Blogue de Lyne Robichaud

21 novembre 2008

Le succès des stratégies de mouvements sociaux de Marshall Ganz de la campagne de Barack Obama


Marshall Ganz. Photo source

Marshall Ganz, est conférencier sur les politiques publiques à la Harvard Kennedy School. Il écrit à propos du leadership, de l’organisation et des stratégies de mouvements sociaux, d’associations civiles et politiques. Dernièrement, il a conçu les systèmes de formation d’organisateurs et de bénévoles sur le terrain, qui ont eu pour effet de transformer les bénévoles impliqués dans la campagne électorale de Barack Obama en véritables leaders organisationnels.

Voici un extrait d’une interview de Marshal Ganz à On the Media, où il mentionne qu’il faut laisser les gens dire leur propre récit, leur permettre de dire pourquoi elles aiment (tel politicien, telle cause), au lieu de les obliger à chanter la même chanson officielle imposée par un parti, un gouvernement, ou une corporation:
«Ce que nous les avons aidés à comprendre est que la première chose qu'elles doivent apprendre est comment articuler leur propre histoire, en d'autres termes, ce qui les a motivées à se déplacer pour s’impliquer et s’engager, parce que c’est grâce à leur propre histoire qu'elles vont pouvoir engager le plus effectivement d'autres personnes. Alors lorsque les personnes s’en vont [sur le terrain], elles sont outillées pour le faire. Cela est en quelque sorte la pièce maîtresse [de la stratégie].

Et dans la série initiale que nous avons fait en Californie, nous avons formé 200 équipes dans un intervalle de deux week-ends, avec le soutien de quatre employés. Nous avons érigé une opération massive, au point où il pourrait s’effectuer jusqu’à 100,000 appels téléphoniques par jour. Cela ressemble à un investissement dans des capitaux «civils» et dans des communautés locales, qu’aucune campagne politique n’a déployé depuis des années.

La droite a tiré bénéfice de l’enracinement dans les mouvements sociaux. C’est ce que les mouvements sociaux font. Ils traduisent les valeurs en actions; ils poussent les gens à travailler ensemble.

Tout le monde s’est mis à faire du marketing de leur cause, de leurs candidats, comme s’il s’agissait d’une autre marque de barre de savon, transformant les gens, de citoyens en consommateurs.

Ce que nous avons fait est que nous avons ramené la citoyenneté et que nous avons redonné du pouvoir aux gens, en plaçant les outils dans leurs mains.»
Empowerment. C’est le mot qui me vient à l’esprit.

Si on applique ces stratégies gagnantes à des préparatifs pandémiques multisectoriels (sociaux, économiques et politiques), il faudrait d'abord que les gouvernements fassent davantage confiance aux gens, et qu’ils cessent de tout vouloir contrôler.

Contrôler l’information, contrôler la manière dont doit être diffusé le message, contrôler la manière dont doit s’articuler les politiques de mesures d’urgence, contrôler des projets. Il faudrait que les autorités cessent de tout vouloir contrôler, si nous voulons avoir une chance de traverser une pandémie en limitant les dégâts. Un jour où l’autre, les États vont devoir accepter de collaborer avec la population, et de confier des responsabilités et des projets à des communautés.

On dirait qu'on est rendus là dans les préparatifs pandémiques mondiaux. David Nabarro de l'ONU, et la Banque mondiale, avec le 4e Rapport intérimaire mondial sur la gestion de la grippe aviaire, recommandent maintenant d'ajouter plusieurs nouveaux éléments, dont un volet SOCIAL à la préparation en vue d'une pandémie. Nous ne savons pas trop exactement ce que SOCIAL signifie aux yeux des agences onusiennes. Il est probable qu'en 2009, les recommandations seront mieux définies et que des outils seront proposés aux États membres.

L’exemple du succès des stratégies déployées par Marshall Ganz pourrait être retenu. Ces systèmes gagnants pourraient sans doute s’appliquer aux préparatifs pandémiques multisectoriels.

Aucun commentaire:

 
TwitterCounter for @Lyne_Robichaud