Blogue de Lyne Robichaud

03 juillet 2011

Jean Charest, le plus branché des premiers ministres provinciaux canadiens sur Facebook?

(Jean Charest)
Depuis février 2009, je regarde mes amis américains et d’autres nationalités s’impliquer dans toutes sortes de projets extraordinaires de développement de gouvernement ouvert. Ils déploient leur créativité, mettent leurs compétences et expérience au profit de la collectivité et utilisent les nouvelles technologies pour consolider un peu plus chaque jour la démocratie. C’est comme si tous montaient dans les rames de métro qui passent devant mes yeux, et que je me trouvais de l’autre côté de la voie. De mon côté de la voie, il n’y a aucun métro qui se pointe, même si j’attends immobile depuis tout ce temps. Il ne s’est en fait strictement rien passé au gouvernement provincial du Québec.

Il y a certes un mandat d’analyse du potentiel du Web 2.0 en cours. Cette étude se poursuivra pendant au moins 15 (longs) mois, et les probabilités que soient incorporées les questions concernant les données ouvertes et le gouvernement ouvert demeurent assez minces. La méthodologie retenue, soit une consultation interne, un site Internet (pas encore lancé) et une conférence (dont personne n’a encore ni vu ni entendu parler de quelque détail que ce soit concernant le programme), ne collent pas du tout avec la nature, l’essence même de ce qui est étudié, c’est-à-dire les médias sociaux. Il n’y a pas une seule personne à qui j’aie mentionné ce mandat qui ne se soit immédiatement esclaffée sur la procédure. Nous pouvons féliciter Jean Charest d'avoir pensé à mandater une équipe pour effectuer cette analyse. Mais pour ce qui est des étapes de production, plusieurs sont d'avis qu'il ne s'agit pas de sa décision la plus éclairée.

D'autre part, les porteurs du dossier ne sont pas branchés sur les médias sociaux et n’expérimentent pas avec ceux-ci. Peut-être le sont-ils dans l’ombre et le font-ils en parallèle, sans que personne ne le sache? Peu importe, la résultante est qu'ils ne sont pas branchés. Ce qui signifie que pour communiquer avec eux, il faut plonger dans le temps et retourner à ce qui m’apparaît comme l’époque des Arpents verts: faites de votre mieux pour monter tout en haut du poteau (sans vous casser la gueule) afin de transmettre vos informations avec des outils désuets. Ne vous laissez pas arrêter si vous êtes confronté à un dialogue de sourds, dont l’issue semble être déjà malheureusement fixée d’avance. Faites comme si de rien n'était, et maintenez le cap avec persévérance.

Répondre. Malgré tout, j’ai entrepris de répondre aux 11 questions du document de consultation, même si aucune question ne porte sur les données ouvertes et le gouvernement ouvert. Parce que même si tout n'est pas parfait (rien ne l'est jamais, n'est-ce pas), j'ai été invitée à le faire, et j'interprète cela comme une tentative d'ouverture. Je réponds dans la TRANSPARENCE. Je réponds dans un esprit de PARTICIPATION, et je réponds aussi dans l’espoir qu’au bout de cet exercice, il se développera une COLLABORATION, avec des communautés, et ultimement, avec l'ensemble des citoyens. Au moins, j’aurai essayé.

En cours de route, vous pouvez deviner d’emblée que je m’efforcerai de trouver un petit bout de question sur lequel arrimer ce qui concerne le gouvernement ouvert. J’ai déjà acheminé de très nombreuses informations au bureau du leader parlementaire adjoint, Henri-François Gautrin, responsable du mandat d’analyse. Répéter. Répondre et répéter. Espérer.

Pour le moment, je ne réponds pas encore tout à fait. Je prépare les données pour l’analyse, j’épluche ce qui se fait, je compare, j’observe. Je ratisse le plus large possible. Je visionne des centaines de pages Facebook et de comptes Twitter, réseaux LinkedIn, albums de photo Flickr et portfolio de vidéos YouTube. Je passe tout au peigne fin, en n’épargnant pas les détails.

J’ai compilé il y a quelques jours une liste des comptes Twitter édités par le gouvernement du Québec. (J’en ferai l’analyse ultérieurement.) Cette liste a déjà attiré l'attention de pas mal de personnes. Ce n'est pas encore parfait, le tout est fragmenté, mais il s'agit d'une tentative de comprendre ce qui se fait actuellement. Je remercie les nombreux utilisateurs de Twitter (plus de 60) qui ont collaboré à l'élaboration et la diffusion de cette liste, notamment:
@marioasselin @eGouvQC @RIRE_CTREQ @ianikmarci @nabilbeit @partiquebecois @LotoQuebec @SAAQ @CurateurPublic @FQRSC @MRI_Quebec @Patmanmulder @tgou @PierreMorinQC @fish_eat_fish @Infoquebec911 @UnJoyeuxLuron @ProClau @marilor @mathieu_stonge @NormandGallant @Susan_Hess @Johnfmoore @GovintheLab @DLapointe1 @RRQmontreal @DonaldCharest @memeticbrand @MarcSnyder @boutotcom @stephaniewojcik @lorrber @Ont_Ombudsman @Mauricie @felixb1 @northlandfox @iancapstick @berriuqam @scilib @tourismelevis @tag_egov @Educaloi @contracom @Alec_Castonguay @PascalBerube @ATRIM @quebec_news @QDS_MTL @Paradigmes21 @MDesPrairies @mergershark @opportunityknck @gaspesiejetaime @QuebecEuropeBe @profduweb @apriledmonds @nigirard @Monmontreal @TourismeLaval
Aujourd’hui, j’ai comparé la performance du premier ministre du gouvernement du Québec, Jean Charest, avec celle d’autres premiers ministres ou présidents de l’espace international et de l’espace canadien.

Le nombre d’abonnés de Barack Obama est faramineux, lorsqu’on juxtapose ceux-ci avec ceux d’autres chefs d’États du G20. Plus de vingt-et un millions d’abonnés sur Facebook, comparativement à environ 450,000 pour celui qui arrive en seconde position (de ma liste), Nicolas Sarkozy. Si seulement Barack Obama pouvait souffler un peu de poussière d’étoiles sur le front du premier ministre du Québec, ai-je pensé aujourd’hui. Assez pour le mettre en mouvement. Assez pour lui donner envie de démontrer à son tour un leadership.

Je suis contente d’avoir passé un peu de temps sur le tableau des premiers ministres, puisque les informations recueillies aujourd'hui semblent démontrer que Jean Charest a amassé sur Facebook davantage de «j’aime» que les autres premiers ministres du Canada (à l’exception du premier ministre du Canada, Stephen Harper). Voilà qui devrait encourager les décideurs québécois à développer la présence du chef de la nation québécoise sur Facebook et autres plates-formes sociales. Le plus branché des premiers ministres canadiens sur Facebook – croyez-le ou non, chiffres à l’appui - serait-il Jean Charest? Le premier ministre du Québec a reçu 4 714 «j’aime» (voir sa page Facebook), alors que Dalton McGuinty, le premier ministre de l’Ontario, en a eu 3 911 (page amis et page politicien), et Christy Clark, la première ministre de la Colombie-Britannique, 3 639 (voir sa page).

J’aimerais pouvoir écrire aussi que la province la plus avancée en matière de gouvernement ouvert, c’est le Québec. Le gouvernement du Québec tient ici une belle opportunité, qu'il devrait saisir. Peut-être que mon souhait se concrétisera un de ces jours.

En attendant, j’ai du pain sur la planche. Je vous ferai part de mes découvertes et réflexions au cours des prochaines semaines.

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