Blogue de Lyne Robichaud

29 novembre 2010

Approches de communications gov2.0 adaptées aux contextes sociaux

Nathalie Beauvois, iStock Vectors, Getty Images, libre de droits

Dans un contexte international et diplomatique, afin d’instaurer une relation de confiance entre les populations et les autorités, des approches de communication adaptées aux contextes sociaux et culturels sont de mise.

J’en parlais dès octobre 2008 dans L’Ère du temps (voir mon billet «Le nouveau rapport de l’ONU recommande une planification multisectorielle») «Des approches de la communication à long terme en vue des modifications comportementales sont nécessaires, en particulier des approches adaptées aux contextes sociaux, économiques et culturels de la population» (indiquait David Nabarro, coordonnateur du système des Nations unies pour la grippe).

Nous avons entendu ce même discours onusien de la part d’une porte-parole de la e-diplomacie de Washingon. Le 28 novembre dernier, Gov20Radio recevait Lovisa Williams. Elle travaille au U.S. Department of State's Public Diplomacy and Public Affairs Bureau, à Washington.

Ce ministère effectue de la sensibilisation auprès du public américain à propos de la diplomatie, ce qui comprend des communications avec des auditoires internationaux, de la programmation culturelle, des subventions universitaires, des échanges éducatifs, des programmes de visiteurs internationaux, ainsi que des efforts déployés afin de confronter l’idéologie du terrorisme. Ce ministère participe notamment à l’élaboration de la politique étrangère des États-Unis.

Lovisa Williams

À la question «Quelles sont les règles suscitant la participation citoyenne?», Lovisa Williams a parlé de l’importance d’avoir des contenus «bien emballés» (en anglais, 'packaging correctly'). «Nous collaborons avec une grande variété de différents types de communautés. Malheureusement, de nombreuses personnes ne se sentent pas impliquées. Peut-être est-ce dû au fait que le contenu ne leur est pas présenté correctement. Nous nous demandons constamment quels sont les éléments de contenu les plus intéressants à présenter, et nous recherchons la meilleure manière de transformer nos contenus en opportunités qui susciteraient la participation citoyenne», a-t-elle dit.

Il ne suffit pas pour un gouvernement 2.0 d’utiliser de manière efficace et avisée les outils de médias sociaux. Il faut en plus être en mesure de bien maîtriser les communications, démontrer de la souplesse et de l’adaptation aux divers contextes sociaux et culturels. Comme l’indiquait Lovisa Williams, ceci signifie concrètement qu’il ne faut pas se contenter de simplement mettre en ligne, par exemple, un rapport. Une panoplie de contenus doit être développée en lien avec un document, un projet, une stratégie, une politique gouvernementale. Ces contenus se déploient en plusieurs langues, ils se fractionnent, ils se modifient, ils s’adaptent aux cultures et aux communautés. Le U.S. Department of State produit et coordonne des produits et services audio-visuels aux États-Unis et à l’étranger. «De nombreuses communautés internationales apprécient les vidéos, alors que d’autres sont davantage réceptives lorsque les contenus sont développés en d’autres langues. Nous devons constamment composer avec un mélange de plusieurs langues», a précisé Lovisa Williams.

Comment faire pour sélectionner les choses qui fonctionnent vraiment? «Nous ne savons pas nécessairement encore ce que sera le résultat de nos expérimentations avec les médias sociaux. Le gouvernement américain doit continuer à explorer tous ces outils. Nous sommes cependant conscients que la structure générale (de notre travail) s’avère quelque chose que nous ne cernons pas encore véritablement pour le moment. Ce qui n’est pas évident!»

Ce n’est pas une tâche simple pour une administration gouvernementale d’implanter une gouvernance 2.0 et d’utiliser de manière efficace et avisée les médias sociaux.

Ce n’est pas non plus évident, une fois qu’un dialogue et qu’une collaboration citoyenne s’établissent, que l’augmentation du niveau de conscience collective se transposera en action efficace.

C’est le défi titanesque du projet de Global Citizenship dont a brièvement abordé Lovisa Williams dans la dernière partie de son interview à Gov20Radio. Je reviendrai là-dessus plus tard cette semaine.

Ces propos de Lovisa Williams m’ont rappelé les réflexions du Synopsis du Quatrième Rapport intérimaire mondial, un document qui date de deux ans, mais dont les idées demeurent encore d’actualité et pertinentes:
«Des études ont confirmé que la traduction de la prise de conscience et de la connaissance sous la forme d’une modification efficace du comportement reste un défi.» (Synopsis, paragraphe 18)

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