J'ai accouché de mon premier enfant à 40 ans.
Le Devoir rapporte qu'une étude explique la hausse des césariennes et des naissances prématurées au Canada ainsi: «Cela pourrait s'expliquer par l'âge plus avancé des femmes qui accouchent et par le fait que c'est pour donner naissance à un premier enfant, une situation qui est plus susceptible de nécessiter une césarienne.»
Mon inquiétude est que lors d'une pandémie, les soins obstétriques soient considérablement compromis si jamais le système de santé ne parvenait pas à tenir le coup sous le fardeau de la crise. Comment feront alors les femmes pour accoucher?
Je serais certainement morte si je n'avais pas eu de césarienne, et mon enfant également.
Il n'y a présentement pas de mesures spéciales prévues - à ma connaissance - pour les femmes enceintes et leurs futurs enfants dans les plans québécois et canadiens.
Les femmes ne cesseront pas d'accoucher pendant une pandémie... Cela me fait penser à un article publié hier sur Facebook par mon ami Michel S.f. Vermeulen, un médecin belge, à propos du manque de soins appropriés aux patients de la pandémie de VIH/Sida en Afrique: «Une solution consiste pratiquement à «euthanasier» toute la population pauvre malade qui ne peut pas payer les soins de santé. Solution qui ne résout rien sauf si on devient cynique comme Lénine en disant que le problème c’est l’homme, parce que, dès qu’il meurt, les problèmes s’arrêtent aussi.» Je vous recommande la lecture de ce texte, qui fait dresser les cheveux sur la tête: Afrique: Pourquoi éviter l’économisme dans la problématique du VIH-SIDA en Afrique subsaharienne?
J'ai répondu hier à Michel: «La lutte contre le sida porte les stigmates du déni. Ce qui me fait faire un parallèle avec une pandémie d'influenza. Ce qui a présentement lieu pour la pandémie de VIH/sida pourrait-t-il se produire à plus grande échelle pour une pandémie d'influenza???»
Pendant une pandémie d'influenza, les femmes enceintes canadiennes et québécoises auront probablement les moyens de se faire soigner. Le problème sera ailleurs. Les femmes auront-elles accès à un système capable d'absorber les nombreuses tâches de soins associés à la naissance? Ce n'est pas en niant la possibilité que ces problèmes émergent lors d'une pandémie que nous allons trouver les solutions. Si les femmes enceintes et leurs foetus meurent en grand nombre pendant une pandémie en raison d'un probable effondrement du système de soins de santé, et si les adultes actifs et si les enfants dont le virus est si friant, meurent aussi en grand nombre, emportés par le virus pandémique, quel genre de société aurons-nous pour la reconstruction, pour l'après-pandémie? Quel avenir nous réserverons-nous?
Le nombre de césariennes et de bébés prématurés en hausse au Canada
Mercredi, 3 décembre 2008 | Par Lisa-Marie Gervais | Le Devoir
À quelques exceptions près, mamans et bébés se portent plutôt bien. Publié hier, le nouveau rapport sur la santé périnatale du Système canadien de surveillance périnatale de Santé Canada a révélé les tendances et les différences observées entre les provinces et territoires pour 29 indicateurs concernant la maternité et les nouveau-nés sur dix ans (1995-2005).
Conclusions? Moins de mortalités maternelle et infantile, mais plus de césariennes et de naissances prématurées au Canada. Ainsi, selon les statistiques utilisées par l'Agence canadienne de santé publique -- basées notamment sur les données de l'état civil, celles des hôpitaux et de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada --, le quart des naissances survenues à l'hôpital en 2004-05 ont nécessié une césarienne, contre 17% dix ans plus tôt. En revanche, à 22 %, le taux de césariennes chez les Québécoises est légèrement moins élevé.
Selon Catherine McCourt, médecin analyste à l'Agence, l'augmentation du nombre de césariennes au Canada pourrait s'expliquer par l'âge plus avancé des femmes qui accouchent et par le fait que c'est pour donner naissance à un premier enfant, une situation qui est plus susceptible de nécessiter une césarienne. «L'obésité est aussi un important facteur, même s'il n'est pas nécessairement reflété dans les données que nous avons», a-t-elle souligné. Les changements apportés aux pratiques médicales pourraient également être à la source de cette augmentation, notamment l'utilisation accrue de la surveillance électronique du foetus et le recours à la césarienne pour les présentations par le siège. «Il y a aussi le fait que certaines femmes vont demander elles-mêmes la césarienne.
C'est une tendance, mais qu'il est impossible de quantifier dans cette enquête», a pour sa part précisé Juan Andrés León, également médecin à l'Agence canadienne de santé publique.
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