Je fais des pieds et des mains depuis quelque temps pour tenter de faire comprendre au leader parlementaire adjoint du gouvernement, Henri-François Gautrin, qui est mandaté pour analyser le potentiel du Web 2.0 par le premier ministre du Québec, Jean Charest, qu’avant toute chose, avant de se pencher sur les détails technologiques (diverses plates-formes de médias sociaux, etc.), il y a un sérieux travail d'introspection à effectuer au gouvernement du Québec. Un changement majeur d’attitude serait nécessaire parmi les élus et gestionnaires gouvernementaux. J’ai blogué dernièrement à propos de «déconnexion totale» et de déni (ici et ici), d’infaillibilité gouvernementale, et de problèmes de transparence. J'ai expliqué en quoi est importante la sagesse populaire (j'appelle cela la conscience collective).
J’ai écrit il y a deux semaines au conseiller politique de monsieur Gautrin pour rappeler à leur équipe que leur tâche d’analyse est «vachement» importante, étant donné que le taux d’insatisfaction de la population a atteint 70% dans les récents sondages.
Cette déclaration (ci-dessous) de la députée Louise Beaudoin confirme à quel point la situation est critique. Une initiative de gouvernement ouvert permettrait d’atténuer la crise et de restaurer un semblant d’harmonie entre le gouvernement du Québec et les citoyens. Vu l'ampleur de la situation, mieux vaudrait compenser par une mesure de fort calibre (puissance maximale, quoi), comme une transformation en gouvernement ouvert.
«Je fais de la politique depuis 40 ans et je n’ai jamais vu une population aussi négative envers la classe politique. Ce qui se dit sur les blogues, dans les médias sociaux, le reflet des sondages… La langue de bois, faire de la politique comme si on était à la guerre, ça ne passe plus. Il faut dénoncer cette vieille façon de faire. Il y a une crise de la démocratie. Les citoyens se sentent étrangers par rapport à leur député. Et vous savez quoi? Oui, on le vit au PQ, mais cette image négative de la politique, c’est surtout la faute de Jean Charest et des Libéraux. Ils sont responsables de la dégradation de la vision des gens envers la classe politique.», a déclaré Louise Beaudoin.
S’il y a «dégradation de la vision des gens envers la classe politique», de quelle façon compte-t-on s’y prendre au gouvernement du Québec pour que cette dégradation soit transmuée en amélioration et épanouissement de la relation entre le gouvernement et les gens? Je le répète, une initiative de gouvernement ouvert répondrait directement à cette problématique. Je le répète, c’est maintenant que le gouvernement du Québec doit se pencher sur ces questions cruciales, car il y a sur la table un mandat d’analyse. (Je ne suis pas tellement fan de baseball, mais cette citation me plaît énormément.) Le gouvernement devrait suivre ce conseil de Yogi Berra: «Quand vous voyez une fourchette sur la route, ramassez-la.»
Jusqu’à présent, l’équipe de M. Gautrin ne ramasse pas de fourchette de données ouvertes ni de gouvernement ouvert. Ils voient ces fourchettes, ils les voient très clairement, ils sont tentés de les prendre. Mais ils ne les ramassent pas encore. Ce serait vraiment dommage que leurs efforts d’analyse déployés – de longs mois de travaux − ne donnent pas des résultats optimaux.
Le gouvernement du Québec a autant de potentiel que n’importe quel autre pays ayant pris le tournant du gouvernement ouvert. On est capables! Il faudrait seulement qu’il y ait un leadership, une volonté d’améliorer la situation. Il n’est pas trop tard pour donner une nouvelle direction aux travaux d’analyse du potentiel du Web 2.0. Ramassez les fourchettes! Tiens, ce qui me fait penser que je n’ai pas encore essayé les poupées vaudou avec des aiguilles, vous savez, représentant l'esprit d'une personne, employées pour jeter des sorts. Peut-être que ça marcherait pour les faire changer de direction? Qu’en pensez-vous? Fourchettes… aiguilles… whoa... Ramassez les fourchettes!
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