Blogue de Lyne Robichaud

06 mars 2011

Le passage de Beth Noveck au Canada devant l'ETHI: une lueur d’espoir

Je suis enchantée d’apprendre que Beth Noveck, ex-responsable adjointe pour la technologie de l'initiative Gouvernement ouvert (Deputy Chief Technology Officer) des États-Unis, a été invitée à s’exprimer le 2 mars 2011 devant le Comité permanent sur l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique (ETHI) du Gouvernement du Canada. Voir le billet à ce sujet, publié dans Government in the Lab, qui reproduit en intégralité son allocution.

J’espère que ce passage devant l'ETHI signifie qu’il existe une réelle volonté de la part des dirigeants du pays (le pouvoir exécutif) de mettre en œuvre un Gouvernement ouvert, et que ces dirigeants ne tarderont pas à se mettre à l’ouvrage, et qu’ils passeront à l’action.

Je souhaite depuis longtemps que voit le jour un Gouvernement ouvert au Canada et au Québec. Je suis persuadée que cette allocution ne passera pas inaperçue auprès des responsables des provinces canadiennes.

Les propos du Dr Noveck sont clairs. Elle a indiqué ce qu’il faut faire pour mettre sur pied un Gouvernement ouvert. Elle a aussi mis en garde sur ce qu’il ne faut pas faire. J’ai noté qu’elle utilisait l’expression «co-création» - un terme que j’apprécie particulièrement -, et qu’elle parlait «d’empowerment» des fonctionnaires et des citoyens.

J’ai presque versé des larmes en lisant les propos du président Obama, prononcés en septembre 2010 (parce que je déploie des efforts pour sensibiliser la Francophonie dans ce sens).
(Ma traduction) «En septembre dernier, le président Obama a donné un élan au mouvement international de Gouvernement ouvert quand il a invité chaque nation à «rendre le gouvernement plus ouvert et plus responsable.» Le président a exhorté d'autres pays à revenir au sein de l'Organisation des Nations Unies, et à «parvenir à des engagements spécifiques visant à promouvoir la transparence; à lutter contre la corruption; à dynamiser l'engagement civique; et à exploiter les nouvelles technologies afin que nous renforcions les fondements de la liberté dans nos propres pays, tout en vivant la hauteur des idéaux qui peuvent éclairer le monde.»
J’espère que ce qui a été dit devant ce Comité par la Dr Noveck sera pris très au sérieux, étudié, décortiqué, analysé, approfondi, approprié, et que cela aboutira prochainement à un discours du chef de la nation annonçant la transformation du gouvernement. J’ai très hâte d’entendre l’expression «Gouvernement ouvert» sortir de la bouche de TOUS les plus hauts dirigeants du pays.

Cette invitation devant le Comité permanent sur l’accès à l’information, est-ce une initiative venant du pouvoir exécutif? Cela m’étonnerait beaucoup. Ce Comité arrivera-t-il à influencer les plus hauts décideurs du pays? (Cela m’étonnerait beaucoup.) Je ne suis pas de nature pessimiste, mais je n’y crois guère. Le 3 mars, soit le lendemain de l’allocution de Beth Noveck, la Presse canadienne publiait un article intitulé «Le gouvernement est rebaptisé Gouvernement Harper». Il est difficile de concevoir qu’un pouvoir exécutif qui pense à émettre une telle directive puisse réellement s’intéresser au Gouvernement ouvert. Je reprends le terme utilisé par Beth Noveck: c’est en quelque sorte «contradictoire».

Le président Obama n’a pas attendu que s’écoulent des semaines avant de démontrer sa volonté de mettre sur pied un Gouvernement ouvert. Il l’a fait dès sa première journée d’entrée en fonction. Cela démontre l’ampleur de sa détermination. Ce fut un de ses premiers gestes.

Je me rappelle de cette journée comme si c’était hier. Malgré mon allégresse – je me suis réellement réjouie pour les citoyens des États-Unis – j’ai entrevu la fissure dans le temps, j’ai vu sombrer la nation canadienne dans une sorte de vide.

Deux années se sont écoulées depuis, et nous sommes toujours suspendus dans ce vide: toujours pas de Gouvernement ouvert au Canada. Pas même un petit peu, pas même un fragment, pas même une bribe. Quelques municipalités ont pris la peine de libérer leurs données. Mais rien du côté des administrations provinciales, et encore moins au gouvernement fédéral. Absolument rien du côté du Canada francophone.

Je suis lasse d’entendre parler de mon pays comme étant des «pockets of Dark Ages» (ref. une invitée à Gov20Radio).

Beth Noveck apporte un vent d’espoir. Nous cœurs s’étaient éteints depuis longtemps. Une lueur d’espérance brille à l’horizon. Soufflez dessus quelqu’un pour qu'elle ne s'éteigne pas, je vous en prie.

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