Les médias sociaux font désormais partie du paysage humain. Les médias sociaux sont un élément essentiel à la liberté d'expression et au développement humain.
Nous assisterons à de la résistance de la part de certains gouvernements. Par exemple, la Chine a censuré le mot «Égypte» sur Internet. La Chine se méfie des aspirations démocratiques en Égypte. Ce pays a à son actif une longue historique de blocage des discussions sur Internet et la presse officielle donne une version très édulcorée de la réalité.
Il y aura d'autres tentatives de résistance et de censure de la part de d'autres gouvernements.
Mais ces tentatives, elles risquent d'échouer, tout comme celle de l'Égypte échoue.
Les moyens de communication ont été coupés en Égypte depuis le jeudi 27 janvier 2011. Notez la rapidité avec laquelle des solutions alternatives à la censure ont émergé: en termes d'heures et très peu de jours.
L'Informaticien indique:
«Les opérateurs étrangers commencent à trouver et à mettre en place quelques solutions afin de venir en aide aux Égyptiens et leur permettre d’être à nouveau raccordés avec le reste du monde.Deux solutions émergent: 1) se connecter en bas débit; 2) connexions satellites.
Vendredi, seul un opérateur local continuait de proposer ses services, notamment parce qu’il traitait avec les plus grandes multinationales présentes sur le sol égyptien, tels qu’Exxon Mobile ou encore Coca-Cola et surtout assurait la connexion à Internet de la Bourse. Mais comme le rapportent nos confrères du Monde, dimanche soir, Noor Internet mettait fin à sa résistance face au gouvernement et se rangeait du côté de l’autorité.» (L'Informaticien, 31 janvier 2011)
L'Informaticien prévoit qu'il «faudra certainement attendre encore quelque temps avant que les Égyptiens puissent à nouveau échanger sur la toile et délivrer des informations à l’étranger sur cette situation de crise.»
Les activistes égyptiens ont mis sur pied un Internet parallèle, a rapporté Philippe Le Roux (@dioplr) sur Twitter.
Pourquoi la recette de l'autocratie qui fonctionnait auparavant, risque fort de ne plus être applicable aujourd'hui?
La réponse se trouve dans les médias sociaux et la conscience collective.
Le 27 janvier 2011, la coupure égyptienne des moyens de communication pourrait se comparer à un important choc des plaques tectoniques.
Un de ces mouvements de plaques tectoniques fut la cause du tsunami qui a frappé entre autres l’Indonésie, l’Inde et la Thaïlande en décembre 2004. Comme le choc des plaques s’est produit au cœur de l’océan, une immense vague s’est formée et s’est dirigée sur les rivages en prenant de plus en plus d’ampleur. Cette vague avait une taille et une puissance telles qu’elle a tout emporté sur son passage.
Une onde de choc.
La conscience collective est un champ unifié.
J'ai expliqué dans un billet précédent (Après la Tunisie, l'Égypte, le Yémen, etc. Phase 3 d'éveil de la conscience) que nous sommes tous reliés les uns aux autres par une sorte de connexion Internet invisible.
Un choc causerait-il une onde gigantesque dans le monde invisible, exactement comme provoque un tsunami dans le monde visible?
Il existe heureusement des moyens de prévoir les moments d’activité plus intenses des plaques tectoniques, qui peuvent devenir dangereux pour les habitants. Là où l’activité est plus particulièrement élevée, des appareils enregistrent constamment les moindres fluctuations et mouvements, les spécialistes peuvent ainsi prévoir les secousses et prévenir les populations avant qu’elles ne surviennent.
Comment se fait-il que personne ne songe à prévenir les mouvements qui pourraient s'avérer dangereux dans la conscience collective? Où sont les spécialistes qui analysent et prévoient les fluctuations de notre intelligence collective?
Les gouvernements devraient comprendre et établir la relation entre ce qui se passe présentement, et comment réagit la population lors de grands cataclysmes naturels. Dès les premiers jours d'une catastrophe, cela donne lieu de la part de millions de personnes, à un élan de générosité sans précédent.
Nous assistons actuellement à un élan de volonté de liberté d'expression, de liberté, et de participation citoyenne sans précédent.
Que veulent entendre les gens dans ces circonstances?
Ils veulent être rassurés sur l'action du gouvernement.
Or, actuellement, il existe très peu de pays ayant adopté la philosophie du Gouvernement ouvert.
Il se développe donc une importante disparité entre le désir des citoyens de s'exprimer et de participer activement à la gouvernance ― l'empowerment des citoyens ―, et l'implantation dans la réalité de nombreux Gouvernements ouverts.
Le peu de Gouvernements ouverts qui existent présentement devraient s'empresser de solliciter la participation citoyenne et de renforcer leurs connaissances en empowerment.
Le peu de Gouvernements ouverts qui existent présentement devraient aussi se mobiliser pour inciter le plus grand nombre possible de pays à suivre leur exemple. Les actions internationales devraient être favorisées. Les projets visant l'implantation massive du Gouvernement ouvert devraient être encouragés et soutenus.
Tout comme les gouvernements ont investi dans des appareils enregistrant constamment les moindres fluctuations et mouvements des plaques tectoniques, les gouvernements devraient investir dans la compréhension de ce qu'est la conscience collective. Ce que c'est, ce que cela fait, et ce que cela pourrait faire.
«L'essentiel est invisible pour les yeux.» (Antoine de Saint-Exupéry)
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