Blogue de Lyne Robichaud

16 avril 2009

La France bâtit les fondations d’un virage 2.0 et d’un leadership de préparatifs pandémiques sociaux

«Monsieur Grippe», Didier Houssin

Le ministère des Affaires étrangères et européennes a fait son entrée sur Twitter ces derniers jours. Merci à l’ami Sacha Declomesnil (@sdeclomesnil) de m’en avoir informée. Trois comptes d'utilisateurs ont été identifiés: @francediplo, @ambafranceht Ambassade de France en Haïti (Port-au-Prince) et @franceinboston French Consultat in New England (Boston).

J’ai remarqué que l’Ambassade de France aux États-Unis a publié le 13 mars 2009 un excellent article du ministère des Affaires étrangères au sujet des récents développements gouvernement 2.0 aux États-Unis, intitulé «Gouvernement 2.0».

Dans cette publication, nous pouvons constater que le ministère des Affaires étrangères est au fait de ce qui se passe en sol américain. Ce que je retiens de cet article, c’est que la République française semble fort bien comprendre qu’un virage 2.0 doit s’effectuer sur l’ensemble d'une administration. Le virage devient alors une «révolution»:
«Mais on ne pourra parler de révolution «gov 2.0» que lorsque l'action d'évangélisation de Vivek Kundra et les multiples projets de rénovation des outils des agences gouvernementales auront été adoptés par tous, et à tous les niveaux de la pyramide décisionnelle.»

J’ai par ailleurs été enchantée par le fait que le bulletin mentionne le blogue du Dr Mark Drapeau,(@cheeky_geeky sur Twitter) chercheur au sein de la National Defense University, et que le Ministère l’ait décrit comme étant un «spécialiste du gov 2.0». Voilà au moins un goverati qui recueille du succès et de la reconnaissance! J’apprécie le travail de l'ami Mark Drapeau. Je suis persuadée que nous entendrons beaucoup parler de cette étoile montante au cours des prochains mois.

Du côté des préparatifs pandémiques, j’ai noté ces dernières semaines que la République française avait reçu une bonne couverture médiatique décrivant les activités de ses comités de travail. La France accroît sa transparence et s’assure que les citoyens sont au courant des efforts hebdomadaires déployés pour préparer la nation.

Il n’est pas facile de lutter contre l’effet de «flu fatigue». Une solution simple est de faire en sorte que des articles de presse sortent régulièrement dans les médias. Cela permet au message de revenir constamment devant les yeux de la population.

Voici un extrait de «Sur le front de la grippe aviaire, tout est calme en France»:
«Ce que les Français ne savent pas, c’est que des exercices pandémie sont régulièrement organisés pour tester l’organisation interministérielle de gestion d’une pandémie (plusieurs ministères concernés). Le dernier en date (n° 09) a montré que «certaines dimensions de planification restent à approfondir, notamment les stratégies vaccinales ainsi que des enjeux de coordination transfrontalière qui, pris en amont, éviteront des situations, possibles, de tensions locales et internationales».CQFD.

Ce que les Français ne savent pas non plus, c’est que le DILGA, dit aussi «Monsieur Grippe», réunit tous les mardis les hauts fonctionnaires de défense d’une part, en Mardigrippe, et les responsables de communication de chaque ministère d’autre part, en Copil Info Grippe, pour animer et orienter les travaux de préparation à une pandémie.»

Notez cet article, «Pandémie grippale aviaire: la menace reste stable et importante», où sont cités les propos du patron de la délégation interministérielle à la lutte contre la grippe aviaire, Didier Houssin: «La préparation à une éventuelle pandémie grippale à virus aviaire ne sera pleinement efficace que si chacun d’entre nous prend conscience qu’il est nécessaire de s’y préparer».

La République française a lancé deux importants messages à sa population: a) nous travaillons régulièrement à ce dossier et le prenons à cœur; b) nous englobons maintenant la population dans le processus des préparatifs pandémiques.

Tout porte à croire que cette nation est en voie de développer prochainement de réels préparatifs pandémiques sociaux.

Il reste à voir maintenant de quelle manière les outils 2.0 seront intégrés aux préparatifs pandémiques, quelles avenues de collaboration et ponts de participation seront proposés aux goverati flublogiens et si des projets seront mis sur pied pour transformer la communauté en équipe collaborative, et jusqu’à quel point les problématiques concernant les dommages collatéraux causés par le système juste-à-temps d’approvisionnement seront intégrées dans les stratégies françaises.

Vu les grandes capacités des principaux porteurs de dossiers de pandémie et de communications de la République française - reconnus comme étant talentueux -, j’espère qu’ils arriveront à innover, concocter et implanter un plan d’action de préparatifs pandémiques sociaux, qui réussira à protéger de façon réaliste les ménages vivant sur ce territoire et à limiter les dégâts causés par une pandémie.

Je pousse même les espoirs à un niveau géographique allant au-delà de cette nation: vers la Francophonie. Puisque le gouvernement du Québec a délibérément choisi de ne pas jouer un rôle de soutien des citoyens 2.0 intéressés par les processus de préparatifs de mesures d'urgence, et que le Canada ne lève pas le petit doigt non plus, je considère qu'il existe présentement un vide: les utilisateurs francophones de médias sociaux se retrouvent en quelque sorte orphelins. Ils n'ont aucune administration avec laquelle échanger dans leur langue maternelle. Il y a toujours celle des États-Unis, me direz-vous. Les Américains se sont avérés vraiment très charmants et des plus ouverts, et des employés gouvernementaux comme @AndrewPWilson de l'équipe 2.0 du HHS par exemple, échangent ouvertement avec plusieurs membres francophones du Flublogia. Mais comme l'a fait remarquer une amie cette semaine sur Facebook (sur le babillard de Thierry Saussez, le responsable du Service d'information du gouvernement de la France), ce n'est pas tout le monde qui maîtrise l'anglais lu et écrit, et la barrière des langues empêche probablement à des utilisateurs de contribuer aux flux des conversations dans les médias sociaux. Moi-même j'avoue éprouver des difficultés, puisque je n'écris pas aussi rapidement en anglais. Je dois constamment faire appel à des dictionnaires. Déjà que condenser une idée en 140 caractères s'avère tout un défi, lorsqu'il faut le faire dans une langue seconde en plus, c'est encore plus difficile.

Alors, j'espère que la République française est consciente des problématiques liées à la langue française associée au développement des médias sociaux en général, et qu'elle portera sur ses épaules une responsabilité accrue, d'ici à ce que d'autres nations francophones se décident à prendre un virage 2.0.

Espérons également que les hauts gestionnaires de France n’oublieront pas Zonegrippeaviaire.com dans ce grand portrait, et qu’ils tendront la main vers la communauté de pratique flublogienne. Il est grand temps qu’une nation francophone pose un geste de soutien et reconnaisse les efforts surhumains qui sont déployés par les membres francophones de la sphère du Flublogia – des citoyens 2.0 du monde - pour créer des contenus en français, et sensibiliser des régions du globe qui parlent cette langue à la menace d’une pandémie d’influenza.

Je me rends compte que cela fait bien des choses à espérer... Mais je suis persuadée que de belles surprises nous attendent au cours des prochains mois.

1 commentaire:

Sacha Declomesnil a dit...

salut Lyne,
trés heureux d'avoir été une source d'nspiration pour cet intéressant billet. C'est bon de voir que malgré l'indiuférence générale, des vigies existent subsistent...

 
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