Blogue de Lyne Robichaud

16 janvier 2009

Les États-Unis lancent @BirdFluGov sur Twitter


Le gouvernement des États-Unis innove encore, en étant le tout premier à se lancer sur Twitter dans le domaine de l’information ayant trait à l’influenza pandémique. @BirdFluGov a commencé à diffuser sur Twitter (http://twitter.com/birdflugov) le 12 janvier 2009 à 20h14.

Cette présence a été remarquée par les «flubies», bien entendu, et il sera intéressant de suivre la progression de @BirdFluGov au fil des mois. Dépendant du nombre de «followers» que s’attirera @BirdFluGov, nous pourrons analyser l’impact du phénomène appelé «flu fatigue» dans le milieu.

La présence de @BirdFluGov sur Twitter s’inscrit dans une série d’actions posées par le gouvernement américain, visant un rapprochement avec la sphère du Flublogia et des communautés virtuelles. Il y a eu la tenue du Pandemic Leadership Blog en 2007, où plusieurs bloggeurs ont été conviés par le ministre du HHS à participer à cette réflexion collective. Ensuite, des bloggeurs et éditeurs de forums ont été invités à assister à des simulations de pandémie à Washington et à Atlanta. Dernièrement, des bloggeurs ont été intégrés à des comités de planification de pandémie à Washington. Et maintenant, nous apprenons cette présence sur Twitter. Cela paraît que le terrain est préparé pour l’arrivée, dans quatre jours, du nouveau président Barack Obama! On sait que lors de sa campagne électorale, Barack Obama avait prévu accorder de l’importance au développement de l’économie numérique.

Avec cette présence sur Twitter, les États-Unis concrétisent une recommandation du 4e Rapport intérimaire mondial sur la gestion de la grippe aviaire (de l'ONU et de la Banque mondiale):
«Des approches de la communication à long terme en vue des modifications comportementales sont nécessaires, en particulier des approches adaptées aux contextes sociaux, économiques et culturels de la population. La communication en vue des modifications comportementales est un composant complémentaire essentiel de chaque aspect des activités dans le domaine de la grippe aviaire et humaine. Les populations doivent disposer des connaissances et des moyens nécessaires à la mise en pratique des recommandations. L’instauration d’une relation de confiance entre les populations et les autorités, en particulier en ce qui concerne les mesures de contrôle qu’elles prônent, jouera un rôle crucial pour permettre aux gens de se protéger contre la grippe aviaire pathogène et de limiter les conséquences potentielles de la maladie et d’autres maladies infectieuses émergentes. Des études ont confirmé que la traduction de la prise de conscience et de la connaissance sous la forme d’une modification efficace du comportement reste un défi.» (Synopsis, paragraphe 18).


Cette semaine, nous avons également entendu parler de la publication d’un rapport de la Sécurité intérieure américaine, étant destiné à fournir des argumentaires solides aux membres du Congrès américain ainsi qu’au nouveau président des États-Unis, Barack Obama, afin de pousser la nation à développer encore davantage ses préparatifs pandémiques.

Il a été dit dans ce rapport que les États-Unis ne sont pas prêts pour une pandémie. Tout le contraire du discours officiel du gouvernement du Québec, qui a déclaré en avril 2008, par le biais de la porte-parole Hélène Gervais du ministère de la Santé et des Services sociaux:
«Le ministère de la Santé est prêt. On sait comment soigner une pandémie d’influenza car c’est une grippe. Ça se soigne avec des antiviraux. Nous avons déjà une réserve de 13 millions de doses.»

Alors que la vision des États-Unis concernant les préparatifs pandémiques se précise et s’apprête à probablement exploser en une myriade d’analyses, actions et nouvelles mesures sociales, économiques et politiques, il est regrettable de constater que celle du Québec (et du Canada) brille par son absence, et que plus les mois passent, moins les Québécoises et les Québécois croient qu’il sera possible que cet état des faits ne change.

Un article publié cette semaine dans Le Journal de Montréal et signé par Jean-Marc Léger, en dit très long sur l’apathie de nos dirigeants québécois.
«Les gens les plus immunisés contre la crise économique sont les gens résidant à Québec et ceux travaillant dans la fonction publique. C'est rassurant de savoir que ce sont eux qui préparent la stratégie économique du gouvernement.»

Les propos de M. Léger sont empreints de cynisme, et on pourrait être porté à croire que si nos dirigeants sont «immunisés» contre la crise économique, ils le sont très probablement aussi contre la menace pandémique. Nous avons toutes les raisons d’être très mal à l’aise, et de nous inquiéter à propos de notre sort en temps de pandémie.

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