Hier, nous étions le 11 novembre. Au Canada, nous célébrons le Jour du souvenir le 11 novembre, une journée de commémoration annuelle observée en Europe et dans les pays du Commonwealth pour commémorer les sacrifices de la Première Guerre mondiale ainsi que d'autres guerres.
Mais le saviez-vous? Le 11 novembre est également une autre grande date commémorative pour les préparatifs pandémiques québécois. Car le 11 novembre est le premier jour du contrat de services de «planification stratégique, d’élaboration de plans, et de développement de concepts portant sur la pandémie d’influenza», liant la firme BCP (présidée par John Parisella, conseiller du premier ministre Jean Charest), avec le Ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec.
Cela fait trois ans que ce contrat est renouvelé, le 11 novembre de chaque année. Voici ce qu'a révélé le journaliste Denis Lessard de La Presse, en mai dernier:
"En trois ans, Québec aura versé presque 2 millions à l'agence BCP, à Montréal, pour produire un plan de communication, des documents d'information et une vigie médiatique en cas de pandémie.On ne sait pas trop si ladite entente sera reconduite cette année, puisqu'au départ, il devait s'agir d'un contrat d'une durée de trois années.
Le contrat, obtenu après une procédure d'appel d'offres à la fin de 2005, était renouvelable automatiquement, au gré du ministre Philippe Couillard, pour les deux années suivantes. La Presse l'a obtenu en vertu de la Loi sur l'accès à l'information gouvernementale.
Ce contrat prévoyait un plafond de 725 000$ par année, qui n'a pas été atteint en 2006 et 2007, soit 525 000$ et 575 000$ pour ces deux premières années. Le ministère a budgété 725,000$ pour la dernière tranche, payable jusqu'en 2008-2009. Les factures pouvaient grimper rapidement, jusqu'à 2 millions par année, si la pandémie devenait une réalité."
Donc, pour en avoir le coeur net, j'ai déposé, en ce 11e jour commémoratif du mois de novembre, une demande d'accès à l'information, pour savoir si la firme de M. Parisella pourra ou non bénéficier d'un autre 725,000$/an supplémentaire (ou davantage) pour l'année 2008-2009, et les années subséquentes.
"En vertu de l'article 9 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, je souhaiterais savoir si le contrat entre la firme BCP (présidée par John Parisella, le conseiller du premier ministre Jean Charest) et le ministre de la Santé et des Services sociaux, qui se terminait le 10 novembre 2008, a été renouvelé. Pourrais-je en obtenir une copie? Il s’agit du contrat de services pour «concevoir et réaliser les activités portant sur la pandémie d’influenza en fonction des différentes phases».Par ailleurs, en consultant la revue de presse de la campagne électorale en cours, je suis tombée par hasard sur un article d'Infopresse, qui indique que la firme BCP a été mandatée pour réaliser la publicité de la campagne électorale du Parti libéral du Québec.
Sinon, un projet de contrat de services de nature semblable a-t-il été défini dernièrement par appel d’offres? Quelle firme a été choisie pour fournir des conseils s’apparentant à ceux décrits dans le contrat BCP/MSSS?
Vous m’avez déjà fait parvenir copie du contrat pour les années 2005-2006, 2006-2007, ainsi que 2007-2008. Le contrat dont la durée s’étendait du 11 novembre 2007 au 10 novembre 2008 a été signé le 11e jour du mois de novembre 2007.
Dans le contrat BCP/MSSS, il est indiqué que la firme BCP devait être rémunérée «un maximum de 725,000$ pour la phase inter pandémique» pour de la «planification stratégique, l’élaboration de plans, et le développement de concepts». Quels ont exactement été les livrables d’activités portant sur la pandémie d’influenza de la firme BCP au cours de l’année 2007-2008? J’apprécierais être informée de tout document de planification en lien avec ces activités."
"BCP a créé la publicité du Parti libéral du Québec (PLQ), dirigé par le premier ministre sortant Jean Charest. La campagne repose sur la signature "L'économie d'abord, oui". BCP a assuré la stratégie publicitaire, la création audio et télé, et le placement médias, mais pas les publicités imprimées, ni ce qu'on appelle le "collatéral": dépliants, macarons, pancartes des candidats sur le terrain, etc. Le mandat de BCP ne comprenait pas non plus le web."Le fait d'être à la tête de la campagne de publicité du Parti libéral du Québec n'a pas empêché le président de la firme BCP de signer une chronique dans le quotidien Le Devoir... qu'il a d'ailleurs signée en mettant un tout autre chapeau, celui de professeur associé à l'Université Concordia. Cette chronique a généré 23 commentaires de citoyens qui, pour la plupart, n'avaient pas l'air d'être trop contents de lire l'article de John Parisella, intitulé Le Québec stable. J'avoue que j'ai moi-même sursauté.
Toujours est-il que le métier de conseiller du premier ministre semble être assez lucratif, en plus de conférer une place de première loge dans les meilleurs quotidiens de la nation.
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