Deux compétences indispensables pour un gouvernement ouvert

Samuel a rédigé le 6 avril 2012 sur le blogue Authueil.org un excellent billet à propos du gouvcamp Paris, intitulé "Parlement et citoyens". Cela m'a inspirée pour lui transmettre ce commentaire.

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La principale compétence, qui devrait absolument être au rendez-vous, pour faire un gouvernement ouvert, c'est SAVOIR ÉCOUTER. Le reste, avec de bonnes équipes composées d’individus très flexibles et surtout très créatifs, cumulant plusieurs types de compétences, c’est surmontable. Savoir écouter, cela a l’air de rien, mais ça exige d’être tout à fait ouvert à son environnement, en regardant et en écoutant attentivement… ce que de nombreux politiciens et gestionnaires gouvernemental sont incapables de faire. Pourquoi? Parce qu'ils sont verrouillés dans leur mode de pensées, ils sont insensibles à ce que vivent les gens. Ces gens-là devraient être virés. Oui, tout à fait. Ils devraient être remplacés. Parce que même s’ils promettent d’écouter davantage, ils n’en feront rien.

La deuxième compétence qui m’apparaît comme étant indispensable, c’est l’apprentissage du respect. Cela aussi, semble a priori assez simple, mais exige d’être capable de ressentir de la sympathie pour d’autres, ce qui n’est pas de l’apanage de tous. Car pour pouvoir écouter les autres, il faut leur accorder la parole, leur laisser suffisamment d’espace et de liberté, et même s’avancer jusqu’à les encourager à définir ou à approfondir leur propre vision. Le modèle de leadership actuel encourage la critique, la disqualification, le mépris de l’autre. C’est ce modèle que l’on observe, à chacune des séances de l’Assemblée nationale. Il faudrait sérieusement s’interroger si ce modèle est compatible avec la philosophie du gouvernement ouvert, et réfléchir à comment s’y prendre pour introduire d’autres valeurs, comme la collaboration, le partage, la responsabilité, et la bienveillance, afin d’espéré pouvoir créer une ambiance favorable à la co-production avec les citoyens.

Le gouvernement ouvert, c’est pour tout le monde. En fait, chaque citoyen possède des compétences et une riche expérience de vie. Chaque personne est unique. Il ne faudrait pas sous-estimer les gens. Même si certains s’expriment mieux que d’autres, chaque personne faisant l’effort de participer devrait être traitée avec les égards qu’elle mérite. Vous seriez surpris à quel point les citoyens se comportent de façon respectueuse sur une plate-forme de démocratie participative. Au lieu de blâmer les gens, il faudrait plutôt envisager cette problématique sous autre angle. La clé du succès tient dans la manière dont sont formulées les questions aux citoyens. Si vous demandez par exemple, «Que pensez-vous de ce projet de loi?», il ne faudrait pas s’étonner que les critiques fusent de toutes part! Mais si vous demandez plutôt, «En quoi croyez-vous? Qu’est-ce qui vous tient à cœur?», soyez assurés que les réponses que vous recevrez seront absolument admirables, et que ce que les citoyens vous raconteront avec générosité et sincérité vous aideront grandement à améliorer les politiques publiques.

Je crois pour ma part que les citoyens sont capables de grandes choses, à condition toutefois que les gouvernements arrivent à gérer l’intelligence collective avec doigté et flexibilité... et amour.