Il y a un manque flagrant de leadership et de leadership transformationnel au gouvernement du Québec.
Il y a aussi un manque de vision d'ensemble.
Les nombreuses carences en gouvernance pointées par le vérificateur général ne sont pas de bonne augure pour l'implantation prochaine d'un gouvernement ouvert. Toutefois, aucune situation n'est totalement éperdue. Une libération des données gouvernementales améliorerait grandement la gouvernance du gouvernement du Québec, puisque ces données constitueraient des preuves justificatives qui permettraient à tous (gestionnaires gouvernementaux, membres de l'opposition, organisations, citoyens) de pointer les problématiques. Le gouvernement pourrait aussi demander de l'aide, en posant des questions, pour résoudre plus rapidement des problèmes précis.
Vision d'ensemble et leadership vont de pair, a souligné la semaine dernière le vérificateur général Renaud Lachance.
Le leadership transformationnel a un grand souci de stimuler l’engagement des subordonnés envers les objectifs et le développement organisationnel.
Le leadership a aussi un souci d’efficacité. Le leadership a trait à la vision, indique la direction à prendre, alors que le management se charge de mettre cette vision en formes concrètes. Le leadership se préoccupe d’influencer les membres de l’organisation vers l’atteinte des objectifs, pendant que le management se soucie des les organiser.
Le Chapitre 8 du deuxième tome du Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2010-2011 porte sur les conclusions de la vérification de Renaud Lachance concernant les projets d’affaires liés aux ressources informationnelles et l’encadrement gouvernemental à cet égard. (voir le communiqué de presse à propos du Chapitre 8; et le Chapitre 8 du Rapport).
Dans ce chapitre, Renaud Lachance démontre qu'il n'existe pas de vision d'ensemble en matière de ressources informationnelles.
Ce manque de vision pourrait grandement nuire au gouvernement du Québec. On sait qu'il s'effectue en ce moment par le leader parlementaire adjoint, Henri-François Gautrin, une analyse sur «le potentiel du Web 2.0 pour améliorer les relations entre le gouvernement et les citoyens».
«Les organismes centraux ont la responsabilité d’avoir une vision d’ensemble claire de la gestion des ressources informationnelles dans toute l’administration gouvernementale, de la diffuser et de la mettre en application, et ce, en collaboration avec toutes les entités gouvernementales. Une vision d’ensemble claire implique d’abord une connaissance adéquate des besoins, des ressources financières et humaines actuellement engagées dans le domaine des RI, puis la mise en place d’un cadre opérationnel lié aux RI qui s’arrime à des orientations gouvernementales précises et complètes pouvant porter notamment sur les éléments suivants:
• la stratégie en matière de choix technologiques et d’investissements;
• le soutien en matière de gestion de projets dans le domaine des RI;
• la stratégie quant à l’utilisation des ressources internes et externes.
À notre avis, une telle vision d’ensemble n’existe pas actuellement.
En conséquence, chaque entité définit ses propres priorités en matière de RI, dispose d’une grande marge de manœuvre dans ses choix technologiques et dans ses choix se rapportant à l’utilisation de ressources internes et externes et ne peut compter sur un soutien adéquat d’une instance centrale.
J'ai également noté que la gouvernance concernant les ressources informationnelles exercée par les organismes centraux, le Secrétariat du Conseil du trésor et le ministère des Services gouvernementaux, comporte de grandes lacunes, telles qu'une absence de vision d'ensemble, d'orientations, de cadres et de normes, et une confusion quant aux rôles et aux responsabilités. De plus, il n'existe pas de stratégies à l'égard de la main-d'oeuvre, tant externe, des consultants, qu'interne en ressources informationnelles. J'ai remarqué que 52 % des dépenses en main d'oeuvre étaient attribuées à des ressources externes faute d'expertise interne... faute d'expertise à l'interne. Ce pourcentage est plus élevé au Québec que dans d'autres administrations publiques selon une étude réalisée par une firme spécialisée dans ce domaine.
On dénombre peu de gestes concrets pour corriger des lacunes déjà relevées.
Quatre initiatives gouvernementales ont été entreprises pendant mes travaux, dont un projet de loi et une politique cadre sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles. Ces initiatives pourraient corriger certaines des lacunes que j'ai soulevées lors de la vérification.
Nous avons réalisé une collecte de données de projets de un million de dollars et plus, lesquels ont une valeur totale de 3,2 milliards de dollars. L’analyse que nous en avons faite démontre qu’environ deux projets sur trois ne respectent pas au moins l’un des paramètres initiaux, soit les coûts, l’échéancier et la portée. De même, pour plus de 50 pour cent des projets, il n’y a pas de dossier d’affaires. C’est pourtant la première activité à accomplir afin de structurer l’information et d’aider les décideurs à choisir la meilleure solution.
Les organismes centraux ont un portrait partiel et peu utilisable des activités relatives aux RI dans l’administration gouvernementale, étant donné que leurs outils de collecte présentent des déficiences.»
Les déficiences, la confusion, l'absence de vision d'ensemble, de cadres et de normes, le manque de leadership: ceci pourrait grandement être amélioré par un projet de libération des données gouvernementales. Le fait même de mettre en ligne les données permettrait de rectifier une grande partie de la confusion, car les données devraient être nécessairement complétées avant d'être mises en ligne.
La libération des données gouvernementales éliminerait le portrait partiel et peu utilisable des projets d'affaires liés aux RI, et améliorerait le soutien des organismes centraux apporté aux entités gouvernementales.
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