Il y a de temps à autre surviennent des "wake-up calls", qui sont là pour évaluer la performance et pour rappeler les pays à l'ordre.
Le Canada est dégringolé de la 11ième à la 19ième position (sur 100 pays évalués) depuis 2007, indique le nouveau rapport intitulé 2010 Global Integrity Report.
Ce rapport accorde pour 2010 une note «modérée» de 75 (sur 100) au Canada, alors qu’en 2008, il allouait 80% au gouvernement fédéral.
L’organisme Démocratie en surveillance (Democracy Watch) a indiqué que le pays devrait légiférer pour mettre fin aux dons secrets, aux cadeaux et au lobbying. La culture du silence qui frappe le Canada depuis plusieurs années est montrée du doigt: il règne un secret excessif généralisé, a-t-il été souligné. Qu'en est-il aussi des nominations partisanes, des conflits d'intérêt, des appels arbitraires à l'élection? Démocratie en surveillance souligne la nécessité de renforcer la protection des dénonciateurs et ce qui favoriserait la bonne gouvernance.
«Malgré sa réputation de constituer une des démocraties les plus propres du globe, le Canada doit faire face à des défis en matière de lutte à la corruption», peut-on lire dans ce rapport.
Le rapport indique également que le gouvernement canadien traîne de la patte en matière d'accès à l'information. Les renseignements d'intérêts publics ne sont pas fournis dans les délais requis et dans une «forme intelligible». Voilà qui devrait encourager le Canada à mieux performer dans la libération des données gouvernementales, espérons-le.
La note la plus basse qu'accorde Démocratie en surveillance au Canada est de 61, pour la mise en œuvre de la législation. Presque toutes les lois nécessaires à l'intégrité d'un système de gouvernement efficace ont été prévues au cadre juridique. Cependant, des lacunes et des failles dans les lois, et une application faible, portent atteinte au système. Ce qui justifie la faible note de 61.
La proclamation de «gouvernement ouvert» du Canada ne correspond pas à des actions transparentes. Le gouvernement du Canada a mis en place un portail de données ouvertes, annoncé le 17 mars 2011. Plus le 18 mars, il a annoncé un renforcement en gouvernement ouvert. Le contrat de licence du portail de données ouvertes comportait d'importantes failles. Les incursions récentes du Canada dans le «gouvernement ouvert » ont peu d'effet sur le secret systémique des données et les processus de prise de décision. Le 2 mai 2011, les Conservateurs ont été réélus avec une majorité, ce qui n'est pas de bon augure pour la transparence.
Pour plus d'information, consultez le communiqué du 4 mai de Democracy Watch, et visitez le site du Global Integrity Report.
Blogue de Lyne Robichaud
05 mai 2011
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