Blogue de Lyne Robichaud

24 février 2009

Communauté, communauté de pratique et équipe collaborative

Une COMMUNAUTÉ est un groupe d’individus partageant un certain niveau de liens personnels avec d’autres personnes, pour une raison quelconque, allant de l’amitié, aux affaires, à la famille, à la résidence, à la culture, à la religion, à la politique, etc.

Les communautés sont généralement formées au sein de réseaux. Ainsi, une utilisation professionnelle des réseaux peut accélérer la naissance ou la croissance de communautés.

Les contributions des membres sont encouragées et forment la substance même de la communauté. Sans activité, il n'existe pas de communauté. Toutefois, il n’est pas nécessaire que tous les membres participent à chaque activité et à chaque fois qu'il survient quelque chose. Une communauté permet à ses membres d'être aussi actifs qu’ils le souhaitent à propos de ce qu’ils choisissent. La politique de l'activité fait donc partie d'une communauté (c'est-à-dire que certains membres sont plus visibles que d'autres, alors que certains apparaissent comme des leaders, d'autres comme des adeptes, et d'autres comme des auditeurs neutres).

Ces trois derniers mois, ce qui est désigné comme étant la «sphère du Flublogia» est devenue une COMMUNAUTÉ sur deux plates-formes de réseautage (Facebook et Twitter).

En octobre 2008, j’ai encouragé plusieurs membres de cette blogosphère à s’inscrire à Facebook, afin de rester en contact avec des collègues, d'apprendre des autres et de lutter contre l'isolement social. Dix personnes ont répondu à l’appel. Ensuite, ces personnes se sont liées entre elles, et avec d’autres membres de cette blogosphère déjà inscrites sur Facebook. Graduellement, la toile de liens d'amitié s'est consolidée. En peu de temps, une COMMUNAUTÉ est née. Un noyau dur, composé environ d'une centaine d'individus, partagent présentement une moyenne de dix amis en commun (et ce nombre s’élève à autant que 98 amis communs).

Une COMMUNAUTÉ DE PRATIQUE est une communauté de professionnels dont le but est de créer et de partager des connaissances à propos d'une pratique commune à tous les membres. Son objectif est de favoriser l'innovation incrémentale.

Les gens du Flublogia actifs sur Facebook et Twitter ne l’ont peut-être pas encore réalisé, mais après avoir formé une COMMUNAUTÉ, ils sont devenus aussi une COMMUNAUTÉ DE PRATIQUE, lorsque des individus de plusieurs pays différents ont franchi la barrière des langues et ont commencé à partager leurs idées, informations, connaissances et expériences.

Une ÉQUIPE COLLABORATIVE a pour but de produire un produit final. Il s'agit d'un groupe de personnes définies par un résultat final commun.

Les gens du Flublogia ne sont pas encore devenus une équipe collaborative, par le biais d’une utilisation des médias sociaux et de divers outils et plates-formes de réseautage social. Mais cela m'apparaît comme la prochaine étape logique.

Une poignée de hauts fonctionnaires (gestionnaires de pandémie) se sont ouverts aux members du Flublogia sur Facebook, en nouant des amitiés. J’ai observé que David Nabarro, le coordonnateur senior pour l’influenza humain et aviaire des Nations Unies, est devenu ami avec six membres de cette blogosphère, au cours des deux derniers mois. Marc Van Ranst, commissaire interministériel du gouvernement fédéral de la Belgique pour les préparatifs pandémiques, est devenu ami avec cinq membres du Flublogia.

Mais jusqu’à présent, je n’ai pu observer que ces planificateurs de pandémie de haut niveau aient réellement engagé des conversations ouvertes à propos des préparatifs pandémiques. Il y a eu des échanges privés toutefois, mais le flux des conversations n’a pas eu lieu publiquement.

Jusqu’au 14 février 2009 (le Jour de la Saint-Valentin, par ailleurs!).

Ce jour-là, Craig Vanderwagen (la première personne à avoir été nommée Secrétaire adjoint pour les préparatifs de situation d’urgence du ministère américain de la Santé et des Services sociaux) a fait ce que je considère être l’équivalent de marcher sur la lune. Ce haut fonctionnaire, après avoir noué des amitiés avec une dizaine de membres de la sphère du Flublogia (le nombre le plus élevé d’amitiés observé à ce jour), le 14 février, a commencé à bloguer sur Facebook, par le biais de notes. Il a partagé son avis à propos d’un aperçu de défis et de projets à venir. En faisant cela, il a permis qu’ait lieu une discussion à propos de ces éléments.

Par conséquent, Craig Vanderwagen est à mon avis le premier haut gestionnaire de préparatifs pandémiques à avoir ouvert une fenêtre de dialogue avec la COMMUNAUTÉ DE PRATIQUE flublogienne.

Au cours des prochaines semaines, il sera intéressant d’observer comment les hauts gestionnaires de pandémie développeront leur collaboration avec cette communauté de pratique.

Éventuellement, il sera peut-être question qu’une ÉQUIPE COLLABORATIVE émerge naturellement. Ceci pourrait notamment contribuer à favoriser l’innovation.

Un exemple concret d’équipe collaborative expérimentale consiste à mon avis en Government 2.0 Camp (sur Twitter @Gov20Camp):
«Governement 2.0 Camp est une non-conférence sur l’utilisation des médias sociaux et des outils technologiques Web 2.0, afin de créer un gouvernement américain plus efficace et une meilleure collaboration à tous les niveaux (local, étatique et fédéral).»

Je vais observer attentivement les travaux de cette équipe au cours des prochaines semaines. Vous pouvez consulter cette vidéo qui explique en quoi consistera ce Camp. Consultez cette page Internet pour en savoir plus à propos de Government 2.0 Camp. L’ami Andrew P. Wilson (un membre de l’équipe Internet du HHS) m’a confirmé hier qu’il participera à cet événement, qui se déroulera le 27 mars 2009. Vous pouvez suivre Andrew sur Twitter: @AndrewPWilson.

Le 23 février 2009, la Maison Blanche a annoncé la nomination d’une équipe Internet:
«Lundi après-midi, la Maison Blanche a annoncé une nouvelle série de personnel de haut niveau, y compris une liste de positions high-tech du président, et une équipe de nouveaux médias Internet.

Plusieurs membres clé du personnel de la Maison Blanche, d’après un communiqué de presse de Robert Gibbs, géreront les grands portefeuilles Internet et la sensibilisation à la «participation de citoyens» en ligne.

La liste des nominations comprend plusieurs anciens collaborateurs de la campagne présidentielle de Barack Obama, dont naturellement, l’ancienne conseillère Web du président, Nancy Pelosi, ainsi qu’un ancien employé de Google qui a travaillé à titre de modérateur de plate-forme pour cette entreprise.

Le bureau de presse de la Maison Blanche avait déjà fait des vagues, il y a un mois, du moins selon les standards de Washington, lorsque le président Obama a invité le Huffington Post à sa première conférence de presse. Lors d’une invitation lancée aux blogeurs pour assister à une récente conférence de presse de la Maison Blanche, un agent des nouveaux médias a déclaré que demander à des blogeurs d’assister à des conférences de presse présidentielles pourrait devenir une «nouvelle tradition».

Un mois après l’entrée en poste du président Barack Obama, les États-Unis poursuivent inexorablement leur virage 2.0. Cela aura une incidence sur le développement de préparatifs pandémiques sociaux.

Voici un rappel du Quatrième Rapport intérimaire mondial sur la gestion de la grippe aviaire de David Nabarro:
«Des approches de la communication à long terme en vue des modifications comportementales sont nécessaires, en particulier des approches adaptées aux contextes sociaux, économiques et culturels de la population. Les populations doivent disposer des connaissances et des moyens nécessaires à la mise en pratique des recommandations. L’instauration d’une relation de confiance entre les populations et les autorités, en particulier en ce qui concerne les mesures de contrôle qu’elles prônent, jouera un rôle crucial pour permettre aux gens de se protéger contre la grippe aviaire pathogène et de limiter les conséquences potentielles de la maladie et d’autres maladies infectieuses émergentes.» (Synopsis, paragraphe 18).

Je me réjouis à propos des récents développements observés, ainsi que du contexte actuel en général. J’ai l’impression que les recommandations de l’ONU pourraient finalement être transposées dans un modèle pratique.

Du progrès a été effectué ce dernier mois par les agences américaines, dans la manipulation et l'expérimentation avec différents outils de médias sociaux. Le fait que Craig Vanderwagen ait ouvert une fenêtre de dialogue avec des leaders d’opinion du Flublogia sur Facebook est encourageant. Il ouvre la voie à quelque chose de nouveau. L’administration Obama est en train d’établir de nombreuses nouvelles normes. Tous ces éléments convergent et pourraient contribuer à produire de réels préparatifs pandémiques sociaux.

Un nom sur cette planète a le pouvoir d'obtenir l'attention des dirigeants d'entreprises. Ce nom-là est McKinsey, qui publie la fameuse McKinsey Quaterly. Dernièrement, ils ont publié un article intitulé ‘Six ways to make Web 2.0 work' (dont j'ai parlé dans mon billet "Six éléments de gestion Web 2.0 qui ont du succès, d'après McKinsley". Ces recommandations peuvent très bien s'appliquer aux gouvernements également. Plusieurs considèrent ces recommandations comme étant un point de basculement, qui propulsera les entreprises dans un virage 2.0 massif.

La raison pour laquelle j'évoque McKinsey dans ce billet, c'est que sa règle Numéro 1 est: Le passage à une culture «bottom-up» a besoin d’être soutenu par le haut.

Par conséquent, si nous appliquons la formule gagnante McKinsey, la mise en oeuvre de préparatifs «bottom-up» pandémique sociaux a besoin d'être soutenue par le haut.

J'espère que le soutien par le haut en question - c'est-à-dire émanant de très hauts gestionnaires de pandémie, tels que Craig Vanderwagen et David Nabarro - dont nous avons tant besoin pour mettre sur les rails des préparatifs sociaux, ne tardera pas à se matérialiser.

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