Une scène du film "Out of Africa" me trotte dans la tête. Alors que la plantation de café est menacée d'inondation, les travailleurs de la ferme et la propriétaire tentent de contrôler avec des sacs de sable les flots qui menacent de ravager les récoltes. Ils travaillent sans relâche, jour et nuit, mais la nature gagne sans cesse davantage de terrain. À un moment donné, la propriétaire (Meryl Streep) réalise que les efforts auront été en vain, et elle donne l'ordre de laisser tomber. Elle lâche prise.
Il y a quelques mois, chaque fois qu'un pays se lançait dans une nouvelle initiative de données ouvertes ou de gouvernement ouvert, j'avisais immédiatement l'équipe Gautrin au gouvernement du Québec, afin de leur démontrer le bien fondé des idées proposées. Alors que 43 pays s'engouffreront demain d'une seule voix dans l'Open Government Partnership, comme dans cette scène de "Out of Africa", les décideurs gouvernementaux devraient comprendre que ce n'est plus la peiner de résister aux nouvelles idées en installant des sacs de sable autour du Québec. Ils devraient poser dès maintenant des gestes larges et très nobles, qui démontreraient clairement à la population du Québec qu'ils lâchent prise.
En ce 19 septembre 2011, le mouvement Open Government est à la veille de prendre une envolée mondiale. Le lancement officiel aura lieu demain. Ce qui n'était au commencement (en 2009) qu'un ruisseau, s'est transformé en rivière, et se consolidera demain, fort de 43 partenaires, pour devenir un fleuve.
Voici un gazouillis de @digiphile: "Some 43 countries are set to join an unprecedented global @OpenGovPart tomorrow: http://huff.to/nFLIit #opengov #gov20 #OGP."
En moins de deux mois, en plein été, 43 chefs d'État ont pris la décision de s'engager dans un partenariat international qui fera cheminer leur pays vers une gouvernance ouverte. Ces 43 pays n'ont pas eu besoin de 15 mois d'analyse préalable avant de se décider. Ils osent foncer.
En plus du lancement de l'OGP, cette semaine marque la rentrée parlementaire à l'Assemblée nationale du Québec. Huit sujets «chauds» (hot) ont été relevés par CBC . La corruption est le sujet en tête de liste.
Plus de trois quarts (77 %) des répondants Québécois sondés dernièrement estiment nécessaire qu'une commission d’enquête soit mise sur pied pour faire la lumière sur toutes les allégations de corruption dans le domaine de la construction, que le gouvernement Charest s’entête à refuser, malgré les nombreuses voix qui s’élèvent pour le réclamer, rapporte Valérie Gonthier. Les Québécois réclament de la transparence.
Plutôt que de publier le rapport Gautrin le 15 décembre 2011, comme cela a été planifié il y a des mois, il serait sage de faire preuve de souplesse: Jean Charest / Henri-François Gautrin devraient devancer la publication du rapport final d'analyse le plus tôt possible, vers le 1er octobre 2011 par exemple, et annoncer en grande pompe le même jour ou dans les jours qui suivent, une initiative de données ouvertes et de gouvernement ouvert. Ils démontreraient ainsi une volonté de transparence non seulement pour les questions qui touchent le secteur de la construction, mais dans toutes les sphères du gouvernement.
"Open government can be used to fight corruption, to increase the trust in government, to counterbalance the effects of excessive churn in government, to reduce the cost of government, and so forth. But in order to deliver on these different objectives, it does require different approaches", peut-on lire dans un article d'Alexander Howard.
Ce serait vraiment l'heure de lâcher prise.
Blogue de Lyne Robichaud
19 septembre 2011
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire