Blogue de Lyne Robichaud

15 janvier 2009

Les patrons d’entreprises britanniques prennent la menace de pandémie à la légère

Deux mois après que le gouvernement britannique ait publié le registre des menaces à la nation, en insistant sur le fait qu’une pandémie d’influenza est considérée comme étant la menace No.1, supplantant toutes les autres menaces (dont les inondations, les catastrophes naturelles et le terrorisme), nous apprenons qu’un sondage effectué auprès des patrons d’entreprises britanniques a révélé que cette information n’avait pas poussé les entreprises à se préparer à une pandémie.
Les entreprises principales se détournent, aveuglées, à la menace pandémique

Les patrons britanniques ignorent les avertissements gouvernementaux à propos de la menace d'une pandémie d'influenza, d'après le Business Continuity Forum.

Un récent sondage auprès de 1500 leaders d'entreprises par une organisation conseil indépendante a révélé une "culture répandue d'ignorance et de déni parmi les patrons britanniques à propos de cette menace," a-t-elle indiqué. Trois quart des patrons britanniques ne soutiennent pas l'idée de planifier afin de protéger leurs entreprises ou leurs employés, si jamais une pandémie venait à frapper.

Cela fait suite à la publication du Registre de risque national par le gouvernement en novembre dernier, qui déclarait qu'une pandémie d'influenza constitue la plus grande menace à la nation, portant le potentiel d'infecter la moitié de la population du Royaume-Uni et de tuer jusqu'à 750,000 personnes.

Le Business Continuity Forum a prétendu que sa recherche souligne la vulnérabilité auxquelles les entreprises s'exposent elles-mêmes. Plus d'un tiers (36%) des patrons n'ont aucun plan pour faire face à une absence d'employés, et seulement 11% des entreprises ont établi des réserves d'antiviraux afin de protéger leurs employés.

Russell Price, président de Continuity Forum, a déclaré: "Il y a un état de paralysie parmi les entreprises du Royaume-Uni, lorsqu'il s'agit de planification pandémique, et une telle paralysie est exactement ce à quoi plusieurs entreprises s'exposent. Alors que l'économie continue de ralentir, il est surprenant et inquiétant de constater qu'autant d'entreprises s'exposent volontairement à de tels considérables risques financiers."

Des entreprises qui prétendent être préparées, deux-tiers d'entre elles ont admis que leurs plans ne seront pas complétés avant une année et demie et la plupart ont rapporté ne pas avoir testé leurs plans dernièrement.

Pourtant, la publication du Registre de risque national a été bien diffusée. Les patrons de grandes entreprises ont certainement dû en avoir connaissance. C’était la première fois qu’une nation admettait publiquement que le risque pandémique est le plus important, parmi une brochette d’autres menaces.

Les autorités britanniques vont devoir retourner à leurs stratégies de communication, si elles souhaitent que davantage de préparatifs de pandémie s’effectuent au sein des entreprises.

Les États-Unis ont eux aussi publié de nombreux guides destinés au secteur privé au cours des derniers mois. Toutefois, chacun est libre d’agir ou non. Ce qui pourrait constituer un problème en temps de pandémie, et fragiliser l’économie, si le niveau de préparation n’est pas suffisant.

Avec l’arrivée en poste du nouveau président Barack Obama, d’ici quelques jours, surviendra-t-il un leadership fort? Il est évident que le monde entier a besoin d’un renouveau dans le domaine des préparatifs en vue d’une pandémie, car c’est davantage que de l’essoufflement que nous pouvons observer: cela s’apparente à l’agonie. Si rien de spectaculaire n’est fait, et si des actions soutenues et répétées n’ont pas lieu pour promouvoir la nécessité de maintenir et de développer les préparatifs pandémiques, ma foi, nous pourrions nous attendre au pire au cours des prochaines années. Les efforts déployés à ce jour pourraient n’avoir été qu’une mode passante, enterrée et oubliée.

Aucun commentaire:

 
TwitterCounter for @Lyne_Robichaud