«En France, on a une culture du secret. C'est une petite révolution politico-administrative», remarque Vincent Feltesse.
Malgré la culture du secret, il y a bel et bien une révolution de données ouvertes en France.
Nous pataugeons aussi dans la culture du secret au Canada et au Québec. Le secret a le dessus pour le moment, et nous sommes immobilisé, comme figés dans le temps. Il y a bien quelques municipalités qui déploient des projets de données ouvertes, mais considérant la grandeur du pays - d'un océan à l'autre -, l'innovation progresse à petit pas...
L'agglomération de Bordeaux entre dans la danse.
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L'AGGLOMÉRATION DE BORDEAUX ENTRE DANS L'ÈRE DE L'OPEN DATA
[NET PLUS ULTRA] La collectivité ouvre ses données au public. Une manne pour l'usager et les projets numériques.
10 juin 2011 10h33 | Par Laurie Bosdecher, Sud-Ouest
Une masse considérable d'informations dans des domaines très variés, comme la voirie, l'assainissement, les transports, l'eau, l'aménagement urbain. On y trouve par exemple la localisation de tous les arceaux vélos, des bornes de tri, les plans de circuits pédestres, les zonages du plan local d'urbanisme, etc. Des informations qu'on pouvait trouver en allant taper à la porte des services administratifs de la CUB ou déjà visualiser en partie sur certains sites.
Utilisation gratuite
En donnant accès librement et gratuitement à toutes à ces données, la collectivité, aidée dans cette démarche par les associations Europe Aquitaine Communication et la Fondation Internet nouvelle génération, franchit un pas dans «son devoir de transparence démocratique», explique le président Vincent Feltesse. Transparence qui va jusqu'à un certain point. Exit les données personnelles collectées par la CUB et celles pouvant porter atteinte à la sécurité publique.
Les données de ce portail ne sont pas seulement visibles. Elles sont réutilisables par tout développeur de projet. «Grâce à cet outil, de nouveaux services numériques vont émerger. L'idée est de rendre plus facile la vie au quotidien dans l'agglomération», poursuit Vincent Feltesse.
Premier service déjà utilisé depuis plusieurs mois par ceux qui empruntent des VCub (vélos en libre-service). Ils peuvent connaître en temps réel le nombre de vélos en libre-service disponibles dans les stations grâce à des applications sur leur smartphone. Demain, on peut imaginer sur son téléphone des services pour localiser la borne de tri la plus proche de chez soi, les lieux où acheter au plus près un ticket de bus ou de tram.
Si la CUB est la première collectivité à donner accès à ses données publiques dans la région - le conseil régional et le conseil général de la Gironde devraient se lancer dans les prochains mois - d'autres agglomérations ont déjà franchi le pas.
À Rennes, par exemple, des applications existent pour savoir à la minute près à quelle heure va passer le prochain bus.
Bientôt des infos en temps réel
La CUB n'est pas encore là. Mais a ce même projet dans les cartons en équipant tout le matériel roulant de GPS embarqués. Avant, d'autres informations utiles viendront enrichir cette base de données. «Nous travaillons sur la disponibilité de places dans les parcs de stationnement en temps réel», indique la vice-présidente de la CUB en charge des usages numériques, Béatrice de François. On pourra également bientôt géolocaliser les chantiers en cours dans l'agglomération, obtenir la cartographie des espaces accessibles aux handicapés.
«En France, on a une culture du secret, remarque Vincent Feltesse. C'est une petite révolution politico-administrative.» Qui pose aussi des questions. Ces données publiques gratuites vont être exploitées par des privés qui peuvent ensuite monétiser des services aux usagers. Les utiliseront-ils également à bon escient? «L'objectif est aussi de doper le développement économique, dit le président de la CUB. De toute façon, nous, en tant que collectivité, n'aurions pas eu les moyens et le personnel suffisants pour le faire tous seuls.»
La CUB «espère aussi convaincre les communes de l'agglomération à s'engager dans la même voie», insiste Béatrice de François. L'initiative est pour l'instant expérimentale jusqu'à fin 2011.
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