Blogue de Lyne Robichaud

16 juillet 2011

Réduction de la taille de l'état et rôle de co-producteur

Je réponds à la question no.5 de Henri-François Gautrin, le leader parlementaire adjoint du gouvernement du Québec, par une série de billets.
QUESTION: L'utilisation du Web 2.0 doit-elle entraîner des modifications dans la façon de fonctionner du gouvernement?
Les billets de cette série:
1. Faire face à l'innovation sociale nécessite des approches spécifiques;
2. Leaders intrépides;
3. Faire preuve de souplesse et d'agilité dans un monde en mutation;
4. Réduction de la taille de l'État et rôle de co-producteur;
5. Susciter la participation et la collaboration.

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RÉDUCTION DE LA TAILLE DE L'ÉTAT ET RÔLE DE CO-PRODUCTEUR

Il se passe actuellement une révolution dans l'environnement mondial des communications, et les gouvernements se doivent de garder le rythme avec celle-ci. Un gouvernement est composé de personnes dévouées et capables d'innovation. Une approche contemporaine ferait le meilleur usage possible de leurs talents. Les tendances récentes et nouvelles voies de communication exigent un changement d'approche. Ces tendances comprennent notamment:
• La croissance rapide des technologies de téléphonie mobile
• L'utilisation de plusieurs appareils, et le multitâche, pratiqué par des jeunes du monde entier
• Chez les adolescents, écrire des textos est devenu la forme principale de communication, au détriment de parler au téléphone (ref. 'Texting teens: typing replaces talking', Charles White, 2 juillet 2011)

Dans le contexte actuel d'explosion des communications, un gouvernement ne peut s'attendre à ce que le public vienne à lui. Au contraire, un gouvernement se doit d'aller là où préfèrent être le public, et trouver de nouvelles façons de collaborer avec eux.

Il est logiquement économique et stratégique pour un gouvernement de profiter pleinement des sites Internet existants et plateformes de médias sociaux, où le public cible passe déjà du temps. L'objectif du gouvernement devrait être de passer à des tactiques proactives plutôt que de mettre passivement des contenus sur une étagère (de site Internet) et d'attendre que le public les trouvent.

Le gouvernement devrait considérer:
• L'utilisation accrue des technologies mobiles, y compris les programmes de service de messagerie SMS et applications Smartphone, tout en garantissant un offre continue de produits pour les médias traditionnels comme la presse et la radio.
• La consolidation des producteurs de contenu dans un groupe de développement de contenu pour créer du contenu sous forme écrite, et en formats numériques audio et vidéo.
• La création d'une unité de gestion des talents afin d'identifier et de recruter des experts comme des écrivains, des blogueurs, et des conférenciers.
• La création d'une unité de recherche sur le public, qui serait chargée de fournir des recherches et analyses sur les auditoires, canaux, et utilisation des produits du gouvernement.
Par ailleurs, collaborer avec les citoyens signifie partager les avantages, les coûts, les risques et les responsabilités, pour améliorer les services. La collaboration ouvre de nouvelles possibilités. Les efforts de développement visant à associer directement des utilisateurs (individus) et des groupes de citoyens, dans la planification et la prestation des services publics, sont décrits comme étant une «co-production». Il s'agit d'un terme générique désignant une panoplie de termes plus spécifiques, tels que co-conception, co-création, co-livraison, co-gestion, co-décision, co-évaluation, et co-examen, qui reflètent les différentes étapes de possible participation citoyenne.

Voici les raisons les plus communes pour justifier l'adoption d'approches d'innovation et de «co-production»:
1. économie - réduction des coûts;
2. efficacité - faire un meilleur usage des ressources;
3. productivité - améliorer la qualité des services et obtenir de meilleurs résultats;
4. démocratie - collaborer avec les citoyens, renforcer la confiance dans le gouvernement
5. innovation - contester les approches traditionnelles de services publics et trouver de nouvelles formes d'activités et de livraison des services.
Une «co-production» requiert:
• une remise en question des modèles existants de prestation de services de gestion publique;
• une refonte du rôle des agents du secteur public - non seulement dans la production, mais aussi de l'influence des clients pour co-produire;
• Un modèle plus large du gouvernement - n'étant plus seulement le producteur, l'acheteur, le régulateur et celui qui finance, mais aussi celui qui joue un rôle d'organisateur, de facilitateur et de catalyseur des efforts des groupes et des individus.
Alors que le gouvernement s'engagera dans des projets de gouvernement ouvert, le laps de temps pour réaliser les projets raccourcira. Beth Noveck a recommandé à ETHI Canada le 2 mars 2011: «Si possible, favorisez les innovations qui peuvent être mises en œuvre dans un délai de 90 jours ou moins. Obligez les organisations à agir plus rapidement, découragez la bureaucratie et encouragez le remue-méninge créatif et l'innovation. Le besoin de rapidité encourage une volonté d'aller vers les autres, y compris dans le secteur public.» (Voir mon billet, «Beth Noveck témoigne à propos du pouvoir du gouvernement ouvert».)

Dans des projets de gouvernement ouvert, les citoyens pourront pointer vers les usages redondants ou dédoublements de services. Il sera également possible d'évaluer l'efficacité des ressources humaines, de mieux répartir les tâches, et d'évaluer les budgets alloués aux divers projets.

L'implantation d'un gouvernement ouvert permettra de consolider et de réduire le personnel, tout en apportant des changements importants à la portée du travail accompli par l'ensemble du gouvernement.

Mon prochain billet portera sur comment susciter la participation et la collaboration.

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