Aujourd’hui, il y a des funérailles dans ma famille, du côté maternel.
La mort fait partie de la vie, et nous rappelle que même si nous aimerions que rien ne change, au contraire, l’impermanence est une promesse de changement. Cela signifie que ces choses ne persistent jamais de la même façon, mais qu'elles disparaissent et se dissolvent d'un moment à l'autre.
L'impermanence est universelle. Aucun composé n’y échappe. Les humains autant que les gouvernements. La seule constante qui soit véritablement une constante, vous l'avez déjà entendu dire, c’est le changement.
S'il veut répondre aux exigences de ses clientèles, se conformer aux nouvelles façons de gérer l’espace public, politiques et normes et maintenir les services qui unissent les communautés, le gouvernement du Québec doit changer. Pour gérer le changement organisationnel, il faut transformer la façon de voir et de faire des décideurs, gestionnaires et employés gouvernementaux, et les aider à s'adapter à leur nouvelle situation.
Deux styles de gouvernement ouvert au Canada
Au Canada, il existe présentement deux styles très différents de gouvernement ouvert: un style que je qualifierais «vide de sens», et un autre style «élevant», qui cherche à dépasser les limites de l’excellence.
Nous avons une proclamation de gouvernement ouvert du gouvernement fédéral canadien depuis le 18 mars 2011, mais cela ne signifie pas grand-chose dans la réalité. La culture du secret et du silence persiste. On peut observer l’impact de cette culture lorsqu’il survient des événements dramatiques, comme lorsqu’un politicien tel que Jack Layton est emporté par la mort, chacun des citoyens est consterné, car un grand pan d’espoir s’éteint également avec lui.
Nous avons aussi la province de la Colombie-Britannique, qui s’est démarquée en libérant cet été un nombre record de données publiques et s’efforce de s’appliquer dans chacun des dossiers de gouvernement ouvert et de trouver des solutions pour agir avec efficacité et viser la plus haute vision.
Henri-François Gautrin face à un choix
Chaque jour que la vie nous amène, nous avons le choix. Nous sommes maîtres de nos actions et pouvons faire ce que bon nous plaît avec nos existences. Nous avons le choix d’exceller ou non. NOUS AVONS LE CHOIX DE FAIRE LA DIFFÉRENCE.
Pour les élus et décideurs gouvernementaux, ils sont également totalement libres de leurs choix. Ils peuvent tirer parti de la transformation du monde qui les entoure en créant un milieu de gouvernemental de choix, un milieu qui permette à tous de faire la différence…
Henri-François Gautrin fait face à de tels choix présentement. Il a commencé à partager ses ébauches de recommandations. http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/ideafactory.do?id=14460&mode=review&discussionFilter=byids&discussionID=15970 Il peut choisir l’un ou l’autre des styles de gouvernement ouvert que l’on observe au Canada, ou même en inventer un autre modèle original. Espérons qu’il choisira de respecter les principes de la philosophie du gouvernement ouvert et montrera au gouvernement du Québec la voie à suivre pour diriger harmonieusement le mieux possible l'élément humain et technologique vers le changement.
L’orientation et surtout la STRATÉGIE devrait occuper une place prépondérante dans une vision de développement du gouvernement ouvert. Si un gouvernement comprend où mène la technologie et ce qui peut en être tiré, il devient alors possible pour chaque employé gouvernemental et chaque citoyen d’utiliser une nouvelle culture organisationnelle pour atteindre les objectifs.
Voici mes commentaires concernant les trois volets proposés hier par l’équipe Gautrin:
RECOMMANDATION : TRANSPARENCE
http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/dtd/Recommandation--Transparence-/48050-14460
Le processus de création d'une culture d'ouverture gouvernementale et de collaboration dans le secteur public exige une combinaison de trois volets: 1) des politiques; 2) des plates-formes, et 3) des projets.
Fixer des idéaux nobles d'ouverture et de collaboration dans les termes les plus forts permet d'inspirer les employés gouvernementaux à abattre le dur labeur nécessaire pour transformer les institutions, et aussi de faire en sorte que le public reprenne confiance en celles et ceux qui gouvernent.
Encourager le lancement d'une multiplicité de projets par le biais du pouvoir exécutif permet d'insuffler les valeurs du gouvernement ouvert à toute la bureaucratie et favoriser l'empowerment des fonctionnaires en tant qu'innovateurs.
Au lieu de mettre l'accent sur la transparence en soi, il est important que le gouvernement, de concert avec le public, IDENTIFIE LES PROBLÈMES QUI DOIVENT ÊTRE RÉSOLUS, publie des données qui permettent au public de trouver des solutions éclairées et créatives, et instaure des plates-formes et des politiques qui favorisent la collaboration de la population à leur propre gouvernance.
LE GOUVERNEMENT DEVRAIT TRAVAILLER À LA VUE DE TOUS: SES CONTRATS, SUBVENTIONS, LOIS, RÈGLEMENTS ET POLITIQUES --- TOUT CELA DEVRAIT ÊTRE TRANSPARENT.
Cette transparence, cette ouverture, donnera aux individus l'information dont ils ont besoin pour comprendre comment fonctionne leur gouvernement et à partir de cela, il devient possible de créer des opportunités de participation et de collaboration.
L'ouverture des données publiques génère également des opportunités d'affaires et crée un nouveau secteur économique..
RECOMMANDATION : PARTICIPATION
http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/dtd/Recommandation--Participation/48054-14460
Il s'agit d'une excellente suggestion de recommandation que d'inclure le concept de participation dans une vision de développement.
Peu de gouvernements ouverts ont su composer à ce jour avec 'l’intelligence collective'. Peu de personnes comprennent ce qu'est la nature de l'esprit et en quoi consiste la conscience collective. Il existe des perspectives fabuleuses de développement dans ce domaine. Les gestionnaires gouvernementaux qui arriveront à gérer de façon consciente la conscience collective arriveront à réaliser des prodiges de gestion publique, et solutionneront des problématiques, amélioreront les services gouvernementaux et influeront positivement sur la qualité de vie des citoyens.
J'espère que le gouvernement du Québec explorera les avenues en expérimentant avec diverses initiatives. Je considère que la maîtrise d'une gestion consciente de la conscience collective est la clé du succès de l'avenir. Les gouvernements qui réussiront dans cette voie transformeront la société, avec la collaboration des citoyens. Il n'y a pas de limite à l'esprit humain. Il ne devrait pas non plus y avoir de limite à ce que peut accomplir un collectif d'individus. Développer une myriade d'initiatives qui aient toutes le même but - trouver comment faire pour gérer la sagesse des foules - devrait être une des priorités stratégiques d'un gouvernement ouvert.
RECOMMANDATION : COLLABORATION
http://www.consultationgautrinweb2.gouv.qc.ca/a/dtd/Recommandation--Collaboration/48055-14460
La collaboration entre les diverses parties de l'appareil gouvernemental, il s'agit d'une excellente recommandation. La présente définition de recommandation devrait être modifiée pour inclure le concept de co-production co-création.
Le rôle du gouvernement passerait ainsi de producteur à co-producteur, par le biais d'une collaboration.
La collaboration, dans un contexte de gouvernement ouvert, implique que les CITOYENS, entreprises, organismes, et gestionnaires gouvernementaux collaborent ensemble dans un processus créatif qui leur permette de résoudre des problématiques.
Les données ouvertes en soi ne permettent pas nécessairement des améliorations significatives au fonctionnement de l’appareil gouvernemental.
L'utilisation d'un blogue ne permet pas non plus de solutionner des problématiques complexes. Seulement exprimer des idées n'est pas suffisant. Il est mauvais que nous restions orientés sur la technologie, avec des lacunes en organisation et stratégies.
Il me semble qu'il y a eu suffisamment de littérature sur le fait que des gouvernements ouverts implantés à ce jour aient axé principalement leurs efforts sur la technologie, avec peu d'attention pour la plus grande image de ce qu'un gouvernement ouvert devrait être, c'est à dire permettre l'amélioration des processus et politiques, en ayant recours à une force plus grande que l'entité gouvernementale, c'est-à-dire en puisant dans la sagesse des foules.
IL FAUDRAIT ALLER PLUS LOIN DANS VOS RECOMMANDATIONS, et proposer des mécanismes qui permettent de co-produire avec des groupes de citoyens, entreprises, organismes et employés gouvernementaux.
Fournir des données concernant le fonctionnement de l'appareil gouvernemental consiste en une première étape, qui devrait être associée à une autre étape, un processus d'analyse et de création d'idées en collectivité, qui conduise à des solutions inusitées d'amélioration, dans toutes les sphères du gouvernement.
Blogue de Lyne Robichaud
16 septembre 2011
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