Le virtuose journaliste Jean-Yves Nau rapporte dans Le Monde, que Michel Setbon vient «d'achever une recherche sociologique sur l'impact sur la population des différentes annonces et initiatives prises par les autorités sanitaires pour préparer les Français à une prochaine pandémie grippale.»
Michel Setbon, directeur de recherche au CNRS, est sociologue de la santé publique et des risques sanitaires. Il est l’auteur du livre «Risques, sécurité sanitaire et processus de décision» publié chez Broché en 2004.
Selon Michel Setbon, «le public croit de moins en moins à une pandémie»:
«Paradoxalement, les connaissances sont assez précises, concrètes et adaptées pour ce qui est de la partie animale. Les choses se compliquent et deviennent plus confuses quand on commence à parler de la possibilité de pandémie grippale hautement pathogène.
Il existe clairement un phénomène d'érosion de la crédibilité accordée aux messages d'alerte à la pandémie grippale. Cette tendance ne concerne pas que la France. Elle est universelle.
Car plus l'incertitude se prolongera quant à la survenue de cet événement régulièrement annoncé, et moins la population sera préparée à réagir de manière adaptée et selon le tempo le plus efficace. Pour le dire autrement, nous sommes en train de revivre, dans notre modernité soucieuse d'anticipation, les situations illustrées dans Pierre et le loup.»
Voilà une belle manière de décrire le phénomène mondial de la «flu fatigue».
Michel Setbon pense que les autorités devraient répondre à cette question: «Comment faire pour que chaque citoyen fasse ce qui sera nécessaire pour briser le plus rapidement possible la chaîne de contagion interhumaine d'un nouveau virus grippal hautement pathogène?». Ceci soutient les efforts déployés par les membres de la sphère du Flublogia, qui réfléchissent depuis de nombreuses années à comment les choses pourraient se passer en temps de pandémie, et tentent d'augmenter l'empowerment des individus. Plus que jamais, des efforts devraient être déployés pour développer des préparatifs pandémiques sociaux. Il est grand temps que des actions soient déployées à l'échelle mondiale, pour contrer le phénomène de la «flu fatigue».
Il me semble que c'est assez élémentaire: les citoyens seront sur le front de la pandémie. Je ne comprends pas comment il se fait que cela n'ait pas encore été admis par les planificateurs de pandémie. Lorsque ceux-ci cesseront de percevoir les populations comme des «objets passifs», alors il y aura des chances que des mesures plus réalistes, visant à donner des moyens concrets aux gens de traverser une telle crise, soient mis en oeuvre. Tant que nous (citoyens) serons perçus comme des moutons dociles, se contentant d'agir comme des automates, je ne vois pas comment cela pourrait conduire à la mitigation de sociétés.
Ces qualités devraient être encouragées. Ce sont à mon avis les qualités d'un survivant de pandémie:
Autonomie | Bienveillance | Bon sens | Capacité à convaincre | Capacité à gérer le stress | Capacité à travailler en équipe | Capacité d’adaptation | Capacité d’analyse | Capacité d’organisation | Capacité de vision à long terme | Combativité | Confiance en soi | Connaissances en soins d’urgence | Connaissances en jardinage | Courage | Créativité | Curiosité | Débrouillardise | Diplomatie | Don de soi | Dynamisme | Efficacité | Endurance | Énergie | Esprit d’analyse | Esprit de décision | Générosité | Habileté manuelle | Hospitalité | Individualisme | Intuition | Logique | Maîtrise de soi | Ouverture d’esprit | Prévenance | Prudence | Rapidité | Résistance | Responsabilité | Rigueur | Ruse | Sens de l’initiative | Sens des priorités | Volonté de fer
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