Blogue de Lyne Robichaud

05 février 2009

Qui posera les questions?

Revere (du Weblog Effect Measure) a écrit un billet intitulé «L’influenza et les affaires journalistiques» (en anglais, Flu and the news business).

Une question qui m’a sauté aux yeux, dans ce billet, est: «Cela pourrait signifier, dans ce cas, se borner à reproduire les mots des autorités gouvernementales à propos de problématiques de l'industrie avicole et du domaine de la santé publique. Cela pourrait également signifier ne plus poser de questions, parce qu'il y a beaucoup trop peu de journalistes avec la connaissance appropriée de sujets spécialisés et trop peu de temps pour traquer celles et ceux qui pourraient fournir des questions de fonds

L’été dernier, Le Devoir a rapporté que «le premier ministre Stephen Harper menace la démocratie en voulant contrôler toute information en provenance des différents ministères de son gouvernement», a indiqué un expert.

«Le gouvernement ne veut pas de mauvaises surprises dans les médias, mais il ne veut pas non plus de bonnes surprises. Il veut simplement tout contrôler,» a dit Michel Drapeau

Ensuite, au mois d’août 2008, nous avons entendu parler que l’administration Harper était accusée de vouloir cacher les conséquences des changements climatiques. (voir cet article et celui-ci):
«Pourquoi tant de discrétion pour un enjeu d'une telle taille? Hier, en choeur, mouvements environnementalistes et partis d'opposition se sont interrogés sur la grande timidité avec laquelle le gouvernement de Stephen Harper a rendu public cette semaine un volumineux rapport sur les conséquences sanitaires des changements climatiques au pays.»

«C'est un stratagème totalement absurde et irresponsable», a commenté hier Jack Layton, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD). «Cette technique ancienne, largement utilisée dans les dernières années, vise bien sûr à cacher le plus possible la réalité de la crise environnementale aux Canadiens et son effet sur leurs familles.» Pour Jack Layton, toute cette mise en scène ressemble passablement à celle d'«un médecin qui refuserait de transmettre les résultats d'une analyse à son patient», a-t-il dit.

Ce que je me demande est: Si nous avons pu observer une tendance à cacher la réalité à propos des conséquences des changements climatiques aux Canadiennes et Canadiens, pourrait-il y avoir également une tendance à cacher la réalité concernant des foyers d’infection de grippe aviaire?

En juin 2008, le gouvernement du Québec a refusé une collaboration avec la sphère du Flublogia. Un document, obtenu via la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, conclut que les médias sociaux ne valent pas la peine de dépenser temps ni argent, parce qu’ils manquent de crédibilité et de maturité (voir Les médias sociaux et la communication du risque | Direction de la coordination de l’information et des mesures d’urgence
Gouvernement du Québec).

Si nous devons obtenir de moins en moins de reportages de niveau professionnel à propos de l’influenza et des préparatifs pandémiques au Canada, et si les autorités fédérales et provinciales ont démontré par le passé une tendance au contrôle de l’information à propos de la santé publique, et si la sphère du Flublogia se fait refuser une collaboration et est rejetée, alors avons-nous des raisons d’être inquiets?

QUI POSERA LES QUESTIONS???

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