Paru le lundi, 4 août 2008, dans la Gazette de Zonegrippeaviaire.com
Après le discours d’ouverture prononcé par le ministre de la santé, Mike Leavitt, d’autres conférenciers ont pris la parole. J’ai résumé le discours de Mike Leavitt et mon billet peut être consulté ici. La transcription intégrale de la conférence (en anglais) peut être consultée ici. Ce billet résume ce que les autres conférenciers invités par la Fondation de la famille Kaiser ont déclaré à propos des blogues et des médias sociaux.
PRÉSENTATION DES CONFÉRENCIERS
Avant d’occuper le poste de directeur des études sur les politiques de la santé au CATO Institute, Michael Canon a été analyste de politiques pour le Comité des politiques du Sénat républicain. Il intervient souvent en tant que contributeur au blogue du CATO.
Ezra Klein est éditeur associé de American Prospect, où il se concentre sur les politiques sociales, les soins de santé et les politiques des réformes législatives. Il a commencé à bloguer en 2003.
John McDonough vient tout juste d’être nommé conseiller sénior du sénateur Edward Kennedy sur la réforme nationale de la santé. Avant cela, il a passé cinq années en tant que directeur général des soins de santé pour All, une organisation de conseils de santé pour les consommateurs, qui fut des plus active lors du débat sur la réforme de la santé du Massachusetts et où le blogue a tenu un rôle important.
Tom Rosentiel a conçu le Pew Research Centers Project for Excellence in Journalism et il dirige ses activités. Il est également lui-même journaliste depuis plus de 20 ans pour LA Times, et correspondant principal du congrès pour Newsweek. Il est éditeur et auteur principal du rapport annuel du PEJ sur l’état des nouveaux médias.
DISCUSSIONS
Jacob Goldstein pense que l’impulsion initiale pour lancer un blogue est considérablement la même que celle d’un journal traditionnel: expliquer le monde. Le blogue est plus libre que le média traditionnel. Le blogue est une agrégation (un tout formé de parties homogènes). Il contient davantage d’informations, il permet de fournir plus de contenu aux lecteurs qu’un article imprimé traditionnel. Jacob Goldstein pense que les lecteurs des blogues ne sont pas nécessairement des lecteurs d’articles imprimés. Ils peuvent provenir de Google News ou d’autres blogues. Dans le cas d’intégration d’un blogue dans un média traditionnel, le blogue permet donc de rejoindre de nouveaux publics.
Elza Klein est un journaliste professionnel, mais il s’est principalement tourné vers le blogue depuis quelque temps. Elza raconte que son parcours est différent des autres conférenciers (invités à cet événement). Il a commencé à bloguer en 2003, et à cette époque, il passait le plus clair de son temps à épeler aux gens comment s’écrit le mot «blogue». Le blogue a beaucoup progressé. Il est devenu un média à part entière. Le blogue s’est constitué ses propres publics parce qu’il permet de solutionner ce que les autres médias n’ont pas réussi à faire.
Dans un blogue, il n’y a pas de limite au nombre de pages. Elza Klein indique que le blogue lui permet d’écrire autant qu’il veut sur autant de sujets qu’il le souhaite à chaque jour. Le blogue lui permet de devenir un différent type de rédacteur. Il peut se concentrer sur un sujet et aussi être généraliste. Elza Klein conclut que le blogue lui permet d’avoir un auditoire beaucoup plus vaste, de pouvoir discuter de sujets qui concernent les soins de santé, mais aussi d’autres sujets. Le blogue est une conversation sans fin. Il pense que le blogue est ce qu’il y a de mieux pour créer une relation et transmettre de l’information à ses lecteurs parce que le blogue permet d’adapter son approche à exactement ce que les lecteurs ont besoin ou non.
Michael Canon, blogue d’un totale autre perspective, puisqu’il est analyste et chercheur en politiques pour l’Institut CATO. Il explique que l’Institut a des idéaux qu’il cherche à promouvoir de mille et une façons. Par exemple, l’Institut CATO organise des conférences semblables à celle portant sur la blogosphère de la santé. L’Institut publie également des livres et des études, et bien d’autres. Alors lorsque le blogue a fait son apparition, quelqu’un de l’Institut a dit «peut-être que nous devrions essayer ça». Notre blogue ne se limite pas uniquement aux politiques de la santé. Nous écrivons à propos de toutes sortes d’idées. Le blogue nous permet de commenter de manière beaucoup plus rapide que si nous devions rédiger un communiqué de presse. Le blogue nous permet aussi de répondre dans un format beaucoup plus bref que les autres formats traditionnels.
John McDonough explique qu’en 2005, lorsque son organisation s’est impliquée dans la réforme de la santé du Massachussetts, son équipe cherchait une manière de compenser pour l’approche plutôt superficielle des quotidiens. En se servant du blogue, l’organisation a cherché se faire valoir et cela a eu un impact favorable sur sa réputation. Notre blogue a permis, sur une base quotidienne, de rassembler tous les morceaux publiés dans les quotidiens, comme le Wall Street Journal, le Times, le Globe ou le Herald. Si des documents devenaient disponibles, nous les publions sur le blogue et ils pouvaient être consultés très facilement. Alors le blogue a été une plus value pour notre organisation. Il nous a permis de mieux communiquer et de créer une communauté d’intérêts. Le blogue est une excellente manière de communiquer, il fait en sorte que nous recevons moins de tarte à la crème en plein visage. Le blogue nous aide à corriger les mauvaises impressions et les interprétations erronées qui se développent dans le monde des politiques.
Tom Rosenstiel compare les blogues à des muffins. Il y en a de toutes les saveurs, du son de blé aux chocolat. Comme pour les muffins, le blogue est plus une question de format que de définition d’un contenu en particulier. Il y a quelque chose d’uniforme à propos des blogues: les liens, les commentaires, les messages. La plupart des blogueurs se perçoivent comme des activistes. Tom Rosenstiel les imagine plutôt comme des soldats dans une armée. La majorité des blogues portent sur les expériences des gens, ils sont en quelque sorte leur journal personnel. Ensuite, les politiques et le gouvernement forment le deuxième plus gros contenu. 11 pour cent des blogues en parlent. Ensuite viennent les sports, les loisirs, les nouvelles et les événements en cours, qui comptent pour 5 pour cent des blogues. Alors, ce qui est le plus frappant, c’est que la plus grande partie des blogues sont personnels.
Où se situent donc les blogues par rapport dans la constellation des journaux? Tom Rosenstiel explique que d’un point de vue strictement démographique, la population vieillit. Les personnes qui lisent les journaux actuellement vont éventuellement mourir, et les plus jeunes qui vont les remplacer ne consomment pas les nouvelles de la même manière. Ces gens-là obtiennent ce qu’ils recherchent sur Internet. Dans 25 années d’ici, existera-t-il encore des journaux? Tom Rosenstiel n’en sait rien. Si les journaux existent en ce moment, c’est parce qu’ils ont des revenus. Il explique que la clientèle des journaux est présentement en mouvance. La plupart des journaux ont 50% de leur clientèle en ligne. Les meilleurs sites Internet accueillent entre 25 à 30 millions de visiteurs uniques par mois. Ce qui fait environ 1 million de visiteurs par jour, et qui ne se compare pas aux 6 millions d’auditeurs de l’émission télévisée de nouvelles du soir la plus populaire.
Alors, Tom Rosenstiel prédit que ces lignes d’audience vont éventuellement se rencontrer. La problématique, et le réel impact de cette migration des audiences, est qu’Internet n’a pas de modèle de revenus qui fonctionne. Donc, si les audiences migrent, les publicitaires ne les suivent pas nécessairement, et cela a un effet dévastateur sur la nouvelle économie.
Le rôle que joue le blogue est qu’il prend les conversations qui commencent après la lecture d’une nouvelle, et il les étend au-delà des pages éditoriales à un plus vaste auditoire. Par conséquent, les nouvelles traditionnelles ne disparaissent pas. En intégrant le blogue, les médias permettent de créer davantage de dynamisme et de variété à la conversation qui fait suite à une nouvelle.
Le journalisme, en fin de compte, indique Tom Rosenstein, est une conversation entre citoyens; c’est son véritable but. Alors, le blogue serait une sorte de second niveau d’activité qui survient après le reportage d’une nouvelle.
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