Députés: porte-voix sans lest. Citoyens: impuissants, désabusés (Québec)

Au Québec (de même qu'au gouvernement fédéral canadien), les députés sont des porte-voix de leur chef, et doivent se plier à la ligne du parti et courber l'échine. Cette semaine, quatre députés ont démissionné du Parti Québecois parce qu'il étaient en désaccord avec le projet de loi 26. La chef du PQ, Pauline Marois, envisageait d’accorder son appui à ce projet qui met à l’abri des contestations judiciaires l’entente de gestion entre la Ville de Québec et le géant Quebecor.

«La démission de trois des principaux ténors du parti est en grande partie attribuable à la discipline stricte imposée par la chef à ses députés, les forçant à voter en faveur d’un projet de loi jugé inacceptable par certains. Mme Marois aurait pu éviter cette dérive en consultant ses députés avant d’appuyer le projet et, constatant le désaccord de certains, les laisser voter selon leur conscience. À plusieurs égards, le système et les mœurs politiques sont déphasés par rapport aux attentes de la société. Pour freiner le désabusement des citoyens face à la politique, il faudra modifier les règles du jeu. Il faut laisser du lest aux députés.», indique Gaëtan Thériault dans Acadie Nouvelle.

Imaginez si les députés n'ont pas de «lest», qu'en est-il des citoyens? Qu'en est-il de la diversité d'opinion? Est-il possible d'exprimer son opinion et que celle-ci soit entendue? La participation citoyenne et la collaboration n'existent pas, dans de telles conditions.

Transparence au gouvernement du Québec? Pfffffff.

Participation et collaboration? Pffffff.

On est très loin d'un gouvernement ouvert au Québec, qui reconnaîtrait une voix à tous les participants, la possibilité de partager ses idées sur des plates-formes de co-création co-production, qui transforment en défis des problématiques gouvernementales pour trouver des solutions inattendues.