Je réponds au billet de Thierry Saussez, intitulé «Une société du soin?».
Thierry Saussez a conclu son billet ainsi: «La nouvelle génération peut promouvoir le moi-nous, s’accomplir individuellement dans un projet de vie qui soit respectueux des autres comme de la planète, dans une véritable communauté de destin.»
Certes, la nouvelle génération pourra promouvoir la notion de «moi-nous».
Toutefois, dès maintenant, à mon avis, plusieurs types de personnes pourraient contribuer à l’implantation de cette notion, la faire cheminer vers un point de basculement, et peut-être arriver à contourner la tendance au «cœur sec qui rôde toujours», dont parle Thierry Saussez: je crois que les leapfroggers, les iconoclastes et les goverati pourraient arriver à faire rayonner le «moi-nous».
«Le leapfrogging exige que les dirigeants regardent au loin, bien au-delà des tendances et des possibilités actuelles, et qu’ils créent des stratégies imprévues et encore non envisagées dans les présentes dynamiques de marchés. Les véritables leaders sont ceux qui sont dotés d’un sens aïgu de l’avenir, et de la capacité de paver une route pour y faire cheminer l’ensemble de leur organisation, voire leur entière industrie, vers de nouvelles voies d'avenir qui seront développées par l’entremise des médias sociaux,» a indiqué Jay Deragon.
J’ai appris ces dernières années, qu’il existe une façon de penser, qui diffère des autres. Cela se développe sans doute avec la pratique, mais pour avoir creusé un peu la chose, et lu quelques ouvrages de neuroscientifiques (dont Iconoclast, du Dr Gregory Berns), j’ai appris que le cerveau de certaines personnes est différent. Le Dr Gregory Berns a indiqué que «le cerveau des iconoclastes est différent, et il diffère de trois façons distinctes. Chacune de ces trois fonctions se cartographie dans différents circuits du cerveau. Le cerveau de l’iconoclaste diffère dans la perception, la réaction à la peur, et l’intelligence sociale.»
Gregory Berns précise, à propos de ces personnes: «C’est le type de personne qui crée de nouvelles occasions dans chaque domaine, allant de la création artistique à la technologie aux affaires. L’iconoclaste incarne les traits de la créativité et de l'innovation, des choses qui ne sont pas facilement accomplies par des comités [de travail]. Il contourne l'autorité et les conventions. Il lève le nez aux règles. Mais dans un environnement adéquat, l’iconoclaste peut s’avérer un atout majeur pour toute organisation.»
Le terme «goverati» a été inventé par Dr Mark Drapeau, alors qu’il participait à un groupe de discussion du Social Media Club DC. «Essentiellement, les goverati sont des personnes familières avec le gouvernement et avec la manière dont il fonctionne, et qui comprennent les technologies des médias sociaux. Ces gens veulent se mettre en réseau les uns avec les autres, afin de favoriser de plus en plus de transparence, de participation et de collaboration du gouvernement.» […] «Tout comme les goverati exercent des pressions pour qu’ait lieu un gouvernement plus transparent, participant et collaboratif, ils utilisent simultanément les applications de réseautage social, pour lesquelles ils sont passionnés, pour réseauter les uns avec les autres, et pour devenir une force collective plus puissante que la somme de ses parties individuelles.»
Mark Drapeau a précisé: «Ce mouvement n’est pas limité qu’aux employés de la Génération Y, aux stagiaires collégiaux, et aux geeks.» «Les goverati utilisent également leurs réseaux sociaux pour planifier des événements informels qui les aident à échanger des idées et apporter de nouvelles personnes dans la bergerie.»
Le philosophe français Pascal Bruckner pense que l’individualisme (qui consiste à vouloir échapper aux conséquences de ses actes, cette tentative de jouir des bénéfices de la liberté sans souffrir d'aucun de ses inconvénients --- Extrait de La tentation de l’innocence) – l’état présent – est «la culmination d’un processus historique et qu’on se trouve à la fin de l’histoire.»
Je m’interroge: quels seraient les moyens pour agir? Comment s’y prendre pour passer de l’état présent à une société de «moi-nous»?
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