espère qu'il surviendra du merveilleux pour moi.

Parallèlement, je continue de lire et de réfléchir, et je sais que tôt ou tard, je serai peut-être appelée à agir de nouveau au sein d’une communauté.

Ces derniers jours, j’ai recommencé à bloguer, après avoir lui un billet de Thierry Saussez, portant sur la notion de «moi-nous». Cette notion m’inspire beaucoup. Qui sait ce que l’avenir me/nous réserve?

03 juin 2010

En cheminement vers le «moi-nous»

Thierry Saussez


Je réponds au billet de Thierry Saussez, intitulé «Une société du soin?».

Thierry Saussez a conclu son billet ainsi: «La nouvelle génération peut promouvoir le moi-nous, s’accomplir individuellement dans un projet de vie qui soit respectueux des autres comme de la planète, dans une véritable communauté de destin.»

Certes, la nouvelle génération pourra promouvoir la notion de «moi-nous».

Toutefois, dès maintenant, à mon avis, plusieurs types de personnes pourraient contribuer à l’implantation de cette notion, la faire cheminer vers un point de basculement, et peut-être arriver à contourner la tendance au «cœur sec qui rôde toujours», dont parle Thierry Saussez: je crois que les leapfroggers, les iconoclastes et les goverati pourraient arriver à faire rayonner le «moi-nous».

«Le leapfrogging exige que les dirigeants regardent au loin, bien au-delà des tendances et des possibilités actuelles, et qu’ils créent des stratégies imprévues et encore non envisagées dans les présentes dynamiques de marchés. Les véritables leaders sont ceux qui sont dotés d’un sens aïgu de l’avenir, et de la capacité de paver une route pour y faire cheminer l’ensemble de leur organisation, voire leur entière industrie, vers de nouvelles voies d'avenir qui seront développées par l’entremise des médias sociaux,» a indiqué Jay Deragon.

J’ai appris ces dernières années, qu’il existe une façon de penser, qui diffère des autres. Cela se développe sans doute avec la pratique, mais pour avoir creusé un peu la chose, et lu quelques ouvrages de neuroscientifiques (dont Iconoclast, du Dr Gregory Berns), j’ai appris que le cerveau de certaines personnes est différent. Le Dr Gregory Berns a indiqué que «le cerveau des iconoclastes est différent, et il diffère de trois façons distinctes. Chacune de ces trois fonctions se cartographie dans différents circuits du cerveau. Le cerveau de l’iconoclaste diffère dans la perception, la réaction à la peur, et l’intelligence sociale

Gregory Berns précise, à propos de ces personnes: «C’est le type de personne qui crée de nouvelles occasions dans chaque domaine, allant de la création artistique à la technologie aux affaires. L’iconoclaste incarne les traits de la créativité et de l'innovation, des choses qui ne sont pas facilement accomplies par des comités [de travail]. Il contourne l'autorité et les conventions. Il lève le nez aux règles. Mais dans un environnement adéquat, l’iconoclaste peut s’avérer un atout majeur pour toute organisation

Le terme «goverati» a été inventé par Dr Mark Drapeau, alors qu’il participait à un groupe de discussion du Social Media Club DC. «Essentiellement, les goverati sont des personnes familières avec le gouvernement et avec la manière dont il fonctionne, et qui comprennent les technologies des médias sociaux. Ces gens veulent se mettre en réseau les uns avec les autres, afin de favoriser de plus en plus de transparence, de participation et de collaboration du gouvernement.» […] «Tout comme les goverati exercent des pressions pour qu’ait lieu un gouvernement plus transparent, participant et collaboratif, ils utilisent simultanément les applications de réseautage social, pour lesquelles ils sont passionnés, pour réseauter les uns avec les autres, et pour devenir une force collective plus puissante que la somme de ses parties individuelles.»

Mark Drapeau a précisé: «Ce mouvement n’est pas limité qu’aux employés de la Génération Y, aux stagiaires collégiaux, et aux geeks.» «Les goverati utilisent également leurs réseaux sociaux pour planifier des événements informels qui les aident à échanger des idées et apporter de nouvelles personnes dans la bergerie

Le philosophe français Pascal Bruckner pense que l’individualisme (qui consiste à vouloir échapper aux conséquences de ses actes, cette tentative de jouir des bénéfices de la liberté sans souffrir d'aucun de ses inconvénients --- Extrait de La tentation de l’innocence) – l’état présent – est «la culmination d’un processus historique et qu’on se trouve à la fin de l’histoire

Je m’interroge: quels seraient les moyens pour agir? Comment s’y prendre pour passer de l’état présent à une société de «moi-nous»?
 
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