Blogue de Lyne Robichaud

24 octobre 2010

Au-delà d’un colloque: Beyond2010


Beyond2010 s’est déroulé à Edmonton les 20 et 21 octobre dernier. L’organisation fut impeccable. Les conférenciers sélectionnés étaient de grande qualité et les participants sont venus nombreux au rendez-vous.

Par contre, les délégations de représentants de paliers gouvernementaux (provincial et fédéral) brillaient par leur absence. Ce qui est fort dommage pour un événement de cette envergure et de cette qualité.

Seule au monde, la ville de Edmonton? Pas tout à fait. Fin stratège, Chris Moore, le directeur général (CEO) de la Ville, avait prévu le coup (vu la situation politique canadienne, c’était plutôt prévisible). Il a jumelé sa municipalité avec Birmingham, du Royaume-Uni. Ces deux villes ont uni leurs efforts pour présenter simultanément le même événement.

Chris Moore a également fait la promotion d’une coalition de municipalités canadiennes regroupées sous la bannière du gouvernement 2.0. Les villes de Vancouver, Ottawa, Toronto et Edmonton forment le «G4» (je trouve que C4 serait plus approprié – C pour ‘City’). Il a profité de l’occasion pour annoncer un cinquième joueur, la Ville de Montréal. Entendons-nous, Montréal est loin d’être une administration ouverte, mais il est néanmoins réjouissant d’apprendre que la volonté politique semble être présente pour prendre le virage gouvernement 2.0. Par ailleurs, je souligne le fait que M. Moore s’est exprimé de nombreuses fois en français devant le public de Beyond 2010, ce que j’ai trouvé absolument remarquable, et respectueux.

Nous avons eu le bonheur d’entendre une brochette de conférenciers qui se sont efforcés d’ouvrir les esprits, et d’abattre les limitations de la pensée, afin que l’avenir du gouvernement 2.0 puisse être contemplé. C’est ce qu’ont fait avec brio Jack Uldrich, Dick Axelrod et Peter Hinssen.

D’autres conférenciers avaient pour mission de décrire le présent.

Quelques-uns ont dressé un portrait des médias sociaux. Carolina Millan a parlé de Facebook et de Twitter, alors que Duleepa Wuayawardhana nous faisait découvrir Empire Avenue.

D’autres conférenciers nous ont parlé de pratiques exemplaires. Chris Vein nous a fait rêver en décrivant San Francisco, qui semble véritablement être le paradis des médias sociaux et du gouvernement 2.0. Kevin Curry a parlé des 'citycamps' et de l’importance de susciter la collaboration avec les citoyens. Quant à Phil Ashlock, il a parlé de développement de standards ouverts et des bonnes pratiques de gouvernement ouvert. Le Dr Mark Drapeau était le plus avisé pour présenter en quoi consiste le gouvernement 2.0.

Une fois les esprits ouverts, et le présent ayant été bien décrit, il semblerait que la tâche la plus difficile, celle de parler de l’avenir, ait été confiée au conférencier Adriel Hampton. Il s’est courageusement lancé dans un exposé portant sur la science fiction, la société numérique et l’avenir de la gouvernance. Il est le seul à avoir mentionné que l’avancement technologique et le gouvernement 2.0 représentaient de possibles solutions à des problématiques mondiales, telles que la crise alimentaire.

Le temps alloué à l’avenir du gouvernement 2.0 m’a paru insuffisant. Je suis restée sur ma faim. J’aurais souhaité une autre journée de réflexions pour explorer le futur.

Nous avons beaucoup entendu parler de technologies à ce colloque. Il est évident que l’avenir nous réserve encore plus de technologies. Mais quel effet cela aura-t-il sur la pensée humaine? Et si la pensée humaine se modifiait, quel effet cela aurait-il sur la gouvernance?

J’aimerais entendre parler de grands sociologues et philosophes tels que Pascal Bruckner à propos du développement du gouvernement 2.0 à travers le monde. J’aimerais connaître le point de vue d’imminents psychiatres, telle que la Dr Marie-France Hirigoyen au sujet de la montée de la solitude et de l’effet positif que cela pourrait avoir sur l’empowerment des citoyens. Pourquoi ne pas considérer également le point de vue de penseurs spirituels tels que le Dr Deepak Chopra à propos du développement de la conscience collective, et le Dalai Lama, qui a signé ‘La Route des leaders’, à propos des processus mentaux impliqués dans la prise de décisions et la confiance.

Adriel Hampton (défenseur du Gov2.0), Lyne Robichaud (défenseur du Gov2.0) et Jordan Hodges (Gestionnaire TI, Ville de Edmonton

Beyond 2010 ne fut pas un colloque comme tant d’autres, car il a bénéficié de la dynamique du réseautage foisonnant grâce à Empire Avenue. De solides liens d’amitiés avaient déjà commencé à se développer (grâce entre autres à la communauté The Dragon’s Cave). Ces liens ont eu un effet sur le fleuve des conversations. L’analyse des tweets à propos de Beyond 2010 a révélé que Adriel Hampton a été le troisième mot clé le plus utilisé, après le lieu et le nom de l’événement. Une analyse de l’impact confirme également l'ascendance de Adriel Hampton, qui arrive en première position. Et résultat des plus inattendus, je me retrouve en troisième position d'impact, alors que je ne suis ni conférencière, ni employée de la Ville de Edmonton.

Si j’étais un décideur, bien entendu, je me préoccuperais d’abord du bien-être et du positionnement de ma propre administration. Cependant, étant donné le peu de gouvernement 2.0 existant au Canada, je m’interrogerais également sur mon rôle en tant que pionnier. Une dynamique des plus particulières a vu le jour à Edmonton, un croisement entre l’énergie du réseautage de Empire Avenue, et le mûrissement de plusieurs défenseurs du gouvernement 2.0. J’espère que les décideurs prendront conscience de cette situation spéciale, et qu’ils poursuivront leur analyse et leurs actions en bâtissant sur la bonne volonté et l’espérance des forces existantes du milieu.

1 commentaire:

Adriel Hampton a dit...

Great analysis of the event, Lyne! It was a pleasure to meet you, and to see your Gov 2.0 advocacy growing.

 
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