Blogue de Lyne Robichaud

05 mars 2009

La montée des goverati

Mark Drapeau

Il y a un mois, via @AndrewPWilson, j’ai découvert Mark Drapeau (qui est ­@cheeky_geeky sur Twitter), un associé de recherche au Centre de la technologie et de la politique de sécurité nationale de la National Defense University de Washington.

Il parlait des goverati dans un article intitulé ‘Government 2.0: The Rise of Goverati’.

Je ne connaissais pas ce mot: goverati.

Pas étonnant, car il a été inventé il y a quelques semaines…

Le fait que Mark Drapeau analyse des éléments de défense nationale est intéressant (d’un point de vue de préparatifs pandémiques) et je vais tenter de le suivre au cours des prochains mois.

Une phrase mentionnée dans son article ‘Government 2.0: A Theory of Social Government’, a retenu mon attention: «Pour quelqu’un qui étudie le lien entre les maladies infectieuses et la sécurité internationale, je réfléchis à l’utilisation des communications sociales en ligne dans le cas d’une pandémie.» Voilà, c’est dit. Il a osé prononcer le grand P. Et vous pouvez être certains que je vais creuser pour trouver d’autres informations, et voir où il en est rendu dans ses réflexions à ce sujet.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos goverati.

Dans Federal Computer Week, Mark Drapeau explique d’où vient ce terme et ce qu’il signifie:
«Dernièrement, il y a eu pas mal de bourdonnement à propos des technologies des médias sociaux à Washington. Des technologies Web 2.0 telles que WordPress, Twitter et Qik sont en train de pousser les communications et les interactions personnelles vers de nouveaux domaines. Mais une tendance locale dans le domaine des logiciels sociaux a largement échappé à l’attention des médias nationaux: la montée des goverati.

Qui sont donc les goverati, me demanderez-vous – et en faites-vous partie? Goverati est un terme que j’ai inventé il y a quelques semaines alors que je participais à un groupe de discussion du Social Media Club DC. Essentiellement, les goverati sont des personnes familières avec le gouvernement et avec la manière dont il fonctionne, et qui comprennent les technologies des médias sociaux. Ces gens veulent se mettre en réseau les uns avec les autres, afin de favoriser de plus en plus de transparence, de participation et de collaboration du gouvernement.

Le président Barack Obama a émis dernièrement un mémo qui remet en cause le gouvernement pour accomplir cet objectif au cours de son mandat. Étant donné que les outils 2.0 ont donné de l’empowerment aux personnes et leur ont permis de communiquer les unes avec les autres, d’une manière plus efficace et plus ouverte, les gens demandent également à avoir accès à leur gouvernement. La bonne nouvelle est que cela est en train de se produire [aux États-Unis]. Les applications sociales feront partie d’une stratégie globale impliquant le directeur technique national (qui n’a pas encore été nommé), le Bureau de la gestion et du budget, ainsi que les Services d’administration générale. De plus, le directeur des nouveaux médias de la Maison Blanche, Macon Phillips, saura sans doute conseiller le président sur les progrès réalisés, pousser le long de ce processus et le tenir intelligemment informé.

Tout comme les goverati exercent des pressions pour qu’ait lieu un gouvernement plus transparent, participant et collaboratif, ils utilisent simultanément les applications de réseautage social, pour lesquelles ils sont passionnés, pour réseauter les uns avec les autres, et pour devenir une force collective plus puissante que la somme de ses parties individuelles.

Par exemple, un employé du ministère de la Sécurité intérieure a développé un réseau social informel appelé ‘GovLoop’ dans ses temps libres, et en seulement quelques semaines, les adhésions ont grimpé à plus de 5,000 membres. Intelink, la communauté du renseignement de sécurité du réseau pour l'échange d'informations, est à fleur d'eau dans les blogs et autres communications sur des sujets pertinents.Et les goverati peuvent être trouvés en train de réseauter sur à peu près n’importe quel outil commercial existant, incluant des réseaux d’affaires tels que LinkedIn, Facebook et d’autres sites Internet.

Mike Leavitt

Ce mouvement n’est pas limité qu’aux employés de la Génération Y, aux stagiaires collégiaux, et aux geeks. L’ex-ministre de la Santé et des Services sociaux [Mike Leavitt] a édité son propre blogue à propos de l’influenza. Le commandant de la Garde côtière utilise YouTube et Facebook. Et ce mouvement n’est pas uniquement limité qu’aux initiés de Washington: Craig Newmark, fondateur de Craiglist, a parlé de la nécessité d’ouvrir le gouvernement au cours d’une récente discussion.

Les goverati utilisent également leurs réseaux sociaux pour planifier des événements informels qui les aident à échanger des idées et apporter de nouvelles personnes dans la bergerie. Un de ces événements à venir est le Government 2.0 Camp, qui se tiendra à Washington les 27-28 mars prochain, où des gens du gouvernement, de l’éducation et de l’industrie partageront leurs informations, formeront de nouvelles collaborations, et discuteront d’un futur gouvernement transparent, participant et collaborateur par, et pour le peuple. Il est encore temps pour vous de rejoindre les rangs des goverati.»

Vous imaginez un peu que je serais aux anges si ce contexte de transparence, participation et collaboration pouvait exister au Québec!

Au lieu de cela, nous nous faisons dire que les gens qui s’intéressent à la fois aux médias sociaux et au gouvernement sont des crétins. Difficile d'oublier la décision du gouvernement du Québec du 17 juin 2008, de ne pas collaborer avec des membres de la sphère du Flublogia, et le site Zonegrippeaviaire.com, parce que les médias sociaux «ne sont pas assez crédibles ni suffisamment matures», et pour ne pas avoir à reconnaître le reste des médias sociaux.

Au lieu de montée des goverati, nous assistons plutôt à l’étouffement de ceux-ci au Québec. Dommage. Nous manquons une fois de plus le bateau.

Si vous êtes à Washington, il y a des chances que vous puissiez faire partie de la montée des goverati. Mais si vous vous trouvez ailleurs...

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