Blogue de Lyne Robichaud

19 janvier 2009

De la mélancolique démocratie, à la douteuse démocratie

Un billet rédigé aujourd’hui par l’amie Michelle Blanc, intitulé «Obama ouvre la voie du gouvernement 2.0», m’a fait songer à ce bouquin de Pascal Bruckner que j’ai lu une bonne douzaine de fois. Mais en cette veille du 22 janvier 2009, ce n’est plus de «Mélancolique démocratie» que je m’inquiète, mais de «démocratie» tout court. Pas pour nos voisins du sud, bien entendu! Mais pour nous, citoyens du Québec et du Canada.

Pour votre information, depuis le 12 janvier 2009, @BirdFluGov diffuse sur Twitter de l’information à propos de l’influenza aviaire et des préparatifs pandémiques. Les citoyens discutent directement avec le Health and Human Services sur cette plate-forme. Pour vous donner une petite idée de la cadence et de la vitesse à laquelle les choses évolueront, les trois premiers jours de sa participation sur Twitter, @BirdFluGov a émis 10 nouvelles (en plus de nombreux échanges avec des utilisateurs), alors que Pandémie Québec a diffusé 7 nouvelles au cours des 11 derniers mois sur son site Internet. J’attends toujours par ailleurs que se manifestent des réponses aux centaines de lettres que j’ai transmises aux décideurs du gouvernement du Québec depuis le mois de juillet 2008.

Je considère que le fait qu’un gouvernement se mette à diffuser ce type d’information dans les médias sociaux - sur une pandémie, ce qui n’est pas des plus roses, avouons-le -, est extrêmement révélateur de sa capacité de gestion. Plutôt que de faire l’autruche, et de penser que les gens seront effrayés par ces informations, cette nation prend le taureau par les cornes, et s’attaque à de DIFFICILES PROBLÉMATIQUES, en maximisant sur la participation citoyenne pour arriver à mettre de l’avant des mesures titanesques: les préparatifs pandémiques.

En voyant ce qui se passe aux États-Unis, moi aussi, je m’interroge de plus en plus à propos de notre obscure démocratie. Surtout que les autorités québécoises m’ont encore envoyé valser le 6 janvier dernier, et qu’il ne s’est apparemment manifesté en ce début d’année aucune ouverture pouvant faire entrevoir un revirement de situation de la perception des médias sociaux par le gouvernement du Québec.
Cette fois-ci, on m’a encore répété que les communautés évoluant via les médias sociaux «ne sont pas crédibles», mais on eu la délicatesse d’ajouter «parce qu’ils ne sont pas des docteurs». Cela commence à être agaçant à la longue de se faire sans cesse dénigrer…

Demain, je prévois donc une bonne quantité de papiers mouchoirs devant mon téléviseur. Mais pas pour les mêmes raisons que l’amie (américaine) Maryn McKenna, qui a indiqué dans Facebook «qu’elle se dépêchait à faire son travail, parce qu’elle était pas mal certaine qu’elle pleurerait pendant la plupart de la journée mardi» [getting her work done now 'cause she's pretty sure she's going to be crying most of Tuesday].

Pendant que nous regarderons nos voisins du sud s’épanouir, les Québécoises et Québécois qui souhaiteraient que les choses évoluent ont-ils une chance? Le “rêve américain” existe-t-il désormais uniquement pour celles et ceux qui habitent de l’autre côté de la frontière? Peut-être devrions-nous songer à déménager le Canada sur un autre continent, car nous pourrions être portés à penser que l’on ne ‘fit’ plus tellement par ici. Certains pourraient se sentir comme dans un étau, et trouver que cela commence à être des plus inconfortables.

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