Blogue de Lyne Robichaud

18 novembre 2008

Les enfants québécois ont été affectés par la crise du verglas

Si les enfants québécois ont été affectés par la crise du verglas, attendez-donc de voir à quel point ils vont être traumatisés et marqués à vie par une pandémie!

Paru le vendredi, 15 août 2008, dans la Gazette de Zonegrippeaviaire.com


Photo source

Les résultats d’une étude portant sur l’impact du stress de la crise du verglas survenue au Québec, une tempête de pluie verglaçante ayant eu lieu en 1998, indiquent que le stress vécu par les femmes enceintes a affecté le comportement de leurs enfants et que ceux-ci démontrent un retard de développement.

C’est données scientifiques révèlent que les désastres majeurs ont des effets sur les femmes enceintes, et plus tard, sur leur progéniture. Une pandémie est considérée comme un «désastre majeur» selon l’article 2 de la Loi sur la sécurité publique du Québec. Pourtant, je n’ai pas vu de mesures spectaculaires et particulières prévues ni développées dans les stratégies de préparatifs pandémiques du gouvernement du Québec pour les femmes enceintes et leurs enfants. J’en ai vu qui étaient développées aux États-Unis, toutefois (faut-on s’en étonner…).

La crise du verglas, ce ne fut pas rose à traverser, mais cela a duré un mois environ. Alors qu’avec une pandémie, nous en aurons pour au moins deux années. Déjà que nous risquons de perdre un certain pourcentage de nos travailleurs dans la force de l’âge, qui risquent d’être emportés par la maladie, que nous pourrions perdre des milliers d’enfants, puisque le virus H5N1, un des candidats potentiels pour le déclenchement d’une pandémie, affectionne les jeunes personnes, si nous nous retrouvons en plus avec des retards importants de développement chez les enfants qui viendront au monde pendant et après une pandémie, quel genre de problématiques notre société devra-t-elle gérer des décennies après une pandémie?

C’est maintenant que nous devrions penser à ces choses-là. C’est maintenant que nous devrions nous casser la tête pour essayer de mieux planifier et de mettre en place des mesures qui pourraient limiter le stress des femmes enceintes.

Par exemple, le seul fait de prévoir une réserve stratégique de nourriture pour ces personnes, pourrait réduire le stress. Si j’étais enceinte pendant une pandémie, et qu’en raison d’interruptions à l’approvisionnement causées par notre système juste-à-temps, j’étais incapable de trouver de l’acide folique, ou encore, si pendant ma grossesse, je ne mangeais pas de manière équilibrée, parce qu’il n’y a plus rien sur les tablettes des épiceries, pensez-vous que je ne serais pas stressée? N’importe quelle femme enceinte qui n’aura pas à sa portée une réserve de nourriture et de biens va stresser au boutte, et vous n’avez pas besoin d’être un scientifique ou un planificateur pour comprendre cela. Et l’approvisionnement en nourriture n’est qu’un des nombreux éléments pouvant causer du stress à une femme enceinte lors d’une pandémie. J’imagine que la peur de contracter un virus mortel doit faire grimper les niveaux de stress lors d'une pandémie, tout comme la peur des effets des antiviraux sur le fœtus, la peur des effets d’une vaccination pandémique, la possibilité de manquer d’électricité et de chauffage, la peur de perdre son conjoint et la possibilité de se retrouver seule pour accoucher s’il les proches sont contaminés par le virus, la peur de ne pas pouvoir recevoir de soins, etc. La liste de possibilités réelles de stress pour une femme enceinte en temps de pandémie doit être vraiment très longue.

Quand le gouvernement va-t-il enfin s’asseoir et réviser ses stratégies, quand de véritables réflexions en profondeur auront-elles lieu?

Nous aurions besoin de mettre en place des mesures adaptées aux besoins particuliers des femmes enceintes, en plus de la panoplie d’autres mesures qui sont soulevées chaque jour dans ce site...


Les enfants affectés par la crise du verglas
La Presse canadienne, Le Devoir | Vendredi, 15 août 2008Une étude révèle que les femmes qui étaient enceintes au moment de la tempête de pluie verglaçante de 1998, au Québec, ont mis des enfants au monde chez qui, à l'âge de cinq ans et demi, on a décelé un certain retard de développement.

«Nos résultats démontrent que les enfants issus de mères ayant vécu beaucoup de stress ont obtenu une note de quotient intellectuel de dix points moins élevée et des performances linguistiques plus faibles que ceux dont les mères avaient vécu moins de stress», signalent dans leur étude les chercheurs montréalais David Laplante et Suzanne King, de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas.

Cette étude sera publiée dans l'édition de septembre du Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry.

Les chercheurs soumettent l'hypothèse que des désastres naturels comme une tempête de pluie verglaçante, un tsunami et un ouragan peuvent avoir un impact sur la santé humaine et que cet impact peut s'observer bien après la reconstruction des maisons, des routes et le retour de l'électricité.

Mme King s'attendait à ce que les effets du stress ressenti par les femmes enceintes au cours de l'épisode du verglas s'atténueraient à l'âge préscolaire, «mais ça ne semble pas être le cas», indique-t-elle.


[…]

Selon le docteur Laplante, il s'agit de la toute première étude à évaluer les effets à long terme du stress maternel, vécu lors de cataclysmes, sur le développement cognitif des enfants.

[suite de l’article]

Aucun commentaire:

 
TwitterCounter for @Lyne_Robichaud