Voici un article de Jean-Marc Salvet, publié dans Le Soleil le 7 juin 2011 à 05h00: «La démocratie en péril, selon les démissionnaires du PQ».
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LA DÉMOCRATIE EN PÉRIL, SELON LES DÉMISSIONNAIRES DU PQ
(Québec) Les trois nouveaux «députés souverainistes indépendants» ont lancé un cri d'alarme en claquant la porte du caucus du Parti québécois. Attention danger, ont-ils dit: la démocratie est en péril.
«On est rendus, je crois, à l'extrême [limite] de plusieurs institutions», a déclaré Pierre Curzi. Il affirme qu'il faut désormais tout remettre en question. Tout changer pour rebrancher les citoyens sur la politique.
«Le temps est venu d'essayer de modifier ces institutions-là pour leur redonner leur crédibilité, leur redonner un véritable sens», a-t-il poursuivi.
Pour Louise Beaudoin, la façon de faire de la politique, désormais, tue... la politique.
La députée de Rosemont s'interroge sur «la partisanerie qui rend souvent aveugle, qui nous force à toujours être dans la certitude, jamais dans le doute».
Elle se questionne «sur le ton guerrier que l'on se croit obligés d'employer; sur la manière de se comporter avec des adversaires que l'on a tendance à considérer comme des ennemis; sur l'unanimisme imposé et sur la rigidité implacable de la ligne de parti».
Ce qui était valable naguère ne l'est plus du tout, laisse-t-elle entendre. Ce qui fonctionnait ne fonctionne plus.
Tous ces «maux», ceux qu'elle énumère, font «mourir» la politique, ici et ailleurs, a-t-elle dit.
Tout changer
Ce cynisme, dont on parle depuis plus de 10 ans, Pierre Curzi l'estime en partie alimenté par un «bipartisme sclérosant». Les formations politiques «placent trop souvent leurs intérêts partisans et opportuns avant les intérêts de citoyens et de citoyennes».
Il faut tout changer, ont clamé les démissionnaires, lundi, à la suite de bien d'autres. À la suite de François Legault, par exemple, et de tant d'autres partout ailleurs en Occident (et pour bien d'autres raisons également dans le reste du monde).
Beaucoup, depuis une génération, se demandent si nos sociétés ne sont pas arrivées au bout d'une certaine logique; si le parlementarisme, les institutions parlementaires et les partis politiques ne devraient pas se réinventer. Mais personne ne sait encore quelles autres formules mettre en place.
«Il faut tout changer. Tout changer, pas pour tout détruire, mais pour tout sauver», a écrit l'essayiste Jean-Claude Guillebaud dans La force de conviction, paru en 2005.
Comme d'autres, les démissionnaires de lundi cherchent. Et se demandent comment.
Blogue de Lyne Robichaud
07 juin 2011
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