Blogue de Lyne Robichaud

18 février 2009

La visite d’Obama au Canada insufflera-t-elle une bise de transparence? Ben voyons donc!

Stephen Harper, Barack Obama. Photo source

Le président des États-Unis, Barack Obama visitera demain (19 février 2009) le Canada en quatrième vitesse. Il ne passera que quelques heures en sol canadien.

Christina Spencer du Sun Media rapporte que la venue d’Obama inspire une soif de transparence chez les Canadiens:
«La promesse de Barack Obama de rendre des comptes et de diriger un gouvernement transparent fait vibrer une corde sensible chez les Canadiens, puisque les trois quarts d'entre eux désirent que le gouvernement fédéral soit sujet à une plus grande surveillance publique.

Cette soif pour un gouvernement moins opaque est répandue à l'échelle du pays, révèle un sondage Léger Marketing pour le compte de Sun Media.

«Règle générale, les gens ne veulent pas d'un gouvernement qui cultive le secret ou qui se cache derrière des portes closes» dit Dave Scholz, qui est vice-président chez Léger.

«Compte tenu de tout ce qui s'est passé au sein du gouvernement canadien depuis le mois d'octobre, de toutes ces discussions à huis clos, des développements entourant la formation d'une coalition, nous sommes maintenant vraiment incertains de ce qui se passe au sein de notre gouvernement.»

Les Canadiens qui entendent Obama promettre plus de transparence au sujet des activités gouvernementales aux États-Unis s'interrogent sur les pratiques du leur gouvernement, analyse M. Scholz. «Les trois quarts d'entre nous disons: 'Oui, nous avons besoin de cela nous aussi'.

Tout de suite après son entrée en fonction en janvier, Obama a ordonné aux agences gouvernementales de pécher par excès de responsabilité et d'ouverture.

La US Freedom of Information Act, qui régit la divulgation de l'information détenue par le gouvernement, «doit être administrée avec une présomption: face au doute, c'est l'ouverture d'esprit qui prévaut», a indiqué Obama dans une directive officielle.

Beaucoup de partisans d'un gouvernement ouvert estiment que c'est la philosophie opposée qui a prévalu au Canada.

Selon le sondage Léger, 76% des Canadiens pensent que le gouvernement fédéral devrait permettre un examen public de ses activités. Seulement 12% pensent que le gouvernement est déjà assez transparent et seulement 3% pensent que le gouvernement devrait dépenser l'argent comme bon lui semble, sans transparence.

Cette soif pour davantage de transparence est grande dans toutes les régions du pays, dit M. Scholz.

«Nous avons finalement trouvé quelque chose sur laquelle toute la population canadienne peut tomber d'accord: lorsqu'il s'agit du gouvernement, nous voulons plus de transparence.»

Le sondage Léger a été réalisé auprès de 1501 personnes a été menée entre les 11 et 15 février. La marge d'erreur est de 3,1%, 19 fois sur 20.».


Je suis étonnée d’apprendre que les trois quarts de la population canadienne souhaite qu’il y a davantage de transparence dans les activités gouvernementale.

Bien entendu, j’espère que la visite de Barack Obama changera quelque chose au pays, mais je n’y crois pas tellement. Lorsqu’il y a eu des coupures budgétaires dans le secteur culturel, il y a eu énormément de protestations. Mais cela n’a absolument rien changé.

La conclusion de l’article de Guy Taillefer intitulé «Recherche – Les affaires avant tout» publié aujourd’hui dans Le Devoir, me fait penser que le changement tant espéré concernant plus de transparence pourrait ne jamais survenir, tant que la présente administration Harper demeurera en poste. «Pire encore est le fait qu'ils sont totalement imperméables au tollé que leurs décisions provoquent.»

Totalement imperméables.

Les groupes écologistes sont complètement dans l'erreur, à mon avis, en s’imaginant que la visite du président Barack Obama aura pour effet d’ouvrir les yeux du premier ministre canadien Stephen Harper. Je crois que ce qui suit est un tantinet naïf:
«Si le Canada ne change pas de cap, il fera mauvaise figure par rapport aux États-Unis en ce qui concerne les changements climatiques et d'autres enjeux environnementaux, dénoncent des groupes écologistes.

«Nous avons bon espoir qu'à l'occasion de la rencontre, le premier ministre prendra conscience du gouffre qui se forme entre le sérieux de l'action qu'entreprennent les États-Unis pour s'occuper des changements climatiques, sous le président Obama, et ce que nous avons vu au Canada», a affirmé Matthew Bramley, de l'Institut Pembina.»

Préparons-nous, car le manque de transparence, que nous considérons comme inacceptable actuellement au Canada, pourrait même empirer, au lieu de s’améliorer.

«On espère que l'électorat canadien -- et le système parlementaire dans lequel il lui faut choisir son gouvernement -- ne leur donnera jamais de majorité,» a indiqué Guy Taillefer.

Considérez-moi comme une pessimiste si vous le souhaitez, je n’ai guère plus d’espoir que l’ordre des choses soit ébranlé. Je pense que l’époque où l’optimisme était à la mode est bel et bien révolue. @Peter Santilli indiquait ces mots hier sur Twitter: «So much crappy news out there. Thank goodness I'm a doom & gloomer, otherwise I'd be extremely bored right now if I were an "optimist".» [Trop de nouvelles merdiques de nos jours. Dieu merci, je suis par nature un éternel négatif, autrement, je m'ennuierais à mourir si j'étais un optimiste!]

De nos jours, être optimisme - face à la politique canadienne - serait tomber dans l'optimisme irréel. [«Optimisme irréel» est une expression employée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments dans le document intitulé «La communication des risques et le gouvernement». Ce document décrit ce phénomène chez la population.]

Des gens pourraient se fatiguer de continuellement se battre contre le vent. À quoi tout cela rime-t-il, pourrions-nous demander avec raison, lorsque nous savons à l'avance qu'il n'y a pas d'écoute ni de volonté de transparence chez les décideurs canadiens?

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