Blogue de Lyne Robichaud

31 janvier 2011

Égypte: Une fois allumée, la flamme ne s’éteindra jamais

Les citoyens tunisiens ont mis fin au régime de Ben Ali en cinq semaines.

En Égypte, la manifestation du 25 janvier 2011 restera sans doute à jamais gravée dans les esprits. Les égyptiens ont scandé le slogan: «Le 25 janvier, je reprends en mains les affaires de mon pays».

Le 27 janvier, une première dans l'histoire des médias sociaux, les autorités égyptiennes ont débranché la quasi-totalité du système de communication du pays, coupant ainsi la liberté d’expression de 78 millions d’habitants. L’Égypte est le pays arabe le plus peuplé.

Dans les médias, on pouvait lire aujourd’hui que les Égyptiens espèrent que le président démissionnera d’ici quelques jours. Le mouvement anti-Moubarak a appelé à la poursuite des manifestations jusqu'à la chute du régime.

Demain 1er février, un million de personnes sont attendues pour une grande marche, suivant l'appel à la grève générale lancé dimanche pour accentuer davantage la pression sur le régime.

Les citoyens se libèrent des valeurs qui leur ont été imposées, et s’y conformer désormais reviendrait à se duper soi-même. Autrement dit, la liberté devient une quête dont rien ne peut détourner. Les citoyens comprennent qu’ils doivent rester fidèles à cette quête. La mauvaise voie serait de s’en éloigner.

Leur force - devenir l'auteur de leur propre vie, écrire soi-même le scénario de leur destinée, autrement dit, leur sens des responsabilités -, fait en sorte qu’ils réussiront probablement à atteindre leur objectif.

Dans une philosophie de Gouvernement ouvert, on recherche la participation citoyenne. Celle-ci devient possible lorsque les citoyens sont responsables. Nous assistons présentement à un phénomène de responsabilisation citoyenne sans précédent. Les gouvernements du monde entier devraient en prendre conscience.

Depuis quelques jours, je ne ne cesse de penser à la mort de Socrate. La sentence de mort l’a laissé indifférent. On lui a proposé de s’enfuir par la mer en quittant discrètement Athènes en compagnie de ses amis, et il a refusé. Leur idée du «mal» - mourir entre les mains d’un tribunal corrompu – n’était pas la sienne. Le «mal» pour Socrate aurait été de se trahir lui-même. Personne ne comprenait pourquoi il ne redoutait pas la mort. À ses disciples en larmes, complètement accablés, il expliqua que la mort était une issue inéluctable. Il se sentait comme un homme qui marche tranquillement vers un précipice. Maintenant qu’il était arrivé au bord de la falaise, pourquoi le dernier pas lui aurait-il causé la moindre frayeur? En buvant la coupe de ciguë, Socrate n’a pas failli à son engagement total envers lui-même.

Cet exemple illustre comment une quête a un but. Lorsqu'on croit en cette quête, on va jusqu’au bout.

Cela est palpable, nous pouvons ressentir que la population égyptienne est résolue à aller jusqu’au bout.

D’autres populations s’inspireront du courage des Égyptien(ne)s et poursuivront un idéal de bonne gouvernance.

Comme le dit Platon avec éloquence, «une fois allumée, la flamme de la vérité ne s’éteindra jamais

Il semble que cette flamme se répande depuis quelques semaines comme une trainée de poudre à travers la conscience collective. L’humanité serait-elle en train de faire le ménage, et de se débarrasser des mauvais gestionnaires gouvernementaux? Tout cela est rendu possible grâce aux médias sociaux et à prise de conscience qu'il existe la possibilité d'un Gouvernement ouvert.

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