Paru le 17 juillet 2008, dans la Gazette de Zonegrippeaviaire.com
Un communiqué de presse de Medicago Inc. a annoncé le 15 juillet que la biotech québécoise entreprend une étude de faisabilité en collaboration avec le parc biotechnologique Genopole d'Evry pour l'établissement d'une usine de production de vaccins en France.
Medicago a, en effet, obtenu une subvention du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation du Québec, afin de financer 40% de l'étude. Cette étude sera réalisée par SNC-Lavalin avec l'aide de Medicago et du Genopole d'Evry.Un utilisateur de Zonegrippeaviaire.com a demandé à cet effet:
"Nous sommes très reconnaissants envers le gouvernement du Québec, qui soutient nos efforts de commercialisation mondiale de cette technologie", a ajouté M. Andy Sheldon (président et chef de la direction de Medicago).
"Pourquoi le gouvernement du Québec paie-t-il pour réaliser l'étude de faisablilité de Médicago en France? Pourquoi Médicago s'exporte-t-il? Quelque chose m'échappe..."Il s'agit d'une pratique très courante du gouvernement québécois de soutenir les entreprises qui lancent de nouveaux produits et qui souhaitent développer des marchés à l'étranger. Nous n'avons pas le choix, si nous voulons survivre, il faut que nous mettions beaucoup d'efforts pour encourager l'innovation. Beaucoup des choses que nous produisions ici auparavant sont maintenant fabriquées en Chine, en Inde, et ailleurs. C'est grâce à l'innovation que nous allons pouvoir maintenir notre place dans l'économie. C'est pour cette raison que le gouvernement appuie des centaines d'entreprises, dans tous les domaines. Et il s'agit d'une excellente stratégie, à mon avis, pour garder la tête hors de l'eau, face aux nombreux défis de la mondialisation.
Les études de marché aident à évaluer la faisabilité d'un projet.
Il est tout à fait "normal" qu'une entreprise telle que Medicago obtienne des subventions gouvernementales, en phase d'évaluation d'un projet, même s'il s'agit d'un projet devant être réalisé à l'étranger.
Je ne vois pas de problème à ce que Medicago devienne une entreprise mondiale avec plusieurs usines à travers le monde. Tant mieux pour eux, tant mieux s'ils obtiennent le soutien de l'État, et tant mieux si leur produits trouvent des marchés à l'étranger. Nous pourrons nous enorgueillir d'avoir au Québec une biotech à la fine pointe de la technologie, et un leader mondial dans le domaine du développement des vaccins pandémiques.
Le gouvernement accorde son soutien à un projet québécois novateur, il paie pour que le projet se développe, il engage l'une des meilleures firmes québécoises (SNC-Lavalin) pour réaliser l'étude de marché, cela accorde encore plus de crédibilité au projet, et le tout est appuyé et financé à plusieurs étapes de la réalisation.
Exporter notre technologie et nos idées à l'étranger est excellent pour la nation. L'autre nation qui en bénéficiera consolidera les liens de partenariats et d'échanges avec le Québec. Cela aussi est excellent.
Là où cela fait très mal, c'est de réaliser que pour des projets générateurs de profits dans le domaine des préparatifs pandémiques, le gouvernement n'hésite pas à accorder son soutien. Mais il refuse toutefois catégoriquement d'encourager les projets de nature sociale, qui ne font pas grimper les actions en bourse, mais qui ont plutôt pour effet "d'atténuer la dévastation potentielle" parmi la population (comme l'a indiqué Nature).
Les nouveaux médias sont eux aussi générateurs de rayonnement international, ils permettent de faire progresser les idées. Ils font avancer un pays dans ses mentalités. Ils tissent des liens de partenariat avec d'autres instances de pays étrangers et de nombreux citoyens. Ils consolident la base, la rendent plus autonome, plus résiliente. En ce sens, le travail effectué par les citoyens qui utilisent les nouveaux médias comme médium de démocratie équivaut à bien des vaccins! Si nous devions mesurer avec une balance combien pèse, en créativité et en innovation, et en impact sur la résilience, un projet tel qu'un nouveau média, par rapport à un nouveau vaccin, le nouveau média aurait des chances d'obtenir une bonne cote (à condition qu'il soit jugé par une autre instance que le gouvernement du Québec, cela va sans dire).
Les artistes en arts visuels sont reconnus au Québec. Ceux qui utilisent des discipline à l'avant-garde, ceux qui brisent les barrières de l'art, ceux qui poussent toujours plus loin pour explorer. Ces gens-là passent leur vie à réfléchir à leur environnement. Ces gens-là sont reconnus comme étant des artistes "professionnels". Nous avons un réseau de centres d'artistes autogérés. Chaque centre d'artistes est financé par le gouvernement. L'association des centres d'artistes est financée (le RCAAQ, Regroupement des centres d'artistes autogérés du Québec). L'association des artistes est financée (le RAAV, le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec). Les artistes reçoivent des bourses par le CALQ, le Conseil des arts et des lettres du Québec. Nous avons une Loi sur le statut professionnel des artistes en arts visuels, qui reconnait "une seule association ou un seul regroupement" (article 10), mais au moins elle reconnaît quelque chose et les artistes peuvent être représentés par une instance. Le législateur québécois a établi un cadre légal qui lui permet d'accorder du soutien à ce milieu, sans craindre d'avoir à reconnaître et à financer "les autres". Ce dispositif légal de reconnaissance a déjà été mis en place par le législateur québécois dans le domaine des arts. Alors pourquoi ne pourrait-il pas être développé également pour le domaine des nouveaux médias ou médias sociaux?
Je ne sais pas trop comment cela fonctionne pour les philosophes et les penseurs. Les gens qui travaillent sur l'éthique, ceux qui écrivent des bouquins, les sociologues. Il doit bien y avoir des instances et des barèmes de reconnaissance et de soutien pour ceux dont le travail quotidien est de penser la société.
Penser et réfléchir, c'est quelque chose d'important pour une nation. Il n'y a pas que l'avancement scientifique qui fait progresser une société. Penser en collectivité est une nouvelle forme de démocratie. C'est la nouvelle manière de s'impliquer dans la société. Les nouveaux médias, ou médias sociaux sont géniaux, car ils sont basés sur le principe de la sagesse des foules (voir James Surowiecki). Ce qu'ils accomplissent est fabuleux. Ils nous permettent de nous auto-former, de nous auto-renseigner, de partager, et d'obtenir de l'empowerment. Je suis persuadée que les médias sociaux nous aident à cheminer dans notre développement en tant qu'êtres humains, mais qu'ils aident par le fait même toute une partie d'une société en même temps. Je vois cela un peu comme une foule dans un stade qui fait la vague. Les idées voyagent d'un utilisateur à l'autre. Les idées passent à travers les médias sociaux, elles modifient la perception du monde de milliers de gens en même temps.
Il me semble que cela mériterait une bonne tape d'encouragement, et une quelconque forme de respect et de soutien.
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