Les électeurs québécois ont été appelés aux urnes par le premier ministre Jean Charest, qui a invoqué le 5 novembre dernier le besoin de stabilité politique et économique pour justifier ces élections.
Jean Charest tentera de convaincre les Québécois qu'il s'agit du véritable motif d'un déclenchement hâtif d'élections, alors qu'en réalité, ce serait plutôt parce que les sondages lui ont été favorables jusqu'à maintenant... Toutefois, un sondage réalisé du 16 au 26 octobre 2008 a révélé que l'avance libérale avait légèrement fondu. Le sondage Crop d'octobre 2008 indique que les intentions de vote étaient les suivantes, peu de temps avant le déclenchement des élections.
- PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC: 38% (-3)
- PARTI QUÉBÉCOIS: 32% (=)
- PARTI ACTION DÉMOCRATIQUE DU QUÉBEC: 17% (+1)
- PARTI VERT DU QUÉBEC: 7% (+1)
- PARTI QUÉBEC SOLIDAIRE: 5% (+1)
- Autres partis: 1% (=)
S'il obtient un troisième mandat, Jean Charest réussira un exploit encore jamais accompli depuis Maurice Duplessis: obtenir un troisième mandat d'affilée. Ce nom de Duplessis me donne la chair de poule, car il évoque également l'expression "Grande Noirceur".
Mais je disgresse... Donc les Québécoises et Québécois sont plongés dans une AUTRE élection générale. De nouvelles têtes de politiciens se profilent à l'horizon. Parmi le lot de candidats, Réjean Hébert fait le saut en politique, et pourrait s'avérer intéressant à suivre, pour nous "flubies" passionnés par les questions de pandémie et de préparatifs pandémiques.
Réjean Hébert a une formation en épidémiologie et a géré à titre de doyen le département de médecine familiale de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke.
Dans une vidéo d'investiture de la circonscription de Saint-François pour le Parti Québécois, il indique que pour un dossier relatif aux conditions de vie des aînés, mis sur pied par la ministre Marguerite Blais, il a trouvé que le plan d'action fut modeste et "sans aucune mesure correspondant à l'ampleur des défis et aux attentes suscitées par la consultation."
Un article de Radio-Canada indique également: "Le Dr Hébert, qui déplore l'attitude du gouvernement Charest à l'égard de la privatisation des soins de santé, a notamment cosigné la Déclaration de Montréal, en août dernier, avec plusieurs collègues. Les signataires se disaient grandement inquiets par l'ouverture au secteur privé réalisée par le gouvernement libéral actuel."
Le dossier de pandémie est encore plus gigantesque que celui de la condition de vie des aînés. Une pandémie pourrait infecter au moins 35 pour cent de la population mondiale (et donc aussi du Québec). Une pandémie pourrait coûter 3000 milliards de dollars, d'après la Banque mondiale.
La formation en épidémiologie, les capacités de gestion, et l'apparente sensibilité du Dr Réjean Hébert aux conditions de vie et de santé des gens, sont-ils des éléments qui pourraient faire en sorte que ce monsieur arrive à jauger les gigantesques défis associés à la gestion de pandémie? Parmi les décideurs et planificateurs de mesures d'urgence du Québec, peu de personnes ont réussi à ce jour à comprendre quels sont les véritables enjeux d'une pandémie.
J'ai beaucoup parlé de la nécessité d'un tsar de pandémie au Québec (et pour chacune des nations par ailleurs), pour coordonner toutes les actions devant être mises en oeuvre pour préparer les Québécoises et les Québécois à une pandémie. Avec la publication du 4e Rapport intérimaire mondial sur la gestion de pandémie (voir le Synopsis en français), qui recommande désormais une planification multisectorielle (sociale, économique et politique), en plus du secteur traditionnel de la santé, je pense plus que jamais qu'un tsar de pandémie pourrait arriver à implanter une préparation suffisante pour nous faire traverser une pandémie sans trop de souffrance, dommages collatéraux, économiques et politiques.
Retenons notre souffle jusqu'au 8 décembre prochain, pour voir la suite des événements, et espérons qu'une vision éclairée puisse prochainement émerger des politiciens(nes), afin de lancer dans les meilleurs délais une nouvelle ronde de préparatifs, cette fois-ci multisectoriels (social, économique et politique) en vue d'une pandémie d'influenza.
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