Blogue de Lyne Robichaud

26 février 2011

La solution pour le Québec: adopter une gouvernance ouverte

Par décret le 21 février dernier, la France a lancé Etalab, un portail de données brutes ouvertes. Hier, j’ai décrit le projet dans ce billet.

@LiberTIC m’a indiqué ce matin sur Twitter, «héberger leurs données, ce n’est pas exactement de l’accompagnement». Cet organisme sans but lucratif, qui fait la promotion et développe le gouvernement ouvert et les données ouvertes à Nantes en France, veut dire que Etalab est une solution partielle, un premier pas en avant, mais cela ne signifie pas que la France devient un Gouvernement ouvert, parce qu’il n’est pas encore question de participation ni de collaboration. Un souci de transparence vient d’être démontré par la volonté de «mettre librement à la disposition des données brutes dans un format exploitable», rapporte 01Net. Il manque les deux autres composantes pour que l’on puisse parler d’une véritable gouvernance ouverte en France.

Le Gouvernement du Québec ne s’est pas encore lancé dans une aventure de Gouvernement ouvert.

- Le Premier ministre Jean Charest ne cesse de répéter que le Québec se trouve au bon endroit au bon moment. Il l’a dit lors du premier colloque d’une série de quatre du Parti Libéral du Québec, devant 600 délégués réunis à Trois-Rivières. Il l’a dit aussi dans le discours d'ouverture de la seconde session de la 39e législature. «Jamais le Québec n'aura été dans une telle position pour se démarquer

- Dans le discours d'ouverture, Jean Charest a soutenu qu'il a accompli la mission économique pour laquelle il a été élu en 2008 et qu'il compte axer la deuxième moitié de son mandat sur la «relance». Le Premier ministre a réitéré l’engagement de son administration à maintenir le cap de l’équilibre budgétaire. Or le Vérificateur général a déposé dernièrement un rapport indiquant qu’il pourrait y avoir eu dépassement des dépenses prévues.

- L’impopularité du gouvernement Charest bat des records dans les sondages. L’équipe déploie une opération visant à regagner la confiance de la population.

- Le Premier ministre a aussi demandé aux députés de l’Assemblée nationale de faire preuve de civisme, lors des travaux de l'Assemblée. Lucien Bouchard a déclaré cette semaine à cet effet: «Comprenez-moi, je suis en empathie avec les politiciens, ils travaillent tout le temps, ils ont des nuits sans sommeil, ils se font attaquer pour chaque décision et ce qu'ils font n'est absolument pas valorisé. Il faut revaloriser le projet politique

La solution qui répondrait à chacun des éléments énumérés ci-dessus, serait de transformer l’appareil gouvernemental actuel en Gouvernement ouvert:

- Aucune nation ni aucun pays francophone n’a encore adopté la philosophie de Gouvernement ouvert. Les villes de Nantes, Rennes et Paris ont ouvert leurs données. La République française a lancé Etalab. Mais le Québec peut se positionner en leader mondial francophone: en donnant l’exemple en devenant la première nation francophone à implanter un Gouvernement ouvert, et en incitant d’autres pays de la Francophonie à suivre ses pas.

- L’optimisation des dépenses et le maintien de l’équilibre budgétaire peut s’effectuer par l’innovation et la «co-production» avec les citoyens et les communautés. Les effets positifs d’une gouvernance ouverte sont notamment l’efficacité et la réduction des dépenses.

- En axant la gouvernance sur la transparence, la participation et la collaboration, le gouvernement du Québec se mettrait à l’écoute des besoins des citoyens. Il consoliderait sa relation avec ceux-ci, et deviendrait un catalyseur de créativité. Le foisonnement des idées, combiné à la sagesse des foules, pourrait assurer une gestion saine.

- Pour arriver à implanter avec succès un nouveau type de gouvernance – cela ne se fait pas en claquant des doigts, il faut se départir d’anciennes habitudes pour adopter le changement - les dirigeants de l’administration actuelle devront laisser derrière eux leur ancienne manière de gouverner. Ils devront apprendre à penser autrement. Ils devront apprendre à se comporter autrement pour valoriser l’autre, mais également valoriser une nouvelle forme de gouvernance.

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