Blogue de Lyne Robichaud

10 février 2009

L’effet ciseau observé aux États-Unis se transformera-t-il en effet domino?

Barack Obama hausse le ton

870 millions de dollars, cela s’approche du milliard de dollars. C’est beaucoup d’argent.

C’est la somme qui était prévue dans le plan de relance économique des États-Unis, concocté par l’équipe de Barack Obama, pour des projets en lien avec les préparatifs pandémiques.

La sénatrice Susan Collins a déclaré que des idées comme 870 millions de dollars pour combattre la grippe aviaire devraient être éliminées [dumped]. À ceci, le blogeur Crawford Kilian a rétorqué dans un billet «Essayez donc de retourner l'économie en pleine pandémie, Sénatrice Collins!»

DemFromCT nous a appris dans son billet daté du 8 février (intitulé L’influenza et vous – Partie V) que «les 870 millions ont été retirés du plan de relance économique, POUR LE MOMENT (900 millions de dollars demeurent toutefois dans le projet de loi.»

Il semble exister un certain flou existentialiste à propos de ces 870 millions de dollars. Ils ont été coupés cette semaine du plan de relance économique, mais peut-on être assuré qu’ils seront relocalisés ailleurs ultérieurement?

Nous sommes en pleine crise économique mondiale, et ce que les États-Unis font avec leur budget de préparatifs pandémiques donnera le ton au reste du monde. Si ces millions de dollars s’évanouissent, cela pourrait donner lieu à des coupures dans les budgets de nombreuses nations.

L’importance (ou l’absence d’importance) accordée au financement des préparatifs pandémiques par les États-Unis influencera également le porte-feuille d’agences internationales. J’imagine que des gestionnaires tels que David Nabarro, le coordonnateur senior de l’influenza humain et aviaire aux Nations Unis, qui a notamment pour mandat de faire rentrer des millions de dollars en dons dans les coffres de l’agence, pourrait éprouver des difficultés majeures à renflouer les caisses des Nations Unies, si jamais les préparatifs pandémiques étaient sous-financés aux États-Unis. Ce qui pourrait être catastrophique à moyen terme, car cet argent sert à soutenir les pays démunis dans leur lutte contre le virus mortel H5N1. S’il n’y a pas suffisamment d’argent donné en aide internationale pour lutter contre une pandémie, alors les risques de pandémie risqueraient-ils d’augmenter?

Le journaliste Nicolas Bérubé explique dans La Presse que «Le programme original de 800 milliards n'était pas assez gros pour changer la donne et relancer l'économie, écrit Krugman. Or, les centristes ont fait de leur mieux pour s'assurer que le programme devienne plus faible et moins efficace.» «Pourquoi c'est arrivé? C'est la faute du président Obama, qui cherche à présenter un programme post-partisan qui fait plaisir à tout le monde. C'était sa meilleure chance d'obtenir une action réellement efficace et il l'a ratée», conclut le chroniqueur Paul Krugman du New York Times.

L’Agence France-Presse indique aujourd’hui que le président américain Barack Obama a prédit lundi une «catastrophe», advenant un échec d’adoption du plan de relance économique.

D'autres disent que le président américain semble avoir mis hier tout son poids dans la balance pour influencer un Sénat très divisé sur le plan de relance.

Il est dommage que les sommes prévues pour des préparatifs pandémiques aient dû être abandonnées dans le processus de relance économique aux États-Unis.

Cela ne me semble pas tellement de bon augure pour la santé des budgets mondiaux alloués à la menace pandémique. Si apparemment tout le poids du nouveau président américain n’a pas été suffisant pour convaincre de l’utilité et de la nécessité d’investir dans une préparation de pandémie, QUI, me direz-vous, QUEL POIDS ou influence politique réussira à maintenir les budgets dans ce domaine? Les enjeux sont très élevés, mais même le Sénat américain n'a pas l'air de le réaliser.

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