Le député démissionnaire Pierre Curzi a dénoncé la distance entre les partis politiques du Québec et les citoyens.
Voici un extrait des textes lus hier par les députés Lisette Lapointe, Louise Beaudoin et Pierre Curzi au moment d'annoncer leur démission du Parti québécois, publiées dans Le Devoir, le 7 juin 2011: «Onde de choc au Parti québécois - «Mon seuil de tolérance éthique personnel a été atteint».
[Pierre Curzi] Je choisis de partir devant l'incapacité que j'ai à m'associer à une proposition qui prive les citoyens du droit plein et entier d'exercer leurs responsabilités civiques et juridiques.De quelle façon compte s’y prendre Pierre Curzi pour «contribuer à la reprise en main»? Je répète inlassablement la même chanson comme un gramophone, un gouvernement ouvert permettrait de restaurer l’harmonie dans la relation entre le gouvernement du Québec et les citoyens.
Partisanerie et opportunisme: Je porte à un degré élevé la vie démocratique dans ce qu'elle a de plus significatif, c'est-à-dire la participation libre et entière des citoyens à la construction de leur société. Ce récent épisode de notre vie parlementaire a heurté de front cette valeur première et est un puissant révélateur de la distance qui s'est installée entre les partis politiques du Québec et les citoyens. Je pense que cela est en grande partie dû à ce que les partis politiques, notamment dans le cadre d'un bipartisme sclérosant, placent trop souvent leurs intérêts partisans et opportuns avant les intérêts de citoyens et de citoyennes.
Je quitte [le Parti québécois] sans joie. Les citoyens doivent reprendre en main leurs institutions démocratiques. Je veux désormais consacrer mon engagement politique à contribuer librement et sans rancœur aucune à cette reprise en main. Voilà.
Comment cela se fait-il que la solution d’un gouvernement ouvert n’émerge pas alors que l’Assemblée nationale nage en pleine crise démocratique?
Le premier ministre Jean Charest a repoussé à l’automne l’adoption du projet de loi 204 (qui cause tous ces remous). Les députés devaient se prononcer sur ce projet de loi avant le 10 juin. «Les libéraux sont divisés sur le projet de loi 204, sans toutefois s'entre-déchirer comme les péquistes», rapporte Marco Fortier de Rue Frontenac.
Transparence, participation et collaboration, permettraient d’établir une relation de co-création co-production. Les problématiques transformées en défis, soumises aux citoyens, offriraient l’occasion à des solutions inattendues d’émerger.
Hier, le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Bernard Généreux, s’est dit inquiet de voir l'Assemblée nationale «banaliser des questions liées à la transparence et l'éthique».
«À quoi on joue?», s’interrogeait-il. «Il y a ce sentiment que l'Assemblée nationale est en train de perdre son sens critique et d'analyse nécessaire à l'adoption d'une loi. Même si le contrat de gestion conclu entre la Ville de Québec et Quebecor n'est pas clair au plan de la transparence, il donne lieu à un «grand concert d'unanimité forcée», a déploré Bernard Généreux. «Les gens voient cela et c'est un très mauvais message. Ce qu'on est en train de faire va miner la crédibilité du monde municipal», a-t-il prédit.Des problématiques, telles que la perte de sens critique et d’analyse, la banalisation des questions liées à la transparence et l’éthique, pourraient être évitées avec un gouvernement ouvert. Un gouvernement ouvert permettrait d’assurer la transparence dans les projets de loi et la conception de nouvelles politiques, offrirait l’occasion aux citoyens d’intervenir lorsque le sens critique, l’analyse et le respect de l’éthique laisseraient à désirer.
L’Assemblée nationale fait relâche pour l’été, le 10 juin clôture la fin des travaux parlementaires. Que prévoit l’équipe de Henri-François Gautrin, chargée du mandat d’analyse du potentiel du Web 2.0, pour l’été? Le site Internet de consultation publique, prévu en mai, n’est pas encore lancé (à ma connaissance). L’équipe accuse un retard sur leur échéancier.
Les incidents de cette semaine démontrent qu’il y aurait lieu d’implanter une initiative de gouvernement ouvert au Québec. Tout le monde s'en porterait mieux.
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