Blogue de Lyne Robichaud

03 février 2009

L'Agence des services frontaliers du Canada n'a pas de plan en cas d’urgence

Un poste frontière canadien (archives). Photo: PC/Richard Lam


Des nouvelles pareilles, cela ne donne pas tellement envie de taper des mains d’éblouissement. En fait, nous pouvons nous poser de très sérieuses questions sur les prétendus préparatifs pandémiques du Canada, lorsque nous apprenons que les postes frontaliers n’ont rien prévu en cas de situation d’urgence majeure, et notamment en cas de pandémie d’influenza.

Je savais que le Canada était le pays le moins bien préparé à affronter une pandémie parmi les nations développées, mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là!

Voici ce que rapporte Radio-Canada à ce sujet.
Pas de plan d’urgence
30 janvier 2009 | Société Radio-Canada

L'Agence des services frontaliers du Canada n'a pas de plan stratégique en cas d'urgence majeure, selon un rapport interne, même si tous les organismes fédéraux sont tenus d'en avoir un. Cette situation inquiète certains spécialistes.

Chaque organisme fédéral doit avoir un plan d'urgence pour protéger ses employés et ses biens, et pour maintenir l'offre de services essentiels en cas de catastrophe naturelle, comme les inondations et les pandémies, ou en cas de désastre d'origine humaine, comme les attentats terroristes ou les déversements de produits dangereux.

Or, l'Agence des services frontaliers du Canada n'a pas de plan stratégique en cas d'urgence, selon un rapport interne daté d'octobre 2008. Jean-Bernard Guindon, ancien directeur de la sécurité civile à la Ville de Montréal, n'en revient pas. «C'est quelque chose d'absolument invraisemblable», soutient-il.

Selon lui, cette agence doit absolument prévoir comment elle maintiendrait ses activités de surveillance des frontières, des ports et des aéroports en situation de crise. « Que les personnes qui entrent au Canada, qui sont porteuses de maladies infectieuses, ou les terroristes qui sont porteurs de matériels dangereux puissent être détectés aux frontières. Si ça ne se fait pas avec la plus grande compétence possible, quand on aura une urgence reliée à tout ça, on en paiera le prix très élevé», estime-t-il.

Le professeur Stéphane Leman-Langlois, spécialiste du terrorisme à l'Université de Montréal, qualifie lui aussi de surprenante l'absence d'un plan d'urgence. Il signale qu'en cas de maladies contagieuses, par exemple, plusieurs employés refuseront de travailler. «Qu'est-ce qu'on va faire ? C'est quoi le plan B ? C'est ça les préparatifs d'urgence. Un plan B, c'est quand tout commence à lâcher un peu partout», explique-t-il.

L'Agence des services frontaliers n'a pas fait de commentaire officiel sur cette question. Toutefois, selon le rapport interne, elle s'engage à combler les lacunes en partie d'ici mars prochain et le reste en 2010.

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