Blogue de Lyne Robichaud
11 décembre 2008
Le gouvernement du Québec va continuer d'afficher une façade parfaite
Les plans canadiens et québécois ne disent pas grand chose au sujet de l'interruption des services d'eau, d'électricité, et d'Internet.
Ce sera certainement "business as usual" par ici, parce que c'est ce que les autorités souhaitent.
À ma connaissance, il n'y a eu aucun comité pour se pencher sur ces problématiques.
Pendant la campagne électorale, le mot "déficit" est devenu tabou.
Le mot "pandémie" est évité d'être prononcé, et cela se maintiendra probablement.
Quand je téléphone au gouvernement du Québec, d'un ministère, d'une agence, d'un individu à l'autre, c'est toujours le même message que j'obtiens: le Québec est prêt pour une pandémie, "Nous avons un plan national".
La réflexion sur le conséquences d'un système juste-à-temps: il n'y en a eu aucune à ma connaissance pour le moment. Si il a eu quelque chose, cela est demeuré secret et n'a pas été annoncé à la population.
Mes dernières démarches, entreprises en octobre dernier, pour demander aux autorités ce qu'elles pensent des nouvelles directives onusiennes concernant des préparatifs multisectoriels sociaux, économiques et politiques, ont obtenu la réponse suivante: "Le Québec a déjà fait tout cela il y a plus d'un an". On est donc en avance sur l'ONU au Québec. Super!
Maintenant que Jean Charest a été réélu le 8 décembre dernier, son acolyte John Parisella (conseiller en communications) va pouvoir faire renouveler son contrat de "conseils stratégiques de pandémie" de 725,000$ par année. Je ne serais même pas étonnée que ses honoraires soient révisés à la hausse. Cela fait 3 ans qu'il agit à titre de conseiller. Il cumule à la fois des tâches de gouvernance et les tâches de conseils partisans pour le compte du Parti Libéral du Québec. C'est John Parisella et sa firme qui ont concocté le slogan électoral "L'économie d'abord" du Parti Libéral du Québec. Son contrat des 3 dernières années comprenait un projet de "portail veille pandémie" accessible à uniquement 20 fonctionnaires du ministère de la Santé et des Services sociaux. Aucun citoyen n'a jamais vu la couleur de ce projet.
Sinon, les réponses officielles sont: "Nous avons un site Internet officiel (Pandémie Québec)." Et il est clair que les autorités ne souhaitent pas collaborer avec la société civile au processus de préparation à une pandémie, puisqu'en mai dernier, Services Québec a refusé une collaboration avec la sphère du Flublogia et le site Zonegrippeaviaire, en déclarant que ce secteur ne serait jamais reconnu "parce que nous ne voulons pas avoir à reconnaître les médias sociaux". Qui ne sont d'ailleurs pas reconnus par le gouvernement. Les partis politiques du Québec n'ont déployé aucun effort lors de la campagne électorale pour introduire des éléments de web 2.0 dans leurs sites Internet. Il n'a pas été une seule fois question de développement Internet pendant les débats électoraux. Les pressions du milieu du marketing et des communications pour obtenir une "gouvernance numérique" n'ont pas encore porté fruit.
Dans le présent contexte, j'envisage que le Québec ne suivra pas les nouvelles directives onusiennes. Ou s'il prétend le faire, ce sera John Parisella et sa firme BCP qui récolteront "le financement approprié" pour rédiger de nouveaux plans. Cela m'étonnerait beaucoup que les choses aillent en profondeur au-delà de ces plans. La firme BCP n'est pas spécialisée dans les tests de stratégies: ce sont des spécialistes en communication marketing et en publicité. Les efforts se concentreront pour maintenir le pouvoir du tandem Charest / Parisella, et non pas pour se soucier de mettre en place des mesures d'urgence qui tiendront réellement la route lors d'une pandémie.
Le gouvernement du Québec va continuer d'afficher une façade parfaite, et continuer de prétendre qu'il est prêt, même si ce n'est pas politically correct (les États-Unis ne tiennent pas ce discours en déclarant que personne n'est prêt pour une pandémie). La population est maintenue dans l'ignorance de la réelle menace de pandémie, et je doute fort qu'autre chose que le statu quo soit observé sur le territoire québécois et canadien d'ici au déclenchement d'une pandémie.
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