Blogue de Lyne Robichaud

21 janvier 2009

Avec une présence accrue du Flublogia dans les médias sociaux, surgissent des questionnements

Il se passe des choses extraordinaires depuis le début de l’année 2009 en lien avec le Flublogia dans Twitter: nous pouvons observer une participation accrue de gens de cette sphère, en plus bien entendu de l’arrivée très appréciée de @BirdFluGov, la toute première administration gouvernementale à diffuser de l’information sur la marche des virus de la grippe aviaire à travers le monde de même que sur les préparatifs pandémiques.

Une communauté composée de plus d'une douzaine d’individus émet ainsi quotidiennement de plus en plus d’informations via plusieurs plate-formes de médias sociaux. Ces gens sont suivis par des centaines de personnes, alors l’information commence à rayonner dans ces divers réseaux sociaux.

Car ces gens ont lié des amitiés entre eux, bien entendu – et je suis très heureuse que la sphère du Flublogia se soit consolidée au cours des derniers mois. Mais ces gens comptent aussi parmi leurs amis et «followers» des non-flubies (on pourrait quasiment parler de «moldus», comme dans Harry Potter), c’est-à-dire des personnes pas nécessairement habituées à consulter de l’information à propos d’une pandémie.

Par ailleurs, on peut remarquer que parmi les amis des flubies, il y a de nombreux leaders d’opinion très actifs dans leurs sphères respectives, et donc ainsi, peu à peu, le message à propos des préparatifs pandémiques se répand dans tous les milieux de la société.

Ce phénomène de rayonnement social auquel nous assistons présentement est donc des plus importants: c’est à partir d’un noyau dur que s’effectue un balbutiement de préparation pandémique sociale.

En plus, en cette troisième semaine de 2009, un autre phénomène social a eu lieu: des membres du Flublogia ont pris l’initiative de suggérer des standards d’utilisation et se réunissent virtuellement pour échanger sur des sujets. Cela a donné lieu à l’utilisation de hashtag: #panflu pour tout ce qui a trait à l’information sur les virus, et #prep pour tout ce qui concerne les préparatifs pandémiques. @BirdFluGov a également suggéré #planfirst pour diffuser de l’information sur la série d’émissions PlanFirst WebCast, qui sont régulièrement diffusées via Internet.

La présence de @BirdFluGov sur Twitter aura certainement pour effet accélérer le rythme de l’information sur les questions de pandémie exposée aux citoyens. Il sera intéressant d’observer si @BirdFluGov se contentera d’émettre de l’information, ou si il s’engagera dans un dialogue véritable avec la population, en suivant des individus, et en observant ce que ces gens-là disent sur Twitter.

Il sera intéressant de voir si des agences onusiennes lanceront elles aussi une présence sur Twitter. J’aimerais que ce soit le cas, au minimum pour observer le développement de la sphère du Flublogia. Je crois que ce qui se passe en se moment est des plus importants, et l’observation des échanges et des conversations permettrait de mettre sur pied des campagnes de communication efficaces, à travers le monde, en plusieurs langues.

La poignée d’individus actifs actuellement deviendront des centaines, puis des milliers d’individus, à moyen terme. Certaines personnes souhaiteraient recevoir des directives des autorités gouvernementales sur la manière de se comporter, et sur la façon de procéder pour diffuser de l’information à propos des préparatifs pandémiques. À ce que je sache, aucune directive n’est venue lorsque les communautés virtuelles ont construit les forums de discussion portant sur les questions de virus d’influenza et de pandémie. Je ne m’attends donc pas à ce que les autorités fournissent des conseils pour développer d'autres plate-formes de médias sociaux.

Je crois que c’est à nous, citoyens, de nous débrouiller pour faire évoluer les comportements, et nous créer des outils collectifs pour mieux gérer les situations difficiles. Les autorités gouvernementales (mondiales, ou locales) pourraient toutefois soutenir cette démarche, car il s'agit d'un service collectif qui permettrait à de grands pans de la société de faire évoluer les préparatifs sociaux. Par exemple, nous pourrions rédiger des capsules ou des messages-types pour pourraient aider des individus à répondre à des attaques verbales ou à autres situations compromettantes.

L’idéal, bien entendu, serait un dialogue véritable avec les autorités et les planificateurs de pandémie. Toutefois, vu la disparité des comportements entre divers nations, il ne sera pas possible pour les citoyens de tous les pays de pouvoir discuter ouvertement de ces problématiques de développement liées aux préparatifs sociaux. Espérons que certaines nations se positionneront en leaders, et veilleront à développer des outils pour aider les citoyens dans leurs tâches de diffusion de l’information. Voilà un autre exemple concret de collaboration de participation citoyenne avec le secteur public.

Tant mieux si prochainement des actions sont posées pour définir un ensemble de règles pour guider la sensibilisation et l’empowerment des citoyens en vue d'une pandémie. Les agences onusiennes, ou les nations qui sont parvenues à un niveau plus avancé dans leurs relations avec les citoyens, pourraient peut-être créer une sorte d'entité mandatée pour définir un soutien aux communautés virtuelles et réelles? Faisons confiance aux coureurs, et voyons ce qui émergera de la présente explosion de la sphère du Flublogia dans les médias sociaux.

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