Blogue de Lyne Robichaud

15 octobre 2010

Tout va changer: Beyond 2010 Edmonton

À quelques jours du grand rassemblement Beyond 2010, organisé par la ville de Edmonton, en Alberta, je fredonne, pleine d’espoir, «Tout va changer», une chanson de Michel Fugain que j’écoutais quand j’étais petite.

Tout va changer ce soir
On prend un nouveau départ
La neige a blanchi le monde
Les enfants sont pleins d'espoir
Tout va changer demain
Tu n'as qu'à ouvrir les mains
Pour que de là-haut te tombent
En rafales une pluie de cadeaux
Sous un torrent d'étoiles
Demain il fera beau.

J’ose espérer que le foisonnement des idées, combiné avec la multiplication des rencontres et l’enthousiasme partagé par chacun des participants, créeront un environnement propice au développement du gouvernement 2.0 au Canada, ainsi qu’ailleurs dans le monde.

De grands esprits provenant de plusieurs continents, ayant défendu et mis de l’avant le Gouvernement 2.0, se retrouveront pour discuter et rêver de l’avenir. La Ville de Edmonton a réuni une impressionnante brochette de conférenciers dont, entre autres, le Dr Mark Drapeau − il a inventé le terme «goverati» si ma mémoire est bonne −, Carolina Millan (du Chili), Peter Hinssen (de Belgique), et Adriel Hampton (de San Francisco, États-Unis).

J’ai l’impression que quelque chose d’important pourrait se produire lors de cet événement, car plusieurs des conférenciers s’aventureront hors de leur zone de confort pour explorer des sentiers non battus.

C'est un nouveau Adriel Hampton que nous découvrirons à Beyond 2010. Il parlera de science fiction, société numérique et d'avenir de la gouvernance. Ce leader du gouvernement 2.0, déterminé à construire harmonieusement l'avenir, tentera de mobiliser les chefs d’entreprises de même que les leaders gouvernementaux, en misant sur l’imagination et la créativité comme tremplins pour solutionner des problématiques mondiales.

Ne perdons pas de vue que Beyond 2010 se déroule au Canada, un pays où l’on compte présentement sur les doigts de la main les oasis de gouvernement 2.0 (implantées uniquement au niveau municipal pour le moment).

Un «nouvel obscurantisme» sévit au Canada (de même que dans plusieurs autres pays): une tentation du secret issue de terreaux sur lesquels les appareils gouvernementaux cultivent la noirceur. Aujourd’hui, chercher à comprendre le monde est devenu une activité à risque. En effet, on risque fort de se heurter à des palissades gouvernementales infranchissables. Croyez-moi, j’y ai goûté. Le gouvernement ne fait pas confiance aux gens. Au cours des dernières années où j’ai piloté des relations gouvernementales, j’ai constaté que le gouvernement pense que chaque information va lui nuire et que les citoyens ne sont pas assez intelligents pour faire la part des choses. «On a tenu ça mort», des informations concernant les cas de grippe n'étaient pas divulguées, pouvait-on lire à propos de la censure d'information de la part du gouvernement du Québec, plus d'un an après l’avènement de la seconde vague de pandémie de A(H1N1).

J’ai cessé depuis longtemps de découper et de collectionner les articles de presse - cela était beaucoup trop démoralisant - indiquant que le chef du pays «menace la démocratie en voulant contrôler toute information en provenance des différents ministères de son gouvernement.» Quand on s’attaque à la libre circulation des idées, c’est le projet démocratique que l’on met finalement en péril. La démocratie, c’est un processus, pas un état stationnaire. Pour continuer à avancer, il faut davantage de transparence, des données et des débats ouverts.

Ce contexte est bel et bien réel au Canada. Et il constitue un énorme obstacle à l’épanouissement du gouvernement 2.0 au pays. À Beyond 2010, je m’attends à ce que notre hôtesse, la Ville de Edmonton, non seulement profite de l’occasion pour réitérer son ouverture et sa transparence, mais qu’elle se positionne également en collaboratrice et partenaire des goverati et experts du gouvernement 2.0 qui seront présents. Des villes telles que Edmonton, Toronto, Mississauga, Vancouver, Nanaimo, Ottawa, et Calgary, ayant entrepris un virage de gouvernement 2.0, ont un important rôle à jouer dans l’implantation d’une «cybergouvernance» aux paliers canadiens (fédéral et provincial). Le leadership vient d’en haut. «Leadership comes from the top». Je me réjouis que plusieurs municipalités canadiennes aient adopté une gouvernance 2.0. Toutefois, la gestion du Canada s’en porterait mieux si cette vision venait d’abord des plus hautes instances du pays. Je souhaite entendre parler de gouvernement 2.0 de la bouche des leaders gouvernementaux fédéraux et provinciaux.

«Le changement survient de l’apprentissage de nouvelles façons de faire de vieilles choses et d’en créer de nouvelles. La puissance des fleuves conversationnels au sujet de n'importe quoi et de tout accélère le changement.» (Jay Deragon, A Relationship Economy) Je compte sur la Ville de Edmonton pour faire jaillir l'énergie des «fleuves conversationnels».

Tout va changer, espérons-le.
(Je participerai à Beyond 2010, le 20 et 21 octobre 2010.)

1 commentaire:

Unknown a dit...

Lyne are you registered officially yet? If not please do! Will be good to meet you at the conference! Thanks for this article. We all hope for something great to happen.

 
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