Le prix politique de cette coupure, pour la santé publique en général et pour l’état de préparation à une pandémie, est bien entendu extrêmement élevé. Pas seulement aux États-Unis. Cela pourrait avoir des répercussions mondiales. Voir mon billet à ce sujet.
Alors que nous nous penchons tristement sur le sort qui a été réservé ces derniers jours aux préparatifs pandémiques, force est de constater que la première victoire législative du nouveau président américain vient avec un prix conséquent pour Barack Obama. Cela pourrait lui avoir coûté sa lune de miel avec le peuple américain.
Marie-Christine Bonzom, en collaboration spéciale au quotidien Le Devoir, rapporte:
«Malgré sa première victoire au Congrès, Barack Obama n'a pas démontré le leadership qu'on attendait de lui. Ce baptême du feu législatif a été tourmenté et pourrait nuire au président américain.
Un chroniqueur du Los Angeles Times, journal de tendance démocrate, parle ainsi de «la fin d'une courte lune de miel» avec Barack Obama.
Le président n'a en effet pas su gérer le Congrès, sa majorité démocrate et son opposition républicaine. «Sa principale erreur de jugement a été de céder l'élaboration du plan de relance au Congrès, au lieu de diriger le mouvement depuis la Maison-Blanche», estime Greg Wierzinski, qui prépare un livre sur l'évolution des marchés financiers. «Le résultat est un plan gonflé, incohérent, avec quelque chose pour tout le monde», déplore cet ancien expert de la commission bancaire de la Chambre.
Par ailleurs, Barack Obama, malgré son désir d'une politique bipartisane, n'a pas rassemblé un soutien significatif dans l'opposition républicaine. «Il a laissé la rédaction du plan à la démocrate de gauche Nancy Pelosi et a cédé à une attitude arrogante qui veut que l'opposition doive s'incliner parce que nous avons gagné. Or, cette mise à l'écart des républicains attise les querelles partisanes.» Du coup, le plan de Barack Obama n'a reçu l'appui que d'une poignée de sénateurs républicains, alors que le chef de la Maison-Blanche avait espéré convaincre au moins 20 républicains à l'assemblée où il siégeait encore il y a quelques mois.
Les problèmes entourant le plan de relance venant s'ajouter notamment aux retraits de quatre candidats à des postes ministériels en raison de scandales ou de désaccords, la perplexité le cède souvent à la déception. «Jusqu'à présent, je suis déçu parce qu'Obama a compromis ses principes et fait les choses à la mode de Washington au lieu de changer Washington», confie Greg Wierzynski qui a appuyé Barack Obama le 4 novembre. «Toutes les nouvelles équipes gouvernementales ont des problèmes, mais d'habitude, ça relève du hoquet, tandis qu'avec l'administration Obama, ça ressemble à une chute d'escalier», explique-t-il.
«Le manque d'autorité d'Obama sur le plan de relance a donné aux républicains affaiblis le levier dont ils avaient besoin pour lancer une campagne agressive», écrit la chroniqueuse Kathleen Parker dans le Washington Post.»
Demain (mardi) le président Barack Obama signera le plan de relance économique de 787 milliards de dollars à Denver, a rapporté CNN. Cette signature aura lieu au Musée de la nature et des sciences, de quoi retourner le fer dans la plaie à toutes les personnes du milieu scientifique qui doivent pleurer les 870 millions de dollars qui se sont envolés.
Puis jeudi à 10h30, le président Barack Obama débarquera au Canada pour sa première visite, où il rencontrera en coup de vent le premier ministre conservateur Stephen Harper, le chef libéral, Michael Ignatieff, et répondra à quatre questions lors d'une conférence de presse. Canoë a fait valoir que «Obama n’aura pas le temps pour une queue de castor.»
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