Les enjeux de développement du gouvernement 2.0 sont énormes.
Le monde rétrécit. L'utilisation croissante de l'Internet suscite de nouvelles opportunités.
S'ouvre ainsi devant nous une réelle potentialité de conquérir de nombreux États, qui adopteront éventuellement cette importante tendance en gestion publique: le gouvernement 2.0.
Mais pour y arriver, il faudrait d'abord réaliser le grand rêve d'une communication généralisée.
Le temps est venu pour les principaux acteurs du gouvernement 2.0 de se débarrasser de cette idée que l’anglais convient à toutes les situations, et de cesser d'entretenir une certaine complaisance reposant sur l’absence de mise en place de stratégies de communication multilingue. Cela reposait probablement sur le fait que leur langue native - l'anglais - ouvre aussi de grands marchés où l’anglais n’est pas la langue officielle.
Toutefois, dialoguer dans la langue des «clients étrangers» est la première étape indispensable, si l’on veut comprendre les différences culturelles et surmonter les difficultés qu’elles génèrent.
Donc pour développer davantage de gouvernement 2.0 à travers le monde, une ouverture sur d'autres langues s'avérerait une stratégie gagnante.
Par ailleurs, l'anglais régnait en maître sur la toile web, informatique oblige. Mais la tendance est en train de s'inverser. Les internautes ne semblent pas prêts à se couler dans cette «world culture» unique. Bientôt, l'Internet accueillera plus d'utilisateurs non anglophones que d'utilisateurs anglophones.
Il y a quelques jours, les dirigeants francophones réunis au Sommet à Montreux ont indiqué qu'ils voulaient peser davantage dans l'échiquier mondial. L'Organisation internationale de la francophonie réclame une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU. «Nous décidons de consolider la place et la visibilité de la Francophonie dans la gouvernance mondiale, conscients de sa valeur ajoutée comme acteur des relations internationales», indique un communiqué.
Les défenseurs du gouvernement 2.0 devraient profiter de ce désir des pays francophones d'affirmer leur place dans la gouvernance mondiale pour leur vendre l'idée de l'empowerment des citoyens et de gouvernement ouvert.
Par ailleurs, lors du Sommet de Montreux, le gouvernement du Québec a annoncé qu'il accueillera en 2012, comme le souhaitait l'administration de Jean Charest, un forum international sur la langue française. Les États participants au Sommet ont appuyé l'idée, a souligné le premier ministre du Québec, Jean Charest. L'exercice doit permettre de mener une «réflexion en profondeur» en vue de déterminer les «gestes à faire pour l'affirmation de la langue française», a dit le premier ministre.
Hier, Alan W. Silverberg (@IdeaGov) a publié dans le Huffington Post 'Why I Launched Gov20LA', où il explique qu'en février 2010, il a mis sur pied la première «non-conférence» ou non-camp à Los Angeles. Deux éléments ont attiré mon attention: il parle de «portail» (ce qui me fait penser à un portail vertical d'information multilingue portant sur le gouvernement 2.0), et il mentionné que l'édition de 2011 comportera une composante de diffusion en espagnol.
À ma connaissance, il s'agit de la première non-conférence en lien avec le gouvernement 2.0 qui diffusera officiellement dans une seconde langue.
Des individus s'exprimant en d'autres langues que l'anglais contribuent au rayonnement de l'information concernant le gouvernement 2.0 à travers le monde.
Pour ma part, cela fait longtemps que je rêve de développer des contenus en français à propos du gouvernement 2.0. Je m'efforce de faire de mon mieux, avec les moyens du bord.
En mars 2009, j'ai couvert en français, de manière informelle sur Twitter, la non-conférence de gouvernement 2.0, pilotée entre autres par le Dr Mark Drapeau (@cheeky_geeky), ayant eu lieu à Washington.
Depuis quelque temps, j'assure (bénévolement) une couverture en français sur Twitter des émissions de radio de Gov20Radio, fondé par Adriel Hampton (@AdrielHampton).
J'ai participé au colloque Beyond 2010 à Edmonton les 20 et 21 octobre dernier, et mes quelque 150 tweets (dont une majorité en français) m'ont positionnée en troisième position de la tête du palmarès d'impact des 355 tweeterers ayant participé à cet événement, d'après une analyse de TweetTronics.
Une analyse d'impact de TweetTronics pour #gov20 effectuée le 1er novembre indique que je serais la seule francophone parmi les 20 premiers utilisateurs (j'occupe la 15ième position) à utiliser le hashtag #gov20.
L'édition multilingue de contenus implique: traduction, édition, correction d’épreuves, rédaction de résumés, interprétation, terminologie, technologies linguistiques [traitement de la parole, reconnaissance et synthèse vocales], etc. L'édition multilingue, ce n'est pas simple, cela exige des budgets dédiés à ces tâches, mais surtout une organisation bien huilée, flexible, rapide et efficace.
Pour pouvoir bâtir des relations transculturelles gratifiantes, il faut avoir la volonté de s'adapter, être conscient que des obstacles culturels se posent lors de traductions, éviter les stéréotypes négatifs, et avoir une bonne préparation préalable dans le domaine de la compréhension interculturelle.
Un organisme, un groupement d'organisme, un gouvernement, ou un groupement de gouvernements, viendra-t-il appuyer la mise en place, et soutenir financièrement, des stratégies de communication multilingue, dans le but de développer la tendance de gouvernement 2.0 à travers le monde?
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